
SYRIE – Les autorités syriennes ont libéré une soixantaine de détenus depuis dimanche dans le cadre d’un nouveau décret d’amnistie, considéré comme le plus complet depuis le début du conflit et qui s’applique aux crimes liés au « terrorisme », a indiqué ce lundi une ONG syrienne. Le président syrien, Bachar al-Assad, avait déjà annoncé plusieurs amnisties depuis le début de la guerre en 2011, qui comprenaient de nombreuses exceptions, notamment la dernière en mai 2021, quelques semaines avant sa réélection pour un quatrième mandat.
« Plus de 60 détenus ont été libérés depuis dimanche dans plusieurs régions syriennes, et certains ont passé au moins dix ans » dans les prisons du régime, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le décret prévoit « d’accorder une amnistie générale pour les crimes terroristes commis par des Syriens » avant le 30 avril 2022, « à l’exception de ceux ayant entraîné la mort d’un être humain et ceux prévus par la loi antiterroriste », a indiqué samedi la présidence syrienne sur les réseaux sociaux.
Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, « des dizaines de milliers de détenus » sont éligibles, dont beaucoup sont accusés de crimes liés au « terrorisme ». Rami Abdel Rahmane qualifie cette accusation de « vague » pour « condamner les détenus arrêtés arbitrairement ».
IRAK – Un Britannique a été arrêté fin mars à l’aéroport de Bagdad en possession de fragments de poteries. Ces objets sont considérés dans le pays comme des antiquités dont la possession est régulée strictement. James Fitton, un ancien géologue de 66 ans, est en détention provisoire depuis, a indiqué sa famille ce dimanche. S’il est condamné, il pourrait risquer jusqu’à la peine de mort selon le droit irakien. Ses proches ont publié une pétition réclamant sa libération sur le site change.org. « Il a été emprisonné pour avoir prétendument tenté de faire sortir clandestinement d’Irak des pièces antiques », indique la famille de James Fitton. « Clairement il y a erreur, il n’y a aucune intention criminelle, c’est une personne âgée, a affirmé à l’AFP son gendre, Sam Tasker. Nous voulons juste qu’il rentre à la maison. »
Arrivé le 5 mars dans le cadre d’un voyage organisé, le sexagénaire retraité devrait rentrer chez lui en Malaisie le 20 mars. En fouillant ses bagages à l’aéroport, les douaniers ont découvert des fragments de pierres et de poteries ramassés sur le site archéologique d’une ancienne cité sumérienne, un simple « souvenir » selon le fils de James Fitton. Ses guides lui avaient donné le feu vert pour les garder.
IRAN – Les enseignants ont manifesté dans plusieurs villes du pays à l’occasion de la Fête du travail, pour revendiquer des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail. Des affrontements ont éclaté dans les provinces de Fars, Kermanshah, Kurdistan, Markazi, Ardabil, Isfahan et Bushehr, où la police est intervenue violemment contre les manifestants. Aucune information faisant état de victimes ou d’arrestations n’a été confirmée dans l’immédiat, bien que des vidéos circulant sur les médias sociaux montrent plusieurs enseignants interpellés par les forces de sécurité.
Les enseignants iraniens ont observé une grève nationale de plusieurs jours en décembre dernier, obligeant le Parlement à adopter une loi prévoyant une augmentation de leurs salaires. Les manifestations de dimanche avaient pour but de faire pression sur le président Ebrahim Raïssi et sur Mohammad Bagher Ghalibaf, président du Parlement iranien, pour qu’ils prennent les mesures nécessaires à l’application de cette loi.
D’autres revendications ont été formulées par les manifestants, portant notamment sur l’assurance maladie et les prestations de retraite, la limitation des privatisations et le maintien de l’enseignement public gratuit, le recrutement d’enseignants pour les maternelles et la libération des dirigeants syndicaux et des enseignants emprisonnés.

