La région de Jendouba, et plus particulièrement les délégations d’Aïn Draham, Fernana, Balta Bou Aouane et Ghardimaou, fait face à une vague de froid que les habitants qualifient de sévère.
Cette situation affecte particulièrement les familles modestes qui dépendent du bois de chauffage pour se réchauffer, mais se voient contraintes de l’acheter à des prix exorbitants, inédits dans la région.
Les internats pour élèves et étudiants, où les chauffages électriques centraux sont hors service, ainsi que certains locaux publics, souffrent également de ces conditions difficiles, selon des témoignages recueillis par l’Agence TAP.
À Aïn Draham, Fernana, Ghardimaou et dans les zones rurales environnantes, situées au cœur des forêts, le prix d’une remorque de bois de chauffage fournie par la Direction des forêts dépasse désormais 260 dinars, contre 100 à 150 dinars seulement ces dernières années.
Bien que la Direction générale des forêts n’ait pas modifié le tarif officiel du mètre cube de bois, les habitants réclament une intervention des autorités pour mettre fin à cette flambée des prix qu’ils jugent insoutenable. Ils demandent également une distribution élargie de couvertures et de chauffages à gaz pour soutenir les populations les plus démunies.
Un cadre de la Direction des forêts d’Aïn Draham précise que le prix d’une “stira” (unité équivalente à un mètre cube, utilisée pour mesurer le bois) varie officiellement entre 3 et 9 dinars. Cependant, les transporteurs ou les prestataires qui coupent et livrent le bois aux clients facturent une remorque pleine de bois destiné aux chauffages, qu’ils soient muraux ou traditionnels (comme le “kanoun” ou la “tabouna”), à environ 250 dinars.
Face à cette situation, le ministre des Affaires sociales, Essam El Ahmar, a effectué, dans la soirée du jeudi 12 décembre, une visite inopinée à la délégation d’Aïn Draham. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de lutte contre la vague de froid, initié par le gouvernement deux jours auparavant. Lors de cette visite, le ministre a inspecté les stocks stratégiques destinés à affronter cette vague de froid, évalué les préparatifs du comité régional de gestion des catastrophes et d’organisation des secours, et distribué des aides sociales aux personnes vulnérables.
Les zones frontalières des délégations d’Aïn Draham, Fernana et Ghardimaou sont parmi les plus exposées à ces vagues de froid, en raison de leur emplacement géographique et de leur altitude, qui dépasse 1200 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Selon l’Institut national de la météorologie, la région traverse actuellement une période marquée par des courants d’air froid, entraînant une chute des températures en dessous de zéro à l’aube.
Cette situation exige l’utilisation de bois de chauffage pour les appareils traditionnels ou le fonctionnement des systèmes de chauffage dans plusieurs institutions publiques et privées.