Mécontent de l’inaction politique de l’Australie en faveur de la planète, le milliardaire de 42 ans Mike Cannon-Brookes a décidé de prendre les choses en main. Il tente de racheter la première compagnie énergétique du pays avec un objectif pour le moins vertueux : fermer les centrales à charbon rapidement pour les remplacer par des parcs solaires et éoliens.
Les populations les plus riches sont aussi celles qui portent une grande responsabilité dans le réchauffement climatique. Plusieurs études l’ont déjà montré. La dernière en date publiée il y a quelques jours par Oxfam et Greenpeace en France, estime par exemple que le patrimoine financier des 63 milliardaires français émettait autant de gaz à effet de serre que celui de 50 % de la population de notre pays. Mais toutes les personnalités les plus riches ne sont pas à mettre dans le même sac.
Mike Cannon-Brookes, milliardaire australien, vient de prouver qu’avec de l’argent, on peut aussi faire bouger les choses dans le bon sens. Cet entrepreneur de 42 ans, cofondateur en 2002 de la société de logiciels Atlassian, qui compte parmi ses clients la Nasa, Netflix, Facebook, Twitter et Audi, a décidé de mettre à profit une partie de sa fortune en faveur de la protection de la planète, mais d’une manière plutôt inédite.
Ce père de famille qui vit à Sydney a fait part de son ambition de racheter AGL, la première compagnie productrice d’énergie d’Australie mais aussi la plus polluante. Pour cette opération menée en partenariat avec le géant canadien de gestion d’actifs Brookfield Asset Management, il a mis 5,8 milliards de dollars (soit 5,1 milliards d’euros) sur la table. Un rachat aux ambitions vertueuses. Car le milliardaire souhaite privatiser le géant australien de l’énergie, pour une raison bien précise : il veut fermer les centrales à charbons le plus vite possible, à savoir en 2030. Son idée est de remplacer ces énergies fossiles qui sont responsables d’environ 8 % des émissions de gaz à effet de serre en Australie, rappelle le Guardian, par des parcs éoliens et solaires.
Le Premier ministre Scott Morrison et des conservateurs qui ont condamné l’offre jugée « irréaliste », indique The Sydney Morning Herald. Les actionnaires d’AGL ont d’ailleurs rapidement rejeté la proposition considérant qu’elle n’était pas dans leur intérêt. Pas de quoi déstabiliser le quadragénaire qui reste confiant et ne compte pas lâcher.