Scènes de chaos dans la capitale irlandaise. La ville de Dublin a été en proie aux pillages et aux incendies toute la soirée de ce jeudi 23 novembre, quelques heures après une violente attaque au couteau devant une école. Cinq personnes, dont trois enfants, ont été blessées jeudi après-midi. Une petite fille de 5 ans et une femme l’ont été «sérieusement», selon la police. L’agresseur a été arrêté sur place, et au vu des premiers éléments de l’enquête, les enquêteurs ont exclu un motif terroriste. «Il semble s’agir d’une attaque isolée dont nous devons déterminer les raisons», ont-ils avancé.
« Migrant algérien »
Si l’identité de l’agresseur présumé n’a pas été dévoilée officiellement, la police a indiqué qu’il était âgé d’une «cinquantaine d’années», des rumeurs ont bruissé alors en ligne sur sa nationalité : algérienne. Certains médias en ligne, comme Gript, suivi par près de 55.000 personnes sur X, l’affirment même «de source sûre». Sur les réseaux sociaux, certains internautes le qualifient de «réfugié». Aucune de ces informations n’a pu être vérifiée à ce stade. Les bruits de couloir ont en tout cas suffi pour embraser la ville.
Des évènements inédits depuis « des décennies »
« Ce que nous avons vu hier soir était une extraordinaire explosion de violence (…) avec des scènes que nous n’avions pas vues depuis des décennies », a déclaré lors d’un point presse le commissaire Drew Harris, ajoutant que la police avait arrêté 34 personnes.
Pendant plusieurs heures jeudi soir, les rues du centre de Dublin ont été le théâtre de violences et de heurts avec les forces de l’ordre, imputés par la police à l’extrême droite, dans un quartier où vit notamment une population immigrée.
Des voitures ont été incendiées, des commerces saccagés et pillés, tandis que des pancartes « Irish Lives Matter » (« Les vies irlandaises comptent ») et des drapeaux irlandais ont été brandis. Les forces de l’ordre ont été visées par des projectiles de la part des émeutiers.
« Beaucoup d’autres arrestations interviendront », à mesure que l’enquête avance, a prévenu le commissaire Drew Harris, ajoutant qu’il redoutait d’autres violences.
L’extrême droite en cause pour la police
« Nous n’aurions pas pu anticiper » cette violence, en réponse à l’attaque au couteau, s’est défendu le commissaire de la Garda, qui a pointé un « élément de radicalisation » parmi les auteurs des troubles, mettant en cause les réseaux sociaux. Il a d’ailleurs évoqué devant des journalistes une «faction de hooligans dingues mus par une idéologie d’extrême droite», déplorant des «rumeurs» et «insinuations» répandues «à des fins malveillantes». « Des groupes d’extrême droite ont exacerbé la situation », a insisté Drew Harris.
Confrontée à une crise du logement, le pays a vu récemment se développer sous l’influence de figures d’extrême droite un discours anti-immigration selon lequel « l’Irlande est pleine ».