La justice algérienne a condamné, jeudi 27 mars, à cinq ans de prison ferme l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, en détention depuis novembre.
Boualem Sansal, dont le cas est au cœur d’une crise d’une gravité inédite avec la France, était accusé notamment d’atteinte à l’intégrité du territoire algérien pour avoir repris à son compte, dans un média français d’extrême droite, la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été amputé au profit de l’Algérie sous la colonisation française.
Le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, a prononcé, « en présence de l’accusé, une peine de cinq ans de réclusion ferme », ainsi qu’une amende de 500 000 dinars algériens (environ 3 500 euros), selon un correspondant de l’Agence France-Presse.
Lors de son procès, le 20 mars dernier, le procureur avait requis dix ans de prison ferme contre l’écrivain de 80 ans, selon son éditeur français, Gallimard.
Tensions diplomatiques
L’arrestation de Boualem Sansal, en novembre dernier à Alger, avait exacerbé des tensions déjà vives entre la France et l’Algérie. Ces tensions ont été ravivées par l’annonce d’Emmanuel Macron apportant son soutien au plan marocain d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, territoire disputé.
Alger, qui soutient le Front Polisario dans ses revendications indépendantistes sur le Sahara occidental, avait immédiatement rappelé son ambassadeur en France et menacé de représailles après la prise de position de Paris.
Pour l’Algérie, cette décision française a été interprétée comme un alignement sur la position marocaine, ravivant ainsi les tensions avec Rabat, son grand rival régional. Les relations diplomatiques entre Alger et Rabat sont rompues depuis l’été 2021.