ISRAËL-RUSSIE – Moscou a accusé, ce mardi, Israël de « soutenir le régime néonazi de Kiev », enfonçant le clou après que le chef de la diplomatie russe a repris une théorie du complot sur le « sang juif » présumé d’Adolf Hitler. « Nous avons prêté attention aux déclarations antihistoriques du ministre des Affaires étrangères [israélien] Yaïr Lapid, qui expliquent en grande partie la décision du gouvernement actuel de soutenir le régime néonazi de Kiev », a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. « L’histoire connaît malheureusement des exemples tragiques de coopération entre juifs et nazis », ajoute le communiqué.
Le président ukrainien Volodymyr « Zelensky fait valoir cet argument : comment le nazisme peut-il être présent [en Ukraine] s’il est lui-même juif ? Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif », avait lancé Sergueï Lavrov dimanche soir, dans une interview accordée à un média italien. Le prétendu « sang juif » de Hitler est une théorie du complot traitée avec scepticisme par les historiens. « Les propos du ministre Lavrov sont à la fois scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique », avait condamné lundi son homologue israélien Yaïr Lapid, précisant que l’ambassadeur de Russie en Israël avait été convoqué pour des « clarifications ». « Aucune guerre n’est comparable à la Shoah… L’utilisation du génocide juif comme outil politique doit cesser immédiatement », a dénoncé de son côté le Premier ministre israélien, Naftali Bennett.
SOUDAN – Dans le nord-est du Soudan , des dizaines de camions chargés de minerais d’or font des allers-retours entre plusieurs petits sites d’extractions minières et une usine près de la ville d’Atbara. De ce minerai extrait dans l’Etat du Nil, on ne sait pas grand-chose : aucun document public ne permet de déterminer ni les quantités d’or produites, ni à qui est vendu le métal ou dans quel bijou il atterrit. Dans cet océan d’opacité, quelques informations sur ces va-et-vient commencent toutefois à filtrer.
Selon Bloomberg, qui a pu consulter des documents commerciaux locaux, le complexe industriel serait la propriété de Meroe Gold. Cette compagnie minière russe a des liens avec la très controversée société Wagner, une société de mercenaires, liée au Kremlin. Meroe Gold et le groupe Wagner font partie d’une seule et même galaxie, gérée en sous-main par le sulfureux oligarque Evgueni Prigojine , très proche du président Vladimir Poutine.
ETHIOPIE – Les forces de sécurité de la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, ont tiré des gaz lacrymogènes sur une foule de musulmans rassemblés pour célébrer la fin du ramadan. Des dizaines de milliers de personnes assistaient à une prière de l’Aïd dans le principal stade de la ville lorsque la violence a éclaté. Aucune victime n’a été signalée.
L’incident est survenu après des jours de tension croissante entre musulmans et chrétiens dans différentes parties du pays, après que 20 musulmans ont été tués alors qu’ils assistaient à des funérailles la semaine dernière dans le nord. Après l’incident dans la ville de Gondar, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs régions et des attaques de représailles ont eu lieu, notamment l’incendie d’au moins trois églises dans le sud de l’Éthiopie.
Les images de personnes fuyant les gaz lacrymogènes et de mères cherchant désespérément leurs enfants dans le chaos sont largement diffusées sur les médias sociaux. La police d’Addis-Abeba a imputé la responsabilité des violences à « quelques individus » et a déclaré que des biens avaient été endommagés. Elle a promis de mener une enquête approfondie.

SOMALIE – Des militants islamistes radicaux shebab, lourdement armés, ont attaqué ce mardi une base militaire de la force de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie, faisant des victimes, a-t-on appris auprès d’un commandant militaire local et de témoins. L’attaque, conduite avant l’aube, a visé une base abritant des soldats burundais de l’Atmis près du village de Ceel Baraf, à 160 km au nord-est de Mogadiscio, selon ces sources.
