La cour d’Alger a alourdi la peine de l’ancien général-major, Ali Ghediri, le condamnant à six années d’incarcération pour « atteinte au moral de l’armée en temps de paix ». Jeune Afrique souligne que c’est un fait assez rare en Algérie puisque généralement, à l’issue des procès en appel, la peine prononcée en première instance est soit reconduite, soit allégée.
Depuis juin 2019, le haut gradé purge une peine de quatre ans à la prison de Koléa pour avoir appelé l’institution militaire, dans une interview au quotidien El Watan fin 2018, à barrer la route au cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika qui se profilait alors.
Le 13 juin prochain, l’ex-candidat à la présidentielle avortée d’avril 2019 aurait purgé la totalité de sa peine, et aurait pu recouvrer sa liberté. Le verdict de la cour d’appel d’Alger, énoncé dans la nuit du 16 au 17 mai, le maintient donc en prison jusqu’en juin 2025. La justice le prive également de ses droits politiques et civiques pendant cinq ans.
À la barre, l’accusé a récusé le chef d’inculpation « d’atteinte au moral de l’armée ». « On ne fait pas bouger les armées avec des déclarations. Je n’ai fait qu’exprimer une opinion. Je ne pouvais pas rester passif devant ce qui se passait dans mon pays. Nous étions au bord du précipice. On voulait propulser encore une fois [l’ex-président Abdelaziz Bouteflika] sur chaise roulante à la tête de l’État », a-t-il déclaré.