Des parents de migrants portés disparus depuis le naufrage de leur embarcation en septembre au large de Zarsis ont fouillé les tombes du cimetière « Jadin d’Afrique » pour tenter de retrouver les corps de leurs proches, ont indiqué mardi des témoins.
Une embarcation de fortune a disparu fin septembre après être partie de Zarzis avec à son bord 18 migrants. Huit corps, dont ceux de migrants tunisiens, ont été retrouvés depuis.
Les corps de quatre Tunisiens avaient été inhumés par erreur dans un cimetière d’initiative privée (« Le Jardin d’Afrique ») –bâti pour les migrants issus de pays d’Afrique sub-saharienne dont les corps ont été récupérés dans la région–, avant d’être déterrés et transférés vers d’autres lieux de sépulture sous la pression des familles.
Mais des parents d’autres migrants portés disparus, persuadés que leurs proches ont été enterrés dans le même cimetière, y ont ouvert des tombes lundi et tenté d’identifier les corps inhumés, selon des témoins et des vidéos partagées sur les réseaux sociaux.
Environ 500 personnes avaient manifesté le 12 octobre à Zarzis pour pousser les autorités à intensifier les recherches afin de retrouver les migrants toujours portés disparus.
Les autorités peinent à intercepter ou à secourir les migrants en raison, disent-elles, d’un manque de moyens.
Hier mardi, la Garde nationale a annoncé que six migrants irréguliers avaient été secourus au large de Bizerte (nord) dans la nuit, après le naufrage de l’embarcation qui les transportait, et que cinq autres étaient portés disparus.
Depuis le début de l’année, plus de 22.500 migrants ont été interceptés au large de nos côtes, dont près de 11.000 d’origine d’Afrique sub-saharienne, selon des chiffres officiels.