« Les terroristes ont attaqué tôt ce matin la base de l’armée burundaise près de Ceel Baraf, il y a eu de violents combats et des victimes des deux côtés mais nous n’avons pas davantage de détails jusqu’à présent », a déclaré à l’AFP le commandant militaire local Mohamed Ali interrogé par téléphone. « Ils ont lancé l’attaque avec l’explosion d’une voiture avant un échange de tirs nourri », a-t-il ajouté. Les Burundais ont quitté la base pour entrer dans le village de Ceel Baraf avant que des hélicoptères ne viennent apporter un soutien aérien », a raconté un riverain Weliyow Maalim. « Les hélicoptères ont tiré des missiles et des rafales de mitrailleuses, nous avons vu de la fumée s’élever au-dessus de la base mais nous ne savons rien sur la situation exacte », a dit un autre témoin Ahmed Adan.
INSOLITE – C’est un petit garçon de quatre ans – très – entreprenant que la police néerlandaise a retrouvé égaré, le 30 avril 2022, dans les rues d’Overvecht. Pieds nus et en pyjama, il a été retrouvé par un passant qui a tout de suite prévenu la police et l’a mis au chaud rapporte la radio-télévision britannique BBC. Peu après, des agents ont retrouvé un véhicule. Ce dernier aurait embouti deux voitures. Très vite, le lien est fait entre le garçonnet et cet accident. Mais assembler les pièces de ce puzzle a pris un peu de temps pour les forces de l’ordre. Elles ont d’abord pensé que c’était la mère de l’enfant, qui était en cause. Mais lorsqu’ils l’ont appelé, le garçon a commencé à mimer un mouvement de direction de volant et les agents ont alors compris.
Le petit garçon s’est en fait réveillé samedi matin quand son père est parti travailler. Par mimétisme, le bambin a pris les clés de la voiture de sa mère pour faire un petit tour comme son papa. « Nous avons demandé si [le garçonnet] pouvait nous montrer comment la voiture fonctionnait, a expliqué la police dans un communiqué publié sur Instagram. [L’enfant] a ouvert la voiture avec la clé et l’a mis dans le contact. Il a démarré la voiture, embrayé avec son pied gauche et a appuyé sur l’accélérateur. »
La police néerlandaise a suggéré aux parents de cacher leurs clés à l’avenir. Le garçon, lui, a eu le droit à un ours en peluche et à un chocolat chaud offert par les agents de police. Plus amusés qu’autre chose, ces derniers ont affirmé sur Instagram avoir découvert le futur Max Verstappen, le champion du monde batave en titre de Formule 1 ! « Heureusement, l’aventure de ce mini-pilote s’est terminée en beauté », ont conclu les policiers.
AVORTEMENT- ETATS-UNIS – Le droit à l’IVG est en grand danger aux Etats-Unis. La Cour suprême est sur le point d’annuler un arrêt historique reconnaissant depuis près d’un demi-siècle le droit à l’avortement, selon un avant-projet qui a fait l’effet d’une bombe outre-Atlantique. Le journal Politico, qui s’appuie sur une fuite inédite de documents, indique dans un article paru lundi 2 mai s’être procuré l’avant-projet d’une décision majoritaire rédigé par le juge conservateur Samuel Alito et daté du 10 février. Immédiatement après cette fuite, des centaines de personnes se sont spontanément massées devant la Cour suprême à Washington, certaines pour protester, d’autres pour se réjouir. En 1973, l’arrêt Roe v. Wade estime que la Constitution protège le droit des femmes à avorter, au nom du IVe amendement qui concerne le droit à la vie privée. Mais ce texte est « totalement infondé dès le début », tranche aujourd’hui l’avant-projet controversé de 98 pages, qui peut faire l’objet de négociations jusqu’au 30 juin. « Nous estimons que Roe v. Wade doit être annulé », écrit Samuel Alito dans ce document, appelé « Avis de la Cour » et publié sur le site internet de Politico. « L’avortement constitue une question morale profonde », estime le juge conservateur. Selon lui, « la Constitution n’interdit pas aux citoyens de chaque Etat de réglementer ou d’interdire l’avortement. La conclusion inéluctable est que le droit à l’avortement n’est pas profondément enraciné dans l’histoire et les traditions de la Nation ». Il ajoute que ce droit « n’est protégé par aucune disposition de la Constitution ». Si cette conclusion est bien retenue par la Haute cour, les Etats-Unis reviendront donc à la situation en vigueur avant 1973 quand chaque Etat était libre d’interdire ou d’autoriser les avortements.
