Le patron de presse algérien Ihsane El Kadi, poursuivi pour «financement étranger de son entreprise», a été condamné dimanche à cinq années de prison dont trois ferme, a annoncé le tribunal de Sidi M’Hamed à Alger qui a rendu son verdict en présence de l’accusé.
Le parquet avait requis cinq ans de prison ferme, assortis d’une interdiction d’exercer pour la même durée à l’encontre du dirigeant d’un des derniers groupes de presse indépendants d’Algérie, qui comprend Radio M et le site d’information Maghreb Emergent.
Le tribunal a également prononcé la dissolution de la société Interface Médias, éditrice des deux médias dirigés par M. El Kadi, la confiscation de tous ses biens saisis, et dix millions de dinars d’amende (plus de 68.000 euros) contre son entreprise.
La société a été condamnée également à dédommager l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV ) à hauteur d’un million de dinars (6.800 euros).
À titre personnel, il a écopé d’une amende de 700.000 dinars (environ 4800 euros). «Nous allons faire appel de ce jugement dans les délais requis, selon l’accord préalable avec notre client», a indiqué à l’AFP Me Abdelghani Badi, un des avocats de la défense qui a boycotté l’audience.
Emprisonné depuis le 29 décembre, M. El Kadi, était accusé de «financement étranger de son entreprise», au titre de l’article 95 bis du code pénal.