
ALGERIE – L’affaire est emblématique de l’offensive du régime algérien contre les voix dissonantes. Trois ans de prison ferme, interdiction d’exercer une fonction pour une durée de cinq ans et une amende de 100 000 dinars algériens (650 euros). Telles ont été, mardi 17 mai, les réquisitions de la procureure de la République du tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, contre le journaliste Ihsane El-Kadi, directeur des médias indépendants Radio M et Maghreb Emergent. Le verdict est attendu le 31 mai.
M. El-Kadi, qui avait manifesté en 2019-2020 son soutien au Hirak, le mouvement de protestation dirigé contre le « système », était poursuivi par l’ancien ministre de la communication et ex-journaliste Amar Belhimer, pour « diffusion de fausses informations à même de porter atteinte à l’unité nationale », « perturbations des élections » et « réouverture du dossier de la tragédie nationale » des années 1990 en référence à la décennie de guerre.
ALGERIE-FRANCE – Le Franco-Algérien Fettah Malki, condamné à 10 ans de prison pour avoir fourni une arme au terroriste Mohammed Merah, a été expulsé le 3 mai dernier vers l’Algérie, a rapporté mercredi 18 mai le journal français L’Opinion. « Son expulsion avait notamment été repoussée pour cause de Covid-19 », ajoute le quotidien français. Fettah Malki avait fourni un pistolet-mitrailleur et un gilet pare-balles à Merah qui les a utilisés lors des attaques terroristes de Toulouse et Montauban en mars 2012, selon la même source. Ces attaques avaient causé la mort de sept personnes.
« En novembre dernier, il avait été interpellé pour n’avoir pas respecté les conditions imposées par son contrôle judiciaire depuis sa sortie d’un centre de rétention administrative de la banlieue toulousaine, quelques jours plus tôt », poursuit le même média, qui précise que Fettah Malki était sous le coup d’une procédure d’expulsion vers l’Algérie.
Le Premier ministre français, Jean Castex, en a fait « un sujet personnel », d’après ses déclarations quelques jours avant son départ de Matignon. « Jusqu’à présent, l’Algérie refusait de reprendre Fettah Malki, malgré la pression exercée par Paris », relate l’Opinion qui rappelle qu’à l’automne dernier, le gouvernement Castex « avait décidé de restreindre les visas octroyés à ce pays (comme à la Tunisie, au Maroc…), qui refuse la plupart du temps de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour de ses ressortissants expulsés par la France ».
SYRIE-ALLEMAGNE – Une djihadiste partie rejoindre l’État islamique en Syrie à l’âge de 15 ans a été condamnée mercredi 18 mai en Allemagne à deux ans de prison avec sursis, a annoncé un porte-parole de la Haute Cour régionale de Naumburg (Est). Jugée à Halle (est) à huis clos depuis fin janvier, Leonora Messing, aujourd’hui âgée de 22 ans et mère de deux enfants, a été reconnue coupable d’appartenance à une organisation terroriste. Les juges n’ont en revanche pas retenu les charges de complicité de crime contre l’humanité en lien avec les exactions commises contre la minorité yazidie et considérées par la justice allemande comme un génocide. Le parquet l’accusait d’avoir aidé, en juin 2015, son époux djihadiste à «acheter» une femme de cette minorité kurdophone d’Irak réduite à l’esclavage par l’EI. Mais les juges ont estimé que cela n’avait pas pu être démontré.
Originaire d’un bourg rural de l’ex-RDA sans aucune mosquée dans la région, l’adolescente avait fugué en mars 2015 pour rejoindre, seule, la Syrie. La jeune fille, majorette lors du carnaval et qui proposait des vidéos de maquillage sur internet, s’était auparavant convertie à l’islam avant d’en épouser les thèses les plus radicales. Peu après son installation à Raqqa, «capitale» autoproclamée de l’organisation djihadiste, elle était devenue la troisième épouse d’un Allemand originaire de sa région.

LIBAN – IRAN – Selon l’armée israélienne, le gendre de l’ancien commandant de la Force Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique, Qassem Soleimani, fait régulièrement passer des armes depuis l’Iran vers le Liban pour le Hezbollah. Sayyed Reza Hashim Safieddine est le fils de Sayyed Hashem Safieddine, le chef du Conseil exécutif du Hezbollah. Il est considéré comme un membre clé des activités financières du Hezbollah au Liban puisque son père, qui est le cousin de Hassan Nasrallah, supervise les activités sociales et économiques du Hezbollah.
