S’inspirant de fameuse loi française dite du 1% artistique de 1951 qui prévoit que 1% du budget de construction d’un bâtiment public doit être consacré à la commande d’une œuvre plastique associée à l’architecture du paysage, une pratique se met en place dès les années soixante sous l’impulsion du secrétaire d’Etat à l’information et à la culture Chedly Klibi qui nous vaut aujourd’hui un riche patrimoine d’œuvres artistiques et de monuments publics.
Parmi ces œuvres, on peut admirer une sculpture en fer forgé sur le mur de la poste du Belvédère dû au talent de l’artiste Gorgi, ou la Porte de Bab B’har restaurée grâce au financement d’une banque de la place, ou l’œuvre murale en céramique réalisée par le duo koraichi et Ben Slimane.
Hélas, cette pratique du 1% artistique semble être abandonnée puisque les œuvres artistiques embellissant les bâtiments publics se sont faits rares laissant les constructions au niveau zéro de l’art.
Quant à la statuaire publique, si utile pourtant à l’embellissement de la cité et la valorisation de l’histoire nationale, elle semble être figée depuis l’édification de la statue d’Ibn khaldoun par l’artiste Zoubeir Turki.
Heureusement, il y a encore des hommes d’affaires pour prouver que le goût artistique n’a pas totalement disparu, et qui, en bons mécènes osent offrir aux artistes, en ces temps de doute et de disette, une occasion de montrer leur talent, et à leur concitoyens de profiter de cette grâce que seul l’art peut procurer. Parmi ces rares promoteurs de l’art, le Groupe immobilier Gloulou qui vient de gratifier Tunis d’un beau bas-relief mural donnant à voir un tableau tout en harmonie racontant à travers des figures finement ciselées des épisodes de l’histoire antique. On retrouve les figures de Didon, la reine vagabonde, mais aussi Hannibal sur son bel étalon. D’autres figurations symboliques complètent cette belle fresque rattachée au présent par des carrés de céramique, conçue et peinte par Mustapha Denguezli et sculpté par Hamda Ben Salem et les membres de son équipe: Wablid Ben Salem, Atem Abdelkawi, Farid et Houssem.
Alors, si vous vous trouvez sur la place Barcelone, n’hésitez pas d’aller admirer cette belle œuvre qui couvre la façade droite de l’immeuble Carthage Center. Un vrai chef-d’œuvre.
A.M