PHILADELPHIE – Un policier de Philadelphie a été inculpé de meurtre pour avoir tué d’une balle dans le dos un garçon de 12 ans qu’il avait pris en chasse après que l’adolescent eut tiré sur son véhicule, a annoncé lundi le procureur de la ville. L’officier Edsaul Mendoza, 26 ans, renvoyé de la police en avril, a été arrêté dimanche et placé en détention pour la mort de Thomas Siderio, 12 ans, début mars, dans un quartier de Philadelphie, une ville historique du nord-est des Etats-Unis entre Washington et New York.
Il a été inculpé, entre autres, de « meurtre avec préméditation », a indiqué dans un communiqué le procureur de Philadelphie Larry Krasner. Lors d’une conférence de presse, les autorités ont détaillé les circonstances de la mort du jeune garçon. Le policier Mendoza, habillé en civil, effectue le 1er mars avec trois autres collègues une mission de surveillance dans leur voiture banalisée garée dans un quartier de Philadelphie, ville qui connaît, comme nombre de métropoles américaines, une hausse de la criminalité.
En apercevant Thomas Siderio et un autre jeune de 17 ans, les policiers décident de faire le tour du pâté de maison en voiture. C’est lorsqu’ils allument leur gyrophare, que le garçon de 12 ans ouvre le feu sur leur voiture, selon les autorités. Les policiers prennent alors en chasse, à pied, les deux garçons, l’un des officiers tirant un coup de feu sans viser, quand M. Mendoza fait feu à trois reprises vers Thomas Siderio qui s’enfuit. Mais d’après le procureur, qui a dit détenir des images vidéo « très difficiles à regarder », l’adolescent a déjà laissé tomber son arme « lorsque l’officier Mendoza tire le troisième coup de feu fatal ».
AMAZON – Après une première victoire historique début avril, le syndicat Amazon Labor Union (ALU) n’aura pas réussi à renouveler l’exploit… Selon un décompte révélé lundi, les salariés d’Amazon ont voté contre la syndicalisation d’un deuxième entrepôt à New York, comme le rapporte ‘Reuters’. Les employés du centre de tri du géant du commerce en ligne, situé dans le quartier de Staten Island, connu sous le nom de LDJ5, ont voté « non » à la question de savoir s’ils voulaient être représentés par ALU, contre 380 ayant voté « oui », détaille l’agence de presse, qui cite le décompte du National Labor Relations Board (NLRB), la commission nationale des relations de travail. Le taux de participation était d’environ 61%. « Le scrutin s’est terminé sans que le syndicat soit reconnu au centre de tri LDJ5 de Staten Island », a tweeté l’organisation syndicale, qui affirme qu’elle allait poursuivre sa campagne « et au-delà ». « La lutte ne fait que commencer », a-t-elle ajouté. De son côté, la porte-parole d’Amazon, Kelly Nantel, a salué les résultats de ce vote. « Nous sommes heureux que notre équipe de LDJ5 ait pu faire entendre sa voix. Nous sommes impatients de continuer à travailler directement ensemble alors que nous nous efforçons d’améliorer le quotidien de nos employés », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
POLOGNE-UKRAINE- FEMMES – Sur Facebook, un groupe qui compte plus de 1 000 femmes organise des voyages sécurisés à travers la Pologne pour les déplacés d’Ukraine sur la route de l’exil. Elles sont prêtes à prendre le volant pour proposer aux réfugiés ukrainiens – en très grande majorité des femmes et des enfants – des voyages sûrs en voiture. Car outre les risques de viols et d’agressions sexuelles, plusieurs organisations internationales, dont le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ont alerté sur le risque de voir les déplacés de la guerre en Ukraine tomber entre les mains des réseaux de trafics d’êtres humains sur la route de l’exil. Depuis sa création, son initiative a conduit au moins 500 exilés ukrainiens sur les routes polonaises. En fonction des demandes qu’elles reçoivent, les volontaires empruntent les routes pendant trois, quatre ou cinq heures vers les postes-frontières. Elles viennent chercher des exilés sidérés par les combats et leur offrent un premier répit, le temps du voyage vers leur prochaine destination. A la frontière, des policiers leur ont raconté avoir vu « des hommes très imposants à la recherche de femmes ukrainiennes », ce que confirment plusieurs bénévoles interrogés par franceinfo à Medyka, ville polonaise frontalière de l’Ukraine. Les récits de disparitions d’enfants et d’agressions de femmes circulent aussi sur internet, entre bénévoles comme entre réfugiés. « La police et les forces de défense territoriales se sont organisées à la frontière. Cela veut bien dire qu’il s’y passe quelque chose ».

