Un silence assourdissant
Y a-t- il encore un pilote dans l’avion ? La question mérite-t-elle encore d’être posée aujourd’hui quand on sait que le Club Africain est embourbé dans les problèmes de tous genres depuis le début de la saison pour ne pas dire depuis des années.
Le club de Bab Djedid occupe la peu enviable avant-dernière place au classement de la Ligue 1 après douze journées, ne laissant derrière lui que la JSKairouanaise, l’équipe la plus faible du circuit. Dimanche, après la énième défaite des Rouge et Blanc à Béjà, le nouveau coach Kaies Yacoubi a affirmé, la mort dans l’âme, que le club est aujourd’hui « comme une famille sans père ». Voilà un constat amer concernant l’équipe séniors qui n’arrive plus à sortir la tête de l’eau. Le volet mental l’emporte sur tous les autres.
Et ne parlez plus de la jeunesse de l’effectif pour justifier les mauvais résultats car huit des éléments actuels évoluent en sénior depuis la saison écoulée. Des jeunes qui sont encadrés par les Yahia (36 ans) Abderrazek (34ans), Dkhili (30 ans), Hammami (27 ans) et Labidi (25 ans) ce qui donne une moyenne d’âge de 25,7. Le problème est certainement ailleurs.
L’interdiction de recrutements infligée au club par la FIFA, les dettes impayées et dont le montant est de plusieurs milliers de nos millimes, la démission de plusieurs membres du Bureau Directeur depuis des mois et des joueurs impayés depuis plusieurs mois.
Mais, le problème le plus grave reste cette absence inexpliquée et inexplicable du président Abdesselm Younsi. Il brille par son absence au moment où il est appelé à se présenter, à communiquer avec la presse, avec le public clubiste et à discuter avec les solutions possibles. Même les joueurs recrutés l’été dernier commencent à quitter le navire lors de l’actuel mercato. C’est une sorte de fuite en avant qui place ce club centenaire dans une situation critique dont les conséquences risquent d’être désastreuses.
Ce mercredi, une équipe d’avocats, accompagnée de plusieurs adhérents s’est rendue au Parc A pour tenter de trouver une solution à la situation du club. Accompagnés d’huissiers de justice, ces avocats ont voulu constater l’état de vide total dans la direction clubiste. Dans les locaux de l’administration, aucun dirigeant n’était présent sur place. Le but était d’entamer les discussions en vue de la nomination d’un comité provisoire qui sera chargé de diriger les affaires du CA jusqu’à la tenue de la prochaine Assemblée Générale prévue pour le 21 février courant. Résultat : pas âme qui vive. Un vide inquiétant qui illustre bien la très grave situation que vit le club.
Quand et comment aura lieu la sortie du tunnel ? Bien malin celui qui saura répondre.