Il n’y avait guère de suspense, mais celui-ci a officiellement pris fin ce jeudi soir. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé qu’il briguait un second mandat lors des élections présidentielles du 7 septembre. Le dirigeant avait indiqué en mars que la date du scrutin, initialement prévu en décembre, était avancée de trois mois sans dévoiler ses motivations. Certains ont fait l’hypothèse d’un lien avec la visite en France programmée fin septembre ou début octobre qui lancerait ce second mandat, ou avec la volonté de couper l’herbe sous le pied de potentiels opposants.
Il semble surtout que le régime souhaite que la campagne électorale passe le plus inaperçue possible : assommés par la chaleur estivale, pour certains en vacances, les Algériens n’auront pas la tête à se mobiliser pour l’élection. Le régime tremblerait-il à l’idée d’un nouveau départ de contestation ?
Abdelmadjid Tebboune est en effet arrivé au pouvoir fin 2019 en plein Hirak, ce soulèvement populaire inédit en Algérie qui a entraîné la chute d’Abdelaziz Bouteflika après vingt ans de règne. Premier ministre puis ministre, il répondait bien peu au profil espéré par les manifestants qui appelaient à un remplacement complet de la classe politique. Cinq ans plus tard, le dirigeant de 78 ans peut se targuer d’avoir apaisé le pays.