Selon l’armée israélienne, qui révèle régulièrement l’identité de hauts responsables du Hezbollah impliqués dans la contrebande d’armes et de drogues au Liban, Sayyed Hashem Safieddine utilise son statut de haut responsable au sein du groupe terroriste pour aider son fils à faire passer des armes stratégiques. Reza se rend plusieurs fois par mois en Iran et profite de son séjour dans la République islamique pour coordonner la contrebande d’armes de pointe à destination du groupe terroriste « en utilisant l’infrastructure, les ressources et le réseau d’activistes qu’il dirige », a déclaré l’unité du porte-parole de Tsahal. Le réseau est soutenu par les Gardiens de la révolution et le Conseil exécutif du Hezbollah dirigé par son père, qui a été ajouté à la liste noire antiterroriste des États-Unis en 2018.
LIBAN – Cent trente-trois articles étaient à l’ordre du jour de la dernière réunion, ce vendredi, du Conseil des ministres dont la mission sera d’expédier les affaires courantes à partir de dimanche, avec l’expiration du mandat du Parlement actuel, samedi à minuit. Des dossiers « sensibles » et « importants », qui engagent l’avenir du pays, et, surtout, des dépenses énormes dans un pays en proie à une crise financière inédite, seront discutés et probablement approuvés. Parmi eux, le Plan de redressement économique qui attend depuis des mois. Une approbation de ces articles n’implique pas pour autant un feu vert immédiat, voire même dans un proche avenir, à leur mise en œuvre puisque tous les projets de loi doivent être débattus et entérinés par le nouveau parlement.
Ce qui est surprenant au niveau de l’ordre du jour du gouvernement est la série vertigineuse de demandes de fonds émanant de différents ministères et destinée, dit-on, à assurer la continuité des services publics. Le gouvernement, rappelle-t-on, dépense toujours sur base du douzième provisoire, car la loi de Finances n’a pas pu être votée dans les délais, soit en janvier dernier.
Le moyen le plus simple pour financer ces demandes de fonds est le recours à une remise en service de la planche à billets en livres, ce qui a pour unique conséquence un accroissement vertigineux de la masse monétaire en circulation et par conséquent une inflation sans limites. Les prix de l’alimentation et des boissons non-alcoolisées ont augmenté de 374,38 % en avril en rythme annuel.
SOUDAN DU SUD – Le Freedom Bridge a été inauguré dans la capitale, Juba, ce jeudi 19 mai. C’est le deuxième pont permettant de traverser le Nil dans tout le pays. Le premier, qui date de 1974, était souvent en réparation, forçant les conducteurs à patienter des heures pour passer d’une rive à l’autre. Finis donc ces embouteillages et cette ville « otage » du fait de n’avoir qu’un seul pont, par lequel transitent toutes les marchandises importées via l’Ouganda et le Kenya. Financé et construit par le gouvernement japonais (pour un coût de 120 millions de dollars), le Freedom Bridge a été officiellement ouvert à la circulation par le président Salva Kiir et son gouvernement, en présence d’un invité spécial : Raila Odinga, candidat à l’élection présidentielle au Kenya voisin, qui est aussi en charge des infrastructures pour l’Union africaine.
L’ouvrage – imposante structure en béton renforcée par quatre arches en acier – est long de 560 m. Pour Raila Odinga, le Freedom Bridge est aussi un atout économique régional : « C’est une garantie importante pour le commerce et le développement économique du Soudan du Sud et de la communauté d’Afrique de l’Est. »

SOMALIE – Le Fonds monétaire international (FMI) a accepté de prolonger la durée de son programme d’aide financière, qui était prévu pour s’arrêter ce mois-ci si une nouvelle administration n’était pas mise en place, a annoncé un responsable. Cette décision intervient après l’élection le week-end dernier d’Hassan Cheikh Mohamoud à la tête de la Somalie, au terme de plus d’un an d’une profonde crise politique. Le programme d’aide sur trois ans de 400 millions de dollars (380 millions d’euros) du FMI devait expirer automatiquement le 17 mai si des élections n’étaient pas organisées pour déboucher sur la mise en place d’une nouvelle administration dans ce pays pauvre et en proie à une insurrection des islamistes radicaux shebab. La semaine dernière, le FMI a accepté la demande du gouvernement de Mogadiscio d’une prolongation du programme de trois mois, c’est-à-dire jusqu’au 17 août. Dans le cadre du programme du FMI, la dette de la Somalie, pourrait descendre à 557 millions de dollars, soit environ 6% du PIB. Cette réduction de la dette pourrait ensuite permettre à Mogadiscio d’attirer davantage de fonds chez les partenaires internationaux afin de développer son secteur privé.
