Son corps nu avait été retrouvé, affreusement mutilé, le 22 janvier à une quinzaine de kilomètres au nord de Yaoundé. L’assassinat du journaliste camerounais Martinez Zogo, directeur général de la radio Amplitude FM, au sein de laquelle il animait Embouteillage, une émission quotidienne qui dénonçait des affaires de corruption, a provoqué un électrochoc national. Deux semaines plus tard, l’enquête de la commission mixte (composée de gendarmes et de policiers) ordonnée par le président, Paul Biya, a grandement avancé. D’après certains éléments révélés ce vendredi par l’organisation Reporters sans frontières, de hautes personnalités du régime pourraient avoir été directement impliquées dans le meurtre du journaliste dont un homme d’affaires, Jean-Pierre Amougou Belinga, et le ministre de la Justice Laurent Esso.
Une vingtaine de membres de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), les services de renseignements camerounais, ont été arrêtés ces derniers jours, rapporte Libération,, dont son numéro 1, Léopold Maxime Eko Eko. Lors de ses auditions, le patron de la DGRE a nié avoir été informé du projet d’assassinat de Martinez Zogo. Mais selon RSF, son propre adjoint, Justin Danwe, aurait avoué avoir lui-même organisé et exécuté, avec ses hommes, l’enlèvement, la torture et le meurtre du présentateur. Il affirme que son supérieur était tenu informé de l’opération.