Un statut de l’imam et une fédération de l’islam inspirée des protestants: Gérald Darmanin a plaidé ce lundi pour une meilleure structuration de la deuxième religion du pays, en lançant la seconde session des travaux du Forum pour l’islam de France (Forif).
« Il y aura désormais un statut de l’imam en France », a affirmé le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse, en demandant au Forif de « travailler sous six mois à la création » d’un tel statut, question lancinante de l’organisation de ce culte.
Contrairement aux prêtres, pasteurs ou rabbins, les imams ne doivent pas obligatoirement répondre à des exigences de cursus religieux. Dans un pays régi par le principe de laïcité il appartient aux musulmans « de fixer le statut religieux » des imams, a noté le ministre.
Mais il faut aussi côté profane une protection sociale, avec des imams salariés, et un niveau d’exigence linguistique et universitaire, en s’appuyant sur les 34 formations « laïcité » existantes.
Gérald Darmanin a aussi plaidé pour une structuration de l’islam qui « vienne des départements », à l’instar de ce qui a déjà été réalisé dans « plus de 40 » d’entre eux.
Mais « ce n’est pas à l’Etat de présider à cette structuration », a-t-il ajouté, en encourageant le Forif à s’organiser « comme il y a une fédération des protestants » en France. « Il ne tient qu’à vous de transformer le F de Forif en F de Fédération », a-t-il lancé aux 86 représentants, des acteurs de terrain désignés par les préfets (associatifs, religieux, juristes, membres de la société civile…)
La structuration de l’islam est un défi de longue date qui s’est toujours heurté aux rivalités entre différentes nationalités.
Pour mettre fin à l’« islam consulaire », les pouvoirs publics interdisent depuis janvier la venue d’« imams détachés » par le Maroc, l’Algérie et la Turquie, qui concernait 300 personnes environ.