Dans les hôpitaux de la bande de Gaza, privés de médicaments du fait du blocus, les médecins soignent «comme ils le peuvent, à même le sol, sans antalgiques, sans anesthésiants, ils font des césariennes sans anesthésie, des amputations de gamins sans anesthésie», dénonce le vice-président de l’ONG Médecins du monde (MDM) Jean-François Corty, sur la radio RTL.
Si MDM, qui compte une vingtaine de salariés sur place, condamne les «atrocités (…) inqualifiables» du Hamas commises le 7 octobre, «il faut condamner aussi le fait qu’aujourd’hui on assoiffe, on affame, on bombarde des gens sans perspective de sortie d’un territoire de 300 km2», s’indigne Jean-François Corty, ajoutant: «On passe d’une prison à ciel ouvert à un charnier à ciel ouvert. Ce sont des milliers de morts civils, des centaines d’aidants qui n’ont rien à voir avec des terroristes qui sont en train de mourir sous les bombes».
Sans électricité, et avec des groupes électrogènes «quasiment plus opérants» faute de carburant, les opérations se font souvent «à la lampe torche, quand on peut encore recharger son téléphone», explique le représentant de l’ONG. Du fait d’un manque d’eau potable, «les gens boivent de l’eau de mer, les gens de mon équipe ont des diarrhées, leurs gamins dans quelques jours seront déshydratés», insiste Jean-François Corty, qui met en garde contre une «mortalité exponentielle» chez les enfants de Gaza, du fait des bombardements, mais aussi de «toutes ces maladies de base qu’on ne pourra plus soigner».