Plusieurs responsables du domaine de la santé se sont exprimés ce 18 juin sur la situation sanitaire actuelle du pays.
La porte parole du comité scientifique, Jalila Ben Khalil, a annoncé que les hôpitaux recevaient quotidiennement entre 80 et 100 nouveaux patients atteints par la covid-19, que le taux de nouvelles infections enregistre une augmentation significative, ajoutant que les hôpitaux assistent à une augmentation des cas nécessitant une hospitalisation, ce qui peut conduire à une plus grande pression sur le système de santé.
Par ailleurs, Ben Khalil a dénoncé le non-respect des mesures préventives et la lenteur de la campagne de vaccination.
Sur les ondes de Shems FM, le Dr.Elyes Ammar directeur de la santé à Béjà, Dr. a tiré la sonnette d’alarme évoquant une véritable détérioration de la situation dans la région qui connait actuellement une forte hausse des contaminations au SARS-CoV-2.
Dr. Ammar affirme que le nombre d’hospitalisations et de décès sont en constante augmentation (une moyenne de 4 à 5 décès par jour). Le directeur de la santé a aussi relevé l’état de détresse dans lequel se trouve le personnel médical notamment à cause du manque d’équipements et de lits d’oxygène dans la région. Une situation qui rend difficile la prise en charge des patients nécessitant une hospitalisation dont le nombre est en constante hausse.
Le responsable a par ailleurs expliqué la détérioration de la situation par le relâchement enregistré lors de la dernière semaine du mois de ramadan, la région de Béjà ayant alors connu une forte affluence de citoyens des quatre coins du pays.
Pour ce qui est de Kairouan la situation ne semble pas s’améliorer et les hôpitaux continuent à être assaillis par des patients en détresse respiratoire. Les établissements de la région étant sous équipés, il est donc très difficile pour les citoyens de trouver une place pour les parents touchés. Mohamed Rouiss, directeur de la santé à Kairouan a indiqué, jeudi 17 juin, que tous les efforts ont été déployés pour que les stocks d’oxygène ne tarissent pas, expliquant qu’il y a eu un problème au niveau du circuit d’approvisionnement. « Tous les services de réanimation travaillent à plein régime. Nous étudions la situation au jour le jour et quand on manque de lits on transfère les malades à d’autres établissements ou régions ».
Dans le gouvernorat de Nabeul, toutes les délégations ont été déclarées zone rouge affirmait mercredi 16 juin la directrice de la santé Raja Hamzaoui. Dans les villes de Nabeul et Hammamet les contaminations ont dépassé les 200 pour 100 mille habitants ce qui est un indicateur alarmant. Par ailleurs, les établissements de santé publics sont arrivés à saturation. A l’hôpital Tahar Maâmouri, par exemple, le taux d’occupation des lits de réanimation a atteint 110%.
Plusieurs autres régions connaissent une propagation rapide du virus ce qui augure un été difficile pour la Tunisie face à la pandémie. Avec une campagne de vaccination trop lente, trop insuffisante, les contaminations continueront à augmenter. Depuis le début de la pandémie, 13.792 Tunisiens ont perdu la vie.