INDE-EUROPE – Les Européens ont trois jours pour convaincre le Premier ministre indien de l’attrait d’un renforcement de ses liens avec l’UE au détriment de Moscou. A Berlin, il a déjà obtenu d’Olaf Scholz une aide de 10 milliards pour accompagner la croissance verte de son pays jusqu’en 2030. Narendra Modi est ce mardi à Copenhague où il rencontre les dirigeants du Danemark, de Norvège, de Suède et de Finlande. Il bouclera son tour européen par une visite à Paris mercredi.
Le dirigeant de la première démocratie mondiale avec son 1,3 milliard d’habitants doit ainsi rencontrer pas moins de huit chefs d’Etat et une cinquantaine de capitaines d’industries pour ce qui constitue sa première tournée étrangère de l’année. Cet agenda illustre l’importance que revêt ce déplacement pour l’UE, alors même qu’elle finalise un sixième paquet de sanctions contre Moscou. L’Inde refuse de prendre parti et de condamner la Russie. Laquelle pourrait ainsi trouver un nouveau débouché à ses hydrocarbures dont l’UE se détourne à marche forcée. A l’instar de Pékin, New Delhi a déjà profité des prix cassés offerts par Moscou ces derniers mois. A la demande de l’Inde, aucune question n’a pu être posée lundi par la presse. Narendra Modi a seulement souligné auprès de son « ami Olaf Scholz » qu’ils partageaient des valeurs communes et qu’il avait appelé dès le début de la guerre au cessez-le-feu et au dialogue, assurant que « personne ne gagnerait à ce conflit ».
CENTRAFRIQUE – Des « preuves convaincantes » démontrent que des paramilitaires russes soutenant le pouvoir en Centrafrique y ont commis « de graves abus » sur des civils, dont des meurtres et tortures, « en toute impunité » depuis 2019, estime Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié cde mardi.
Ce pays, l’un des plus pauvres du monde, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile très meurtrière au début mais qui a considérablement baissé d’intensité depuis 2018. Fin 2020, le président Faustin Archange Touadéra a toutefois appelé Moscou à la rescousse d’une armée faible et démunie pour repousser une offensive rebelle qui menaçait Bangui et le régime.
Des centaines de paramilitaires russes – des « mercenaires » de la compagnie privée de sécurité Wagner selon l’ONU et des capitales occidentales – ont été envoyés en renfort de centaines d’autres qui soutenaient le régime déjà depuis 2018. Grâce à eux, les groupes armés, rebelles ou simples prédateurs, ont été repoussés d’une majorité des deux tiers du territoire qu’ils occupaient encore en 2020. Mais l’ONU, l’Union européenne et des pays, comme la France notamment, accusent les « mercenaires » de Wagner de commettre des crimes et exactions contre les civils, et le pouvoir de Touadéra, de les laisser piller les ressources du pays en échange de leur soutien militaire.
GRECE – Les services publics, les transports maritimes, ferroviaires et urbains ainsi qu’une majorité des entreprises privées de Grèce tournaient au ralenti, lundi 2 mai, en raison d’une grève générale de vingt-quatre heures à l’appel des syndicats du privé et du public pour protester contre la flambée des prix. Les transports en commun athéniens fonctionnaient comme un dimanche tandis que les supermarchés et les magasins étaient fermés en ce lundi férié, au lendemain du 1er-Mai.
