La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a organisé, mercredi 4 mai 2022, une conférence de presse, en réaction au dernier discours du président de la République, Kaïs Saïed, lequel a annoncé le lancement d’un dialogue national et l’établissement d’une nouvelle République et d’une nouvelle constitution.
« Nous sommes face à un détournement, une falsification de la volonté du peuple », a-t-elle, lancé soulignant qu’il faudrait faire face à cette atteinte à la souveraineté du peuple.
Samedi dernier, le chef de l’Etat a annoncé la création d’une commission pour préparer l’installation de la nouvelle République en quelques jours. Cette commission sera composée de deux instances dont l’une sera chargée de l’organisation du dialogue avec les organisations nationales. La synthèse des travaux de la commission sera soumise au référendum à la date fixée au 25 juillet.
Rappelant que son parti avait prévu un mouvement de masse le 15 mai en signe de protestation contre les mesures exceptionnelles, Abir Moussi a évoqué une montée des préoccupations face à la mobilisation de son parti. Elle a accusé, dans ce sens, les sympathisants du président de la République d’être derrière de larges campagnes de dénigrement visant le PDL.
Elle a avancé que « les craintes grandissantes » de la manifestation du 15 mai émanaient essentiellement des répercussions de l’expression de l’opinion publique contre le projet de Kaïs Saïed. Elle a ajouté que le silence serait utilisé comme prétexte pour conférer au projet du chef de l’Etat la légitimité dont il a besoin alors qu’il est en totale infraction avec les normes internationales.
Abir Moussi a, par ailleurs, mis en garde contre toute entrave à l’organisation de la manifestation de son parti expliquant que seul le drapeau de la Tunisie sera hissé à l’occasion. Le parti a prévu d’organiser une marche vers le palais de Carthage pour exprimer son opposition aux décisions de Kaïs Saïed.
Enfin interrogé sur Abdellatif Mekki et la création probable de son parti, la dirigeante du PDL a déclaré :« Si on lui accorde une autorisation pour son nouveau parti, les autorités seraient impliquées avec lui. Abdellatif Mekki a plusieurs affaires juridiques en cours. C’est lui qui a ouvert les frontières en pleine pandémie lorsqu’il était ministre de la Santé. Abdellatif Mekki est plus dangereux que Rached Ghannouchi et je poursuivrai le président de la République Kais Saïed et Nejla Bouden en justice si les anciens dirigeants d’Ennahdha réussissent à créer de nouveaux partis » a-t-elle déclaré.