Un membre de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme a pris position en faveur de la polygamie, pourtant interdite en Tunisie, et ce en guise de solution contre un problème familial.
Intervenant sur Mosaïque FM jeudi 3 novembre 2022 pour parler de la situation d’une fillette agressée physiquement par son père pour avoir refusé de quitter l’école pour s’occuper de la famille en l’absence de la maman hospitalisée, le membre de la LTDH a explicitement indiqué que le père de famille aurait dû convoler en secondes noces !
Il a avancé que « légalement et conformément à la charria islamique », le père de famille aurait pu prendre une deuxième épouse en remplacement de la première souffrant d’un cancer au lieu de pousser son enfant à abandonner l’école.
Un raisonnement qui interroge mais surtout inquiète. Et ce, sur plusieurs points.
Le premier étant que c’est bel et bien un membre de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme qui profère ces paroles publiquement. Une personne qui, dans un monde qui tourne rond, maitrise le BABA du droit, comme notamment le fait que l’application de la charia n’est pas pas légale en Tunisie, que que la polygamie, a été abolie en 1957 et ça viendrait plutôt à l’encontre des droits de la femme, comme la répudiation, l’interdiction de l’IVG etc… D’ailleurs, si on pousse le raisonnement et qu’on autorise la polygamie, pourquoi scolariser les femmes? Pour qu’elles soient instruites à la maison? Pour qu’elles soient répudiées?
Dans un second temps, il y a un déplacement du problème, ce qui est pointé du doigt, n’est pas la violence du père envers son enfant -rappelons par ailleurs que l’école est obligatoire en Tunisie jusqu’à 13 ans- mais l’absence de droits suffisants à l’homme, comme la possibilité de prendre une seconde épouse. En aucun cas, le devoir du père envers sa famille, n’est mentionné! Prendre soin de ses enfants, notamment en l’absence d’un des parents est un devoir moral et juridique. Aucun enfant ne devrait assumer une charge aussi lourde.
Enfin, comment un membre de la société civile ne pointe-t-il pas le manque d’assistance sociale? Pourquoi n’y a t-il pas de structure pour épauler les familles en difficultés? Comment offrir une aide aux devoirs pour les enfants? Ou une aide financière pour engager une « nounou »…. Ce qui aurait dû être dénoncé: le manque de progrès social et non la promotion de la régression des droits de la femme.