Lors des traditionnels défilés de la Journée internationale des travailleurs dimanche, environ 9 000 manifestants ont arpenté les rues à Athènes, en réclamant du gouvernement grec davantage de mesures pour défendre le pouvoir d’achat face à l’impact de l’inflation sur les ménages. L’inflation en Grèce a atteint 9,4 % en avril, selon l’office européen des statistiques Eurostat, un chiffre bien au-dessus de la moyenne européenne, qui se situe à 7,5 %. En mars, d’après la même source, les seuls prix de l’électricité ne sont plus très loin d’avoir doublé – + 79,3 % en rythme annuel –, sur fond de flambée des prix de l’énergie à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine.
Le gouvernement grec a octroyé des aides sociales d’un montant total de 4 milliards d’euros pour faire face à l’inflation galopante. Le 1er-Mai, le salaire minimum a également été augmenté de 50 euros par mois, et s’établit désormais à 713 euros brut. Mais les syndicats et l’opposition de gauche jugent ces mesures insuffisantes et réclament notamment que le salaire minimum soit porté à 825 euros brut par mois.

ITALIE – Le gouvernement va débloquer 14 milliards d’euros d’aides supplémentaires pour faire face à la flambée des prix de l’énergie, a annoncé lundi soir le Premier ministre Mario Draghi. « Ces mesures représentent 14 milliards d’euros, qui s’ajoutent aux 15,5 milliards déjà prévus, on arrive donc à un total de près de 30 milliards d’euros, soit deux points de pourcentage du PIB », a-t-il déclaré devant la presse à l’issue d’un conseil des ministres.
« L’objectif est de défendre le pouvoir d’achat des familles, des plus faibles et la capacité de production des entreprises », a fait valoir M. Draghi. Le décret adopté lors du conseil des ministres prévoit notamment un bonus de 200 euros pour 28 millions d’Italiens ayant des revenus inférieurs à 35.000 euros et des crédits d’impôts pour les entreprises énergivores.
« Les mesures combattent la vie chère, l’accélération des prix dépend en grande partie des cours de l’énergie. Et cela signifie qu’il s’agit d’une situation temporaire qui doit être affrontée avec des instruments exceptionnels », a expliqué M. Draghi. Plus tôt dans la journée, le gouvernement avait annoncé prolonger jusqu’au 8 juillet une réduction d’environ 30 centimes des taxes par litre de carburant en vigueur depuis un mois.
La taxe sur les « surprofits » des sociétés du secteur de l’énergie instaurée en mars et visant à financer les mesures visant à alléger la flambée des prix passera de 10% à 25%, a fait savoir en outre le ministre de l’Economie Daniele Franco.
TURQUIE-SYRIE – La Turquie, qui accueille plus de 3,6 millions de réfugiés syriens sur son sol, «prépare le retour d’un million» d’entre eux sur la base du volontariat, a annoncé ce mardi 3 mai le président Recep Tayyip Erdogan. Le chef de l’État turc, cité par les médias officiels, s’exprimait dans un message vidéo adressé à la cérémonie de remise des clés de milliers de maisonnettes destinées à des réfugiés de retour dans le nord-est de la Syrie. Depuis 2016 et le début des opérations militaires turques en Syrie, environ 500.000 Syriens sont retournés dans ces «zones de sécurité» créées par Ankara le long de sa frontière, selon le président Recep Tayyip Erdogan.
Des tensions sont apparues au fil des ans, notamment à l’été 2021, entre ces réfugiés et la population locale, confrontée à une crise économique et monétaire sévère. Quoique limités, ces incidents ont fait craindre aux organisations d’aide que la population réfugiée puisse devenir un enjeu de la campagne électorale en vue de la présidentielle et des législatives prévues pour juin 2023. Plusieurs partis de l’opposition turque appellent régulièrement au renvoi de millions de réfugiés syriens en Syrie.
