Propagande politique, manipulations économiques, faux contenus générés par l’intelligence artificielle : la désinformation au sens large est une menace majeure pour la liberté de la presse dans le monde, s’alarme, mercredi 3 mai, Reporters sans frontières (RSF) dans son 21e classement annuel.
Sans changement, le pays le mieux noté est la Norvège et le dernier la Corée du Nord. La Tunisie perd 27 places et se classe 121e. L’Algérie, 136e perd deux places. Le Maroc, 135e en a perdu 9. La France est 24e et gagne deux places. Globalement, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10.
Cette édition 2023 pointe en particulier les effets de la désinformation. Dans les deux tiers des 180 pays évalués, les spécialistes qui contribuent à l’élaboration du classement « signalent une implication des acteurs politiques » dans des « campagnes de désinformation massive ou de propagande », selon RSF. C’est le cas de la Russie, de l’Inde, de la Chine ou du Mali.
Plus largement, ce classement « met en lumière les effets fulgurants de l’industrie du simulacre dans l’écosystème numérique ». « C’est l’industrie qui permet de produire la désinformation, de la distribuer ou de l’amplifier », explique à l’AFP Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG.
C’est, selon lui, le cas des « dirigeants de plateformes numériques qui se moquent de distribuer de la propagande ou de fausses informations », et dont « l’exemple-type » est « le propriétaire de Twitter, Elon Musk ».
Autre phénomène, les faux contenus créés par l’intelligence artificielle (IA). « Midjourney, une IA qui génère des images en très haute définition, alimente les réseaux sociaux en faux de plus en plus vraisemblables », souligne RSF, citant de fausses photos de l’arrestation de Donald Trump « reprises de manière virale ».