Des centaines de millions de dollars et d’euros, des avions, des instructeurs. Volodymyr Zelensky peut être satisfait de son séjour en France où ses principaux alliés étaient présents. Devant une Assemblée nationale française clairsemée, il a répété que « nous n’avons pas le droit de perdre » face à « notre ennemi commun ».
Moscou n’a pas été long à réagir à ce qui se passe à Paris, aux propos d’Emmanuel Macron, aux promesses d’aide. « La France est prête à participer directement au conflit militaire » a dénoncé le Kremlin qui menace de frapper tous ceux qui fournissent armes et équipement à Kiev. Retour à la guerre froide que certains, en France et en Europe, redoutent qu’elle ne soit de plus en plus chaude.
Assiste-t-on à un nouveau tournant ? Sans doute pas, mais à une confirmation que le conflit va durer et que Poutine, en haussant le ton, prouve qu’il a peur malgré ses déclarations optimistes et qu’il tente de diviser.
Il sait, et l’Union européenne est en train de voter, que dans chaque pays des partis politiques refusent de heurter une puissance nucléaire et de livrer trop d’armes afin de ne pas risquer d’être considéré comme des co-belligérants. Les extrêmes droites, notamment françaises et italiennes, continuent d’apporter leur soutien à l’Ukraine et de désigner la Russie comme l’agresseur, mais estiment qu’armer l’armée de Zelensky constitue une « provocation », une « grave erreur ». Ils jouent, volontairement ou non, les idiots utiles de Poutine. Tout comme les gauches les plus radicales.
Si on n’en est plus aux premiers moments de la guerre où l’Allemagne d’Olaf Scholz, offrait des casques et des gilets pare-balles aux Ukrainiens – une « blague absolue » selon le maire de Kiev- , on demeure malgré tout dans une forme de « trop peu, trop tard ».
La Russie ne doit pas gagner la guerre, martèle-t-on de Washington à Berlin, de Paris à Londres, mais, comme le dit Macron depuis le début, elle sera toujours là et son peuple n’est pas notre ennemi. La vaincre, sans provoquer un chaos intérieur. L’amener seulement à un point où elle devra négocier…
Le tout en sachant que l’Amérique se soucie avant tout de la Chine. Que cette Russie, pas autant isolée que l’Occident le voudrait, tente de dresser l’Afrique contre lui…