Sur l’Ukraine et Israël, Joe Biden et son secrétaire d’Etat tiennent des propos fermes : la Russie ne gagnera pas la guerre, envoyer des armes est « absolument essentiel », l’Etat hébreu doit changer de comportement, laisser entrer davantage d’aide humanitaire et signer un cessez-le feu. Beaucoup de mots et peu d’actes : pas d’armes livrées à Kiev depuis six mois, des tonnes de munitions envoyées à Israël pour continuer d’écraser les Gazaouis.
Volodymyr Zelensky se lamente : l’Ukraine devra « reculer » devant la Russie « étape par étape, par petits pas ». Benjamin Netanyahou menace toujours Rafah, voire le Liban et frappe lourdement la Cisjordanie…
Kiev avait trouvé une parade redoutable : envoyer ses drones, de fabrication locale, bombarder des raffineries russes. Le coup est rude : au moins 15% de ses capacités sont aujourd’hui hors de service et Moscou aura du mal à réparer, privé des matériels et logiciels occidentaux nécessaires. Si cela continue, la Russie risque de perdre gros.
Les Etats-Unis, qui n’ont jamais été favorables à des frappes à l’intérieur de la Russie, auraient sommé Kiev d’arrêter, rapporte le Financial Times. Pourquoi alors qu’ils viennent de réaffirmer dans le cadre de l’Otan leur soutien inconditionnel et durable à l’Ukraine et qu’ils savent son armée en grande difficulté ? La crainte de représailles sévères, d’une dangereuse escalade, d’une riposte nucléaire d’un Poutine affaibli. Sans doute, mais surtout la peur d’incidences négatives sur la campagne présidentielle. En effet, les prix du pétrole sont à la hausse depuis le début de l’année et si cela peut être profitable aux grosses compagnies, les électeurs n’apprécient pas les prix qui augmentent : « Rien ne terrifie plus un président américain en exercice qu’une hausse des prix à la pompe au cours d’une année électorale » »explique Bob McNally, président de la société de conseil Rapidan Energy et ancien conseiller en énergie de la Maison Blanche.
Ces soucis électoraux se retrouvent dans les positions américaines sur la guerre à Gaza qui entre dans son septième mois. Des pressions accrues sur « Bibi », des menaces verbales qui ne freinent pas l’aide militaire. Biden tente de ne pas perdre l’aile gauche démocrate propalestinienne et de satisfaire la droite pro-israélienne comme les Républicains. Un équilibre difficile…
Attendre et voir. Penser, analyser. Qu’en sera-t-il le 5 novembre ?