Face à une concurrence chinoise de plus en plus menaçante, un rapport publié, hier, par la «Heritage Foundation», conservatrice, recommande aux Etats-Unis d’accorder une attention particulière à l’Afrique du nord. Son auteur a établi un scénario, qui est le fruit d’une enquête menée auprès d’experts en politique étrangères à Washington. «La situation la plus probable est que les intérêts américains dans la région continueront de souffrir et que l’administration (Biden) ne fera aucun effort significatif pour les protéger. Plus précisément, on peut s’attendre à une plus grande expansion de l’influence chinoise».
Le rapport alerte, également, de l’impact des situations sécuritaires et politiques, notamment en Libye, Tunisie et en Algérie sur la présence américaine dans la région. «L’Algérie reste corrompue, oppressive et potentiellement instable, bien que soutenue récemment par l’augmentation des ventes d’énergie, en particulier vers l’Europe», note le think-tank américain.
Quant à la Tunisie, le rapport souligne que «le gouvernement tunisien s’efforce de combattre le terrorisme et de sécuriser ses propres frontières. Les Etats-Unis et la Tunisie ont rapidement développé leurs relations bilatérales et établi un dialogue stratégique, y compris une discussion naissante sur un accord commercial. Cependant, l’agitation politique en Tunisie s’est intensifiée (…) avec des politiques gouvernementales de plus en plus autoritaires». Une référence au coup de force du président Kaïs Saïed du 25 juillet 2021.
«Malgré les troubles, le pays reste important pour les Etats-Unis en raison de sa position stratégique sur la mer Méditerranée et en Afrique du Nord». Pour rappel, le Maroc et la Tunisie ont, depuis 2004 et 2016, le statut d’alliés majeurs des Etats-Unis en dehors de l’OTAN.
Le rapport de la «Heritage Foundation», estime que «l’attention des Etats-Unis en Afrique du Nord restera probablement concentrée sur le Maroc». En effet, Washington ne cautionne pas la politique autoritaire du président tunisien Kaïs Saïed et est préoccupée par la proximité militaire entre l’Algérie et la Russie.