Les experts du Fonds monétaire international (FMI), lors d’une mission en Algérie au mois de juillet dernier, ont recommandé, écrit Mondafrique aux autorités algériennes de résoudre le casse-tête que représente le marché noir des devises du Square Port Saïd (Ex square Bresson), une activité protégée en haut lieu. L’actuel patron des services extérieurs algériens (ou DGDSE) et principal interlocuteur de la France, le général Mehena Djebbar, avait été accusé de couvrir ce trafic illégal lorsqu’il avait été arrêté puis incarcéré en 2019.
Le marché noir des devises est un système toléré depuis des années. « Il est un indice des fluctuations des monnaies étrangères par rapport au dinar plus crédible que la Banque centrale », ironise un spécialiste, rapporte Mondafrique. C’est surtout le moyen pour les élites algériennes de transférer des sommes considérables à l’étranger pour des placements dans l’immobilier notamment. Il permet également à tout algérien, pour des raisons de soins à l’étranger ou l’achat d’un véhicule ou même pour des vacances en Tunisie de financer ces dépenses alors que la monnaie nationale n’est pas convertible.
Toutes les déclarations mettant fin à ce marché noir sont restées lettre morte. En 2016, une loi est spécialement conçue pour lutter contre ce fléau qui plombe le Dinar. Et puis plus rien! La dernière initiative est celle du président Tebboune qui déclarait le 20 février 2020 : « Concernant les devises, j’ai promis d’assainir l’économie algérienne. Le Square a été utilisé pour l’évasion et le transfert illicite des devises et de sommes importantes non déclarées vers l’étranger ». Deux ans plus tard, la situation n’a pas évolué.