Alors qu’ils étaient l’année dernière sur une tendance baissière et ont marqué un net recul qui a laissé croire à une prise de conscience nationale, les accidents de la route ont fait une triste et spectaculaire remontée enregistrant en 8 mois (du 1er janvier jusqu’à fin août dernier) 578 morts et 4075 blessés, selon l’Observatoire national de la sécurité routière. Et rien que pour le mois d’août, le nombre de morts sur nos routes a atteint le chiffre record de 104 victimes.
La note aurait été sans doute plus lourde sans le couvre-feu dû à la propagation de la pandémie du Covid-19, et qui a réduit sensiblement le trafic notamment pendant la période estivale traditionnellement propice au déplacement et à la circulation.
Pourquoi n’arrive-t-on pas à limiter drastiquement les accidents de la routes, faute de pouvoir les éviter ? Pourquoi notre pays continue-t-il à se situer dans le peloton mondial de tête en matière d’accidents routiers avec ce ceux-ci impliquent comme morts et blessés, causant ainsi traumatismes individuels et collectifs et dégâts matériels considérables ?
On pourrait bien sûr incriminer l’état des routes, la vétusté du parc automobile, la mauvaise visibilité des signalisations et même le soleil brûlant. Mais les vrais responsables, c’est nous, les Tunisiens.
Les statistiques le prouvent : la première cause des accidents, c’est la vitesse, suivie du dépassement interdit, le non-respect de l’arrêt au stop, et jusqu’à la conduite en sens inverse. A cela s’ajoute la nouvelle et inconsciente pratique de faire usage du téléphone portable au volant, pratique dont les études attestent qu’elle multiplie les risques d’accident par 3. Et tout ceci a un seul nom : l’incivisme routier.
Comment riposter et en finir avec cet incivisme qui a transformé nos routes en hécatombes ?
La réponse est simple et vite trouvée : il faut appliquer la loi, toute la loi, rien que la loi. Le Code de la route comprend des réglementations et une batterie de sanctions contre les contrevenants. La sécurité routière doit sévir sans relâche et sans autre considération que l’application stricte de ces réglementations. Policiers et autres gardes nationales devraient rompre définitivement avec tout laxisme, et appliquer le principe zéro tolérance. Il s’agit de sauver les Tunisiens de leur mortelle indiscipline.
En parallèle, il faut éduquer dans les écoles et intensifier les campagnes de sensibilisation en tous temps et partout où il est possible de le faire. Le citoyen doit admettre qu’il est concerné par l’acte de la conduite automobile, qu’il soit lui-même au volant ou simple piéton, et un acte hautement citoyen. Bien conduire c’est bien se conduire
Au fait, pourquoi a-t-on abandonné les radars automatiques, qui apportaient une précieuse aide et aidaient à guetter les mauvais conducteurs ?