IRAN – Pas de surprise: l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi remporte la présidentielle iranienne dès le premier tour, selon des résultats quasi définitifs publiés aujourd’hui au lendemain du scrutin. Sans donner de précisions sur la participation, la commission électorale a indiqué que M. Raïssi avait obtenu 62,2 % des voix après dépouillement de « plus de 90 % » des bulletins. Les chiffres de la commission permettent néanmoins d’extrapoler un taux de participation supérieur à 53 %. Selon les chiffres officiels partiels, le général de division Mohsen Rezaï, ancien commandant en chef des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, termine deuxième avec plus de 11,5 % des voix, devant l’ancien président de la Banque centrale Abdelnasser Hemmati (8,3 %) et le député Amirhossein Ghazizadeh-Hachémi (3,4 %). Le guide suprême Ali Khamenei qui avait exhorté ses compatriotes à faire preuve d’une participation « massive » et « révolutionnaire », a estimé samedi que le « grand vainqueur » des élections était « la nation iranienne car elle s’est levée une fois de plus contre la propagande des médias mercenaires de l’ennemi ».
COVID AFRIQUE – La trajectoire des cas de Covid en Afrique est « très, très inquiétante », estime le responsable des situations d’urgence à l’OMS, avec la diffusion de variants plus contagieux et un taux de vaccination dangereusement bas. Selon les données collectées par l’OMS, il y a eu en Afrique 116 500 infections nouvelles lors de la semaine arrêtée au 13 juin, soit 25 500 de plus que la semaine précédente. « La réalité crue c’est que dans une zone avec de multiples variants plus contagieux et qui ont potentiellement un impact plus fort, nous avons laissé de larges parts de la population et les populations vulnérables en Afrique privées de la protection des vaccins, alors que les systèmes de santé sont déjà fragiles », s’est indigné le docteur Ryan. « C’est le résultat d’une distribution inique des vaccins ».
Une quarantaine de pays en Afrique sub-saharienne, mais aussi en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Asie du sud ont dû interrompre leur campagne de vaccination -deuxième injection -, faute de doses. Au 17 juin, le système Covax n’avait fourni que 88 millions de doses dans 131 pays, bien en deçà de ce qui était initialement prévu.
ALGÉRIE – Intervenant lors la réunion des ministres de l’Union africaine (UA) chargés du commerce avec l’OMC, tenue par visioconférence, le ministre du Commerce Kamel Rezig a souligné “la poursuite par l’Algérie de ses efforts visant à aller de l’avant vers l’accession à l’OMC suivant des démarches bien étudiées, au regard des opportunités offertes par cette instance en vue de la relance de l’économie nationale à travers l’adoption d’une série de réformes profondes à même de promouvoir le commerce extérieur et l’intégration dans les chaînes de valeurs régionales et mondiales”. L’Algérie est le plus vieux négociateur pour l’accession à cette organisation internationale. Elle négocie depuis juin 1997, mais la première réunion du groupe de travail remonte au mois d’avril 1998.
RWANDA – La prison à vie a été requise contre Paul Rusesabagina, héros du film «Hôtel Rwanda» jugé depuis mi-février pour «terrorisme» à Kigali dans un procès qualifié de politique par la défense de cet opposant au président Paul Kagame. Paul Rusesabagina a été rendu célèbre par ce film sorti en 2004, qui raconte comment l’ancien directeur de l’hôtel des Mille Collines à Kigali, un hutu modéré, a sauvé plus de 1000 personnes au cours du génocide de 1994 qui a tué 800.000 Rwandais, principalement des Tutsi. Un récit contesté par des survivants et des militaires de l’ONU. Féroce critique du régime du président Paul Kagame, il est aujourd’hui visé par neuf chefs d’accusation, dont celui de terrorisme, pour son soutien présumé au Front de libération nationale (FLN), groupe rebelle accusé d’avoir mené ces dernières années des attaques meurtrières au Rwanda. « Nous avons vu que chaque acte de Rusesabagina était de nature criminelle, avec l’intention de commettre des actes de terrorisme », a déclaré l’un des procureurs. Pour la défense, « Le gouvernement rwandais n’a présenté aucune preuve ».
FRANCE – Mimi Marchand, patronne de l’agence Bestimage et figure de proue de la presse people avait été mise en examen début juin dans un volet de l’enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy. Elle aurait pu être derrière le revirement de Ziad Takieddine qui affirmait à l’automne dernier la totale innocence de l’ancien président -depuis il est revenu sur ces déclarations. Elle a été placée vendredi 18 juin en détention provisoire pour avoir violé son contrôle judiciaire. Mise en examen pour « subornation de témoin » et « association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée », elle avait l’interdiction de prendre contact avec plusieurs personnes, parmi lesquelles l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog, et le directeur de la rédaction du « JDD » et de « Paris Match », Hervé Gattegno. « Une écoute a établi qu’elle n’avait pas respecté son contrôle judiciaire car elle a parlé à quelqu’un» à qui elle n’avait pas le droit de parler ».