ARMENIE – Plus de 200 personnes ont été arrêtées mardi dans plusieurs villes d’Arménie lors de manifestations de l’opposition qui accuse le Premier ministre Nikol Pachinian de vouloir abandonner l’enclave séparatiste du Nagorny Karabakh à l’Azerbaïdjan. Le ministère arménien de l’Intérieur a indiqué dans un communiqué que 206 manifestants avaient été arrêtés à Erevan et plusieurs villes de province où les manifestants ont tenté de bloquer la circulation dans les rues, exigeant que Pachinian démissionne.
Des manifestations rassemblant des milliers de personnes à l’appel de l’opposition se poursuivent depuis dimanche pour exiger la démission du Premier ministre. Il s’agit des manifestations anti-gouvernementales les plus importantes depuis les élections de septembre. « Panichian est un traître et les manifestations de rue permanentes, en augmentation, vont l’obliger à démissionner », a déclaré le vice-président du Parlement et dirigeant d’opposition Ichkhan Sagatelian.
En avril, le Premier ministre arménien a déclaré devant le parlement que « la communauté internationale appelle l’Arménie à réduire ses exigences sur le Nagorny Karabakh », des propos que l’opposition a dénoncés comme révélateurs d’une volonté de céder la totalité de ce territoire à l’Azerbaïdjan
BURKINA – Une course contre la montre est engagée pour sauver huit mineurs coincés sous terre depuis deux semaines, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Ouagadougou, a appris, lundi 2 mai, l’AFP auprès de mineurs et de leurs proches.
Le 16 avril, la compagnie canadienne Trevali Mining qui exploite le site avait annoncé « la disparition » des huit mineurs – six Burkinabés, un Zambien et un Tanzanien – après « l’inondation » de ses installations souterraines à la mine de zinc de Perkoa. C’est après une alerte d’évacuation, suite à l’inondation du site, que l’absence des mineurs a été constatée et qu’une opération de sauvetage a aussitôt été lancée » à l’aide des sapeurs-pompiers et du génie militaire, a expliqué à l’AFP un travailleur de la mine sous le couvert de l’anonymat.
Les secouristes s’activent depuis pour pomper la grande quantité d’eau qui a envahi la mine à la suite de fortes pluies, a-t-il précisé. « Depuis deux semaines qu’ils sont enfermés dans la mine souterraine par les eaux de pluie, on n’a aucune nouvelle, a affirmé André Bamouni, parent d’un des mineurs coincés. On n’a aucune information sur le niveau des recherches, ni sur les chances de les retrouver vivants. » Ce dernier estime que la situation est devenue « critique », car leurs chances de survie « s’amenuisent jour après jour, mais l’espoir est (encore) permis ».

AFRIQUE DU SUD – Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, chassé des célébrations du 1er mai sous les huées, a reconnu mardi une « perte de confiance » générale, assurant avoir « entendu » les griefs d’une classe moyenne confrontée à un chômage record. Scandant « Cyril doit partir » au stade Royal Bafokeng de Rustenburg (nord) et exigeant une augmentation des salaires, des mineurs en colère ont envahi dimanche la scène sur laquelle il devait s’exprimer lors d’une cérémonie organisée par la plus grande centrale syndicale du pays, la puissante Cosatu. Encadré par la police et son service de sécurité, M. Ramaphosa a été prestement conduit hors de l’arène.
« Je n’ai pas pu m’adresser au rassemblement car les travailleurs avaient des griefs qu’ils ont exprimés haut et fort », a déclaré le chef d’Etat dans sa lettre hebdomadaire. « Si le principal grief semblait concerner les négociations salariales dans les mines voisines, les travailleurs ont démontré un niveau plus large de mécontentement reflétant une perte de confiance dans les syndicats, leurs fédérations ainsi que dans les dirigeants politiques », a-t-il poursuivi, affirmant comprendre « leur frustration ».
L’Afrique du Sud est la première puissance industrielle du continent mais son économie a été durement frappée par la crise du Covid. La pandémie a entraîné la perte de plus de deux millions d’emplois en l’espace d’un an et propulsé le taux de chômage à 35%.