La justice française a indiqué vendredi à l’AFP avoir ouvert plusieurs enquêtes pour viol dans de grandes écoles situées sur le plateau de Saclay, pôle scientifique et technologique du sud de Paris, après avoir reçu « plusieurs plaintes ». « La parole s’est libérée » dans « des lieux clos où il était difficile de parler et de se faire entendre car il fallait préserver la réputation des établissements », s’est félicitée la procureure de la République, Caroline Nisand.
Son parquet a ouvert des enquêtes dans les prestigieuses écoles CentraleSupélec, l’Ecole Normale Supérieure (ENS), à Polytechnique et à l’Institut d’Optique. Parmi ces enquêtes pour viol, trois ont été confiées à des juges: une à CentraleSupélec et deux à l’ENS.
La procureure a souligné « une dynamique » de libération de la parole qui a contribué à « lever l’omerta qui régnait sur le campus » de Saclay.
La magistrate date cette libération de la diffusion d’un questionnaire interne de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, qui avait révélé une centaine de faits de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle et viol sur l’année universitaire.
Des révélations similaires avaient marqué Polytechnique, où la direction « sous le choc », avait signalé à la justice les résultats d’un questionnaire interne. D’après ce questionnaire, une étudiante sondée sur quatre disait avoir été victime d’agression sexuelle dans sa scolarité et onze élèves disaient avoir été victimes de viol ou tentatives de viol. Des enquêtes ont été ouvertes.