POLOGNE – De hauts responsables politiques polonais ont été visés récemment par une cyberattaque « de grande envergure » lancée depuis la Russie, a déclaré ce vendredi 18 juin Jaroslaw Kaczynski, le chef du parti nationaliste au pouvoir en Pologne. Le Parlement polonais s’était réuni à huis clos mercredi pour écouter une intervention du Premier ministre Mateusz Morawiecki sur cette vague de cyberattaques « sans précédent », qui ont visé les sites informatiques d’institutions, ainsi que des boîtes mail. « Des responsables de premier rang, ministres, députés de différents bords politiques ont été victimes de cette attaque », a précisé vendredi Jaroslaw Kaczynski. Une partie des courriels privés interceptés sont parus sur l’application de messagerie Telegram.
D’autre part,la Pologne t la Hongrie vont de nouveau devoir s’expliquer devant les ministres des Affaires européennes mardi à Luxembourg dans le cadre d’une procédure enclenchée à leur encontre pour violations présumées de l’État de droit, une démarche saluée par les défenseurs des droits humains.
GRANDE -BRETAGNE – Le gouvernement britannique a présenté ses excuses vendredi pour avoir «laissé tomber» pendant des années des «milliers» de victimes de viol, se disant «profondément honteux» que le nombre de condamnations d’agresseurs sexuels et violeurs soit au plus bas et promettant de remédier à la situation. Selon les derniers chiffres des services du procureur, 1439 suspects ont été condamnés l’année dernière pour viol ou agression sexuelle en Angleterre et au Pays de Galles, soit le niveau le plus bas jamais enregistré depuis que ces données sont collectées. Cela constitue aussi une baisse de 1925 condamnations par rapport à l’année précédente, alors même que les plaintes pour viol sur adultes ont presque doublé depuis 2015-2016. Associations et militants ont globalement salué ces excuses, mais s’inquiètent de voir «si ce qui a été annoncé aujourd’hui sera suffisant». Au Royaume-Uni, les autorités estiment que 128.000 personnes sont chaque année victimes de viols ou de tentatives de viols, mais seulement 3% des cas signalés ont donné lieu à une inculpation en 2019-2020. Un chiffre qui s’élevait à 13% en 2015-2016.
SUÈDE – Le gouvernement propose l’introduction d’une semaine indemnisée à 80% du salaire par la Sécurité sociale pour que les parents s’occupent de leurs enfants, en plus des généreux congés parentaux déjà existants dans le pays scandinave. Promesse de campagne du parti social-démocrate qui figure dans un accord de gouvernement noué en janvier 2019, la mesure prévoit que les parents d’enfants de 4 à 16 ans bénéficieront de trois jours chacun et six jours pour les foyers monoparentaux, a expliqué le Premier ministre Stefan Löfven lors d’une conférence de presse. Baptisée « semaine pour la famille », la mesure entrera en vigueur en avril 2022. Les parents se partagent déjà 480 jours de congé parental, dont 90 réservés au père. Une partie peut être utilisée jusqu’aux 12 ans de l’enfant. Le salaire, lui, est pris en charge à 80% les 390 premiers jours. L’avenir de la mesure reste toutefois incertain: le chef du gouvernement social-démocrate est menacé par un vote de défiance au Parlement lundi qui pourrait le faire chuter. Son allié, le Parti de Gauche a, en effet, annoncé son intention de voter une motion de défiance. Le parti proteste contre un projet de libéralisation des loyers régulés, dénonçant une atteinte au modèle social suédois. Dans la foulée, le parti d’extrême droite des Démocrates de Suède a déposé une motion de censure, et deux autres partis ont annoncé vouloir la voter : les Modérés, le plus important parti d’opposition au Parlement, ainsi que le Parti des chrétiens-démocrates.
INSOLITE – Le président américain Joe Biden a choisi pour son premier sommet avec Vladimir Poutine d’offrir à son homologue russe une paire de ses lunettes de soleil favorites, un modèle aviateur fabriqué par une entreprise américaine. Peter Waszkiewicz, patron de Randolph Engineering, a dit avoir eu la “surprise” de voir ses lunettes utilisées comme cadeau diplomatique. “C’était un jour de travail normal jusqu’à environ midi passé, quand les téléphones ont commencé à sonner et que nous avons vu une effervescence sur les réseaux sociaux, et nous avons compris ce qu’il se passait”, a-t-il affirmé à l’AFP, qualifiant ce moment d’”exaltant”.
