Par Khadija Messaoudi
C’est une scène quotidienne à laquelle on a hélas droit chaque jour : des femmes et des hommes, de tous âges, occupés à fouiller dans les poubelles. Ils cherchent des bouteilles en plastique pour les revendre à l’office en charge. Ce travail est censé leur rapporter un petit pécule, sachant que le kilo des précieuses bouteilles laborieusement ramassées est racheté entre 500 à 900 millimes le kilo.
Preuve de l’appauvrissement qui frappe les couches les plus défavorisées de la société tunisienne, ces scènes touchantes auraient pu cependant être acceptables si cette activité était mieux organisée et gérée par la commune elle même, une entreprise privée ou tout simplement une ONG dans un cadre qui garantisse à la fois la dignité et la sauvegarde l’environnement.
Face à ces scènes devenues ordinaires, le citoyen tunisien a été amené dans un élan de solidarité et sans aucune sensibilisation, à faire preuve d’un grand civisme en essayant tant bien que mal de faire lui-même un tri sélectif afin de faciliter la récupération des bouteilles en plastique.
Cette participation citoyenne spontanée à apporter une aide indirecte aux plus nécessiteux, nous rappelle l’absence TOTALE d’une politique qui réponde aux attentes les plus essentielles à savoir, se nourrir, se loger et se soigner, lesquelles attentes constituent, faut il donc le rappeler, les droits fondamentaux de l’Homme.
Et si l’on ajoute à cet appauvrissement désolant: l’inflation galopante, l’augmentation affolée des prix, les pénuries des denrées essentielles etc… Quelle déception depuis le 25 juillet!
Alors que le Président a promis monts et merveilles, et de se ranger du côté du pauvre, force est de constater que rien n’arrive et que les mêmes maux sociaux continuent de s’aggraver. Par ailleurs, sur la scène politique, rien non plus n’a changé, bien au contraire, les luttes ont continué et les divisions se sont approfondies.
Espérons seulement que ces personnes qui ramassent des bouteilles en plastique pour survivre, trouvent de quoi participer à une consultation nationale numérique.