L’arrivée sur les routes des voitures autonomes est un véritable défi pour les transports. Comment concilier sécurité et fluidité ? Des chercheurs américains proposent d’introduire aux intersections, un quatrième feu, destiné aux voitures autonomes. L’objectif : permettre aux véhicules autonomes de prendre temporairement le contrôle sur le trafic routier tout en indiquant leur présence aux conducteurs humains. D’après cette étude, publiée le 7 février 2023, et réalisée par des ingénieurs des transports de l’Université d’État de Caroline du Nord, ce quatrième feu permettrait un gain de temps et de carburant.
Le concept repose sur une coordination des ordinateurs qui contrôlent les véhicules autonomes et les feux de signalisation. Ainsi, lorsqu’une voiture sans conducteur s’approche d’une intersection, elle activerait une lumière blanche. Et pour les personnes au volant, qui circulent sur la même route, cette lumière serait le signal qu’il faut suivre le véhicule autonome devant eux.
Si ce véhicule s’arrête à un croisement, les autres voitures doivent s’arrêter elles aussi. S’il traverse l’intersection, les autres peuvent pareillement traverser. Cette lumière serait particulièrement douée. À l’approche du feu, s’il y a trop de voitures, il redeviendrait tricolore. Pour les conducteurs, en résumé : au feu rouge on s’arrête, au feu vert on y va et quand le feu passe au blanc, on suit la voiture (autonome) de devant.
Cette technologie vise à « coordonner le trafic » routier impliquant des véhicules autonomes, expliquent les chercheurs. « Nous pensons qu’il est important d’intégrer ce concept de lumière blanche aux intersections, car il indique aux conducteurs humains ce qu’il se passe, afin qu’ils sachent ce qu’ils sont censés faire lorsqu’ils approchent de l’intersection », explique Ali Hajbabaie, coauteur de l’article, cité dans un communiqué de presse.
Les auteurs de l’étude précisent que la couleur de la lumière, blanche, par exemple, n’a pas d’importance. « Ce qui est important, c’est qu’il y ait un signal clairement identifiable par les conducteurs. »
En testant ce feu blanc, à partir de simulateurs informatiques, les chercheurs ont noté une amélioration du flux du trafic routier, plus fluide. Autre avantage observé : une baisse de la consommation de carburant, « car il y a moins d’arrêts et de départs ». Ces gains sont plus importants quand il y a davantage de voitures autonomes à circuler, précisent également les ingénieurs. « Quand 10 % des véhicules sont autonomes, vous voyez des retards réduits de 3 %. Quand 30 % des véhicules sont autonomes, les retards sont réduits de 10,7 % . »
Mais cette nouvelle signalétique reste encore très théorique. Les ingénieurs à l’origine de l’étude reconnaissent que les voitures intelligentes, commercialisées actuellement, ne sont pas encore assez développées.