Riyad s’apprête à envoyer en Chine une enfant de 13 ans, Baibure Miremaiti, ainsi que sa mère et deux autres Ouïghours, sur demande de Pékin, alors qu’ils ne sont accusés d’aucun crime ou délit. Tous quatre font face à un risque extrême de détention arbitraire et de mauvais traitements. «Nous sommes dans une voiture de police avec ma fille, on nous emmène à Riyad pour nous expulser vers la Chine. S’il vous plaît, sauvez-nous», supplie Buheliqiemu Abula, avant de se faire confisquer son téléphone. Mercredi soir, Buheliqiemu Abula et sa fille de de 13 ans, Baibure Miremaiti, sont amenées jusqu’à un bus qui doit les emmener à l’aéroport où elles sont enregistrées sur un vol vers Canton.
A la dernière minute, sous la pression d’un groupe d’ONG de défense des droits humains, des Nations unies et de parlementaires de pays démocratiques, l’opération est stoppée. Deux hommes, Nurmemet Rozi, son ex-mari, et Hemdullah Abduweli, un ami de ce dernier, devaient eux aussi être expulsés, mais leur sort reste inconnu. Le seul crime de ces quatre personnes est d’être issus de l’ethnie ouïghoure, originaire de la région du Xinjiang (appelé aussi Turkestan oriental) et d’être musulmans pratiquants. Selon les informations obtenues par Libé, une autre tentative de les mettre dans un avion pourrait être tentée dans les heures qui viennent.