Le veto américain vendredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU a été condamné aussi bien par des Etats que des ONG.
Le texte, qui a recueilli 13 voix en sa faveur, une contre (celles des Etats-Unis) et une abstention (celle du Royaume-Uni), avait été préparé par les Emirats arabes unis après l’invocation sans précédent par M. Guterres de l’article 99 de la Charte des Nations unies permettant d’attirer l’attention du conseil sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».
Les premiers concernés
Le Hamas a « fermement condamné » samedi le veto américain à un cessez-le-feu, le qualifiant de « position immorale et inhumaine » et de « participation directe » aux « massacres », selon Ezzat Al-Rishq, haut responsable politique du mouvement.
Le premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a également fustigé « l’échec du Conseil de sécurité à adopter un projet de résolution visant à mettre fin à l’agression contre notre peuple dans la bande de Gaza en raison de l’utilisation par les Etats-Unis de leur droit de veto », qu’il a qualifié de « honte » et de « nouveau blanc-seing donné à l’Etat occupant pour massacrer, détruire et déplacer ». Selon lui, l’utilisation du véto montre le « mensonge » des Etats-Unis lorsqu’ils disent se préoccuper des pertes civiles.
Les organisations humanitaires condamnent le veto américain
Le veto américain, vendredi, à un cessez-le-feu à Gaza, devant le conseil de sécurité de l’ONU a été condamné par les organisations humanitaires, Médecins sans frontières (MSF) déclarant que l’inaction du Conseil de sécurité des Nations unies le rend « complice du massacre » dans la bande de Gaza.
« En continuant à fournir des armes et une protection diplomatique à Israël qui commet des atrocités (…), les Etats-Unis risquent de se rendre complices de crimes de guerre », a réagi dans un communiqué Louis Charbonneau, de Human rights watch.
L’Iran met en garde contre « une explosion » régionale après le veto américain
L’Iran a mis en garde, samedi, contre « la possibilité » d’« une explosion incontrôlable » au Moyen-Orient si les Etats-Unis continuaient à soutenir Israël dans la guerre contre le Hamas à Gaza.
« Tant que l’Amérique soutiendra les crimes du régime sioniste et la poursuite de la guerre (…), il y a la possibilité d’une explosion incontrôlable de la situation dans la région », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, lors d’une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, selon un communiqué du ministère publié samedi.
Justification américaine
À l’ONU, l’ambassadeur américain adjoint Robert Wood a justifié le véto américain. « Nous ne soutenons pas une résolution qui appelle à un cessez-le-feu non durable qui va simplement planter les graines de la prochaine guerre », a-t-il déclaré vendredi, dénonçant l’« échec moral » de l’absence dans le texte de condamnation des attaques du Hamas du 7 octobre.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a estimé de son côté que le cessez-le-feu « empêcherait l’effondrement de l’organisation terroriste Hamas, qui commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, et lui permettrait de continuer à diriger la bande de Gaza ».