Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a assuré dimanche partager une «stratégie commune» avec le président américain Donald Trump pour l’avenir de Gaza, après un entretien à Jérusalem avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, qui entame une tournée au Moyen-Orient. Les deux hommes ont affiché un front uni dimanche face à leurs ennemis communs, menaçant «d’ouvrir les portes de l’enfer» au Hamas et de «finir le travail» avec l’Iran, «première source d’instabilité» régionale. Marco Rubio a de son côté souligné que le Hamas devait être «éliminé» à Gaza, conformément aux objectifs fixés par Benjamin Netanyahu au début de la guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.
Prendre Gaza? Une vision «audacieuse»
«Nous avons discuté de la vision audacieuse de Donald Trump», qui a proposé de prendre le contrôle de la bande de Gaza et d’en déplacer ses habitants vers l’Egypte et la Jordanie, «et nous nous efforcerons de faire en sorte que cette vision devienne réalité», a dit Benjamin Netanyahu. Avant leur rencontre et alors qu’une trêve fragile est en vigueur depuis le 19 janvier entre Israël et le Hamas, l’armée israélienne a dit avoir mené une frappe aérienne visant des «individus armés» dans la bande de Gaza, le mouvement palestinien y faisant état de trois policiers tués par un raid israélien dans le sud. Une cargaison de «bombes lourdes» américaines, débloquée par l’administration Trump, est entretemps arrivée dans la nuit en Israël, a indiqué le ministère de la Défense.
Benjamin Netanyahu menace d’ouvrir les portes de l’enfer
Les entretiens de Marco Rubio en Israël se tiennent au lendemain du sixième échange d’otages à Gaza contre des prisonniers palestiniens depuis le début de la trêve. Israël ouvrira les «portes de l’enfer» à Gaza «si tous nos otages ne sont pas libérés, sans exception», a dit Benjamin Netanyahu.
Pour Marco Rubio, le seul plan est celui de Trump
Sur le sort à terme du territoire palestinien, un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Ryad, pour répondre au projet américain. «Pour l’instant, le seul plan (…) c’est celui de Trump. S’ils en ont un meilleur, le moment est venu de le présenter», avait affirmé jeudi Marco Rubio, qui doit poursuivre sa tournée en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.
Le plan de Donald Trump de faire du territoire palestinien une «Côte d’Azur du Moyen-Orient», en déplaçant ses 2,4 millions d’habitants pour l’essentiel vers la Jordanie et l’Egypte, fait l’unanimité contre lui dans le monde arabe, et a suscité un tollé international. Pour régler le conflit israélo-palestinien, la communauté internationale est très largement en faveur de la solution à deux Etats, soit la création d’un Etat palestinien au côté d’Israël. Il s’agit de «la seule garantie» d’une paix durable au Moyen-Orient, a affirmé dimanche le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au président du Congrès juif mondial Ronald Lauder, en visite au Caire. Marco Rubio doit ensuite rencontrer le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Sa’ar, le président Isaac Herzog et le chef de l’opposition Yair Lapid.
L’Iran l’ennemi à abattre
A l’issue de sa rencontre avec Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a déclaré que « derrière chaque groupe terroriste, derrière chaque acte de violence, derrière chaque activité déstabilisatrice, derrière tout ce qui menace la paix et la stabilité pour les millions de personnes qui vivent dans cette région, c’est l’Iran. Et par Iran, j’entends les ayatollahs », faisant de Téhéran « la plus grande source d’instabilité dans la région », a-t-il assuré au côté du premier ministre israélien lors d’une déclaration à la presse.
De son côté, M. Nétanyahou a assuré qu’Israël « finira le travail » contre la menace iranienne avec le soutien des Etats-Unis.