CISJORDANIE – L’armée israélienne, le service de sécurité intérieure du Shin Bet et la police des frontières ont arrêté neuf personnes recherchées et retrouvé des armes dans plusieurs localités de Cisjordanie, lors d’opérations conjointes dans la nuit de jeudi à vendredi.
Des raids ont été menés dans les villages de Media, Na’alin, Karawat Bnei Hassan, Nur a-Shams et dans la ville de Hébron, a déclaré le porte-parole de Tsahal, qui a ajouté qu’il n’y a pas eu de victime parmi les forces de sécurité pendant les opérations. La veille, des opérations antiterroristes en Cisjordanie, notamment avaient déjà permis l’arrestation de 13 suspects, malgré des heurts entre les forces de sécurité israéliennes et des Palestiniens. Ces dernières semaines, l’armée israélienne a lancé plusieurs opérations à la recherche de Palestiniens soupçonnés d’être liés aux récentes attaques meurtrières en Israël, qui ont coûté la vie à 19 personnes.
INSOLITE – Outre leur sifflement, les dauphins peuvent reconnaître les congénères dont ils ont déjà croisé le chemin grâce au goût de leur urine. Une information révélée par une étude publiée ce mercredi 18 mai dans la revue Science Advances.
“Les dauphins sont les premiers vertébrés pour lesquels nous avons démontré une reconnaissance sociale grâce au goût seulement”, a déclaré à l’AFP Jason Bruck, auteur principal de l’étude. Ils “gardent leur bouche ouverte et goûtent l’urine d’individus familiers plus longtemps” que celle d’individus inconnus, a-t-il expliqué.
Ces travaux, réalisés en observant les réactions de huit grands dauphins (tursiops truncatus) en captivité, permettent d’éclairer une question que les scientifiques se posent depuis longtemps, à savoir si les animaux peuvent catégoriser des membres de leur espèce comme “amis”, à l’image des humains.
“Dans l’océan, il est difficile de retrouver les autres, et entendre ou sentir via le goût un individu familier est un indicateur important” pour pouvoir le localiser, explique l’étude.
D’autant plus que l’urine a cet avantage de persister pendant longtemps dans l’eau, même après que l’animal soit parti. Un peu comme les chiens se reniflent lorsqu’ils se croisent, l’inspection des organes génitaux des autres individus est une pratique courante chez les dauphins. Ce qui leur donne l’occasion de goûter leurs urines respectives.
Pour savoir si les dauphins reconnaissent bien leurs congénères par cette voie, les scientifiques ont d’abord entraîné d’autres dauphins à fournir volontairement leur urine, grâce à des récompenses de nourriture. Les échantillons étaient collectés dans des seringues.
Les chercheurs ont ensuite comparé la réaction des huit dauphins (deux femelles et six mâles) lorsque des échantillons soit d’eau, soit d’urine, étaient versés dans leur bassin. Résultat, les animaux passaient deux fois plus de temps à analyser l’urine que l’eau.
Dans un deuxième temps, des échantillons d’urine de dauphins familiers, et d’autres de dauphins inconnus, ont été testés: les individus passaient alors trois fois plus de temps à goûter les échantillons connus qu’étrangers.

BIDEN – Le président américain entame à Séoul sa première tournée dans la région, ce vendredi, les yeux rivés sur la Chine, revenant à la priorité stratégique de son Administration, après des mois accaparés par la guerre en Ukraine. Après avoir «rallié le monde libre pour défendre l’Ukraine, il va saisir ce moment crucial pour affirmer la force du leadership américain dans une autre région vitale, l’Indo-Pacifique», a déclaré Jake Sullivan, son conseiller à la sécurité nationale, à la veille de ce déplacement en Corée du Sud puis au Japon. Avec pour ambition de démontrer que l’Amérique reste la superpuissance indispensable, capable de gérer des crises sur plusieurs fronts simultