C’est peu dire qu’il y a un relâchement dans notre lutte contre la Covid-19:c’est carrément le laisser-aller!
Passées les fêtes de l’Aid El Fitr pendant lesquelles une stricte application des règles du protocole avait été suivie, on est vite tombé depuis le 17 mai dans une totale désinvolture et un laxisme quasi-total. Il suffit de regarder autour de soi pour s’apercevoir que peu ou très peu de gens portent le masque. On a l’impression que tout le monde s’en fiche et ne croit point à la véracité de cette pandémie, malgré les légions de morts que décomptent chaque jour les organes officiels et malgré l’annonce de l’arrivée imminente d’une 4ème vague Dieu sait combien de décès va- t- elle causer.
En fait il n’y a pas que dans la rue où l’on affiche un mépris pour les règles du protocole de prévention contre la Covid-19.Dans les administrations, qu’elles soient publiques ou privées, la situation n’est pas meilleure. Installations de désinfection des mains inexistantes ou défectueuses, masque porté sous le nez ou sous le menton, distanciation pas respectée .On vous fait grâce de la description de la situation dans nos cafés et autres bistros où les clients s’entassent en nombre illimité, se saluent et se font la bise comme si de rien n’était.
Comment expliquer cette insouciance, ou plutôt cette inconscience?
Est-ce l’effet de ce que les scientifiques appellent « la fatigue pandémique » qui pousse certains, et notamment les jeunes, à se rebiffer et à faire preuve de défiance à l’égard des règles en vigueur? Oui, mais le phénomène est trop généralisé pour être seulement une affaire de refus de quelques jeunes. C’est des hommes adultes, des dames entre deux âges, et même des gens âgés. Une question d’éducation, alors, qui expliquerait notre inclinaison à être réfractaire à toute discipline et à rejeter toutes les règles communes? Peut-être. Mais alors qui assume demain la responsabilité de tous ces morts dont la seule faute pour nombre d’entre eux est de compter parmi les membres de cette société et d’y vivre?
Il n’y a aucun doute, le responsable c’est lui, l’Etat, dont le représentant qu’est le gouvernement fait aujourd’hui preuve d’une permissivité en cédant à un laxisme qui ne cesse de nous entraîner vers le bas. Pour s’en convaincre, il fallait juste assister ce matin à la conférence de la porte-parole du gouvernement au cours de laquelle elle a appelé à poursuivre les mêmes mesures en vigueur.
Autrement dit : ne changez rien et continuez à vous en ficher, à vous contaminer et à mourir.
Mohcen Lasmar