“C’est assez incroyable, n’est-ce pas? Je veux dire, combien de fois une opportunité comme celle-ci se présente-t-elle?”, s’est-il réjoui. Peut-être bientôt sur le nez du président russe, ces lunettes sont habituellement portées par des militaires: l’entreprise a un contrat avec l’armée américaine depuis 1978 et lui fournit 25.000 paires chaque mois, en plus de celles vendues au grand public. La fabrication de chaque paire de ces lunettes à monture dorée, nommées “Concorde” en référence à l’avion supersonique, nécessite 200 étapes et dure six semaines.
PÉROU – Au moins 27 personnes, en majorité des travailleurs d’une société minière, ont été tuées vendredi lorsque l’autocar qui les transportait a plongé accidentellement dans un ravin sur une route andine dans le sud du Pérou. 16 autres ont été blessés. Le parquet local a précisé par la suite que le chauffeur de l’autocar figurait parmi les morts. « C’est une zone très dangereuse, la cause de l’accident a pu être l’assoupissement » du chauffeur, a déclaré le procureur, Johnny Romero. C’est le second accident mortel d’envergure en dix jours. Le 8 juin, 17 personnes ont perdu la vie lorsqu’un autocar s’est abîmé dans un ravin dans la région de La Libertad, à 500 km au Nord de Lima. Les accidents de la circulation sont très fréquents au Pérou en raison des excès liés à la vitesse, du mauvais état des routes, de l’absence de signalisation et des faibles contrôles par les autorités.
Par ailleurs, le pays attend toujours de connaître le nom de son nouveau président. Pedro Castillo est donné vainqueur, mais la justice examine toujours les centaines de recours déposés par Keiko Fujimori. Les observateurs indépendants nationaux comme internationaux sont catégoriques : il n’y a eu aucune tentative de fraude électorale.
ARMÉNIE – Des élections législatives anticipées se déroulent demain dimanche convoquées par le Premier ministre Nikol Pachinian, très affaibli par sa défaite militaire face à l’Azerbaïdjan. Son principal rival, Robert Kotcharian, qui a dirigé le pays de 1998 à 2008 et a maintes fois accusé les autorités d’incompétence, a appelé ses compatriotes à «ne pas se laisser tromper une nouvelle fois» dans une vidéo, vendredi. « On choisit entre une paix digne et une honte humiliante. Guérissons nos plaies! » Nikol Pachinian affirme que son parti Contrat civil remportera une victoire » écrasante car le peuple arménien a déjà tout décidé dans son esprit, son cœur et son âme ». Mais sa victoire est loin d’être acquise, alors que nombre de ses anciens partisans, suite au conflit, se sont tournés vers ses rivaux, bien que ceux-ci soient souvent issus des élites chassées du pouvoir en 2018. Après avoir obtenu plus de 70% de suffrages aux législatives d’il y a trois ans, Nikol Pachinian vise un score de 60% dimanche, mais le seul sondage disponible ne crédite son parti, Contrat civil, que de 25%, derrière la formation de Robert Kotcharian (presque 29%). 37% des personnes interrogées se disaient enclines à s’abstenir. Face à cette polarisation, beaucoup s’attendent à des manifestations après le vote, d’autant que cette ex-République soviétique est habituée aux soulèvements post-électoraux.
TOGO – Surpris en flagrant délit de profanation de tombe dans un village du sud-est togolais, un homme, un féticheur a été battu puis brûlé vivant au début de cette semaine par les habitants. Le procureur est saisi et une enquête est en cours. Le préfet du lieu assure que le phénomène de profanation de tombeaux est préoccupant, poussant même des familles à inhumer leurs morts à domicile. L’homme a été appréhendé alors qu’il était à l’œuvre dans un des deux cimetières du village. Il était accompagné de trois autres personnes, parmi lesquelles une femme, qui ont pris la fuite, sauvant, littéralement, leur peau. Sur les 10 dernières années, au moins 300 tombes auraient été profanés rien que dans le village de Wogba, selon Altlantic Infos, le média togolais en ligne qui a été le premier à révéler les faits.
ETATS-UNIS – Confirmant les informations du Wall Street Journal, le Pentagone a indiqué que la réduction de la défense anti-aérienne au Moyen-Orient était en cours, après l’avoir renforcée en 2019 et 2020 en raison de tensions avec l’Iran. «Certains de ces équipements seront renvoyés aux États-Unis pour une maintenance et des réparations devenues très nécessaires. D’autres seront redéployés dans d’autres régions» a précisé la porte-parole de Lloyd Austin, mais elle n’a pas dit si ces équipements seraient redéployés dans la région indopacifique, où le Pentagone veut focaliser ses efforts face à la montée en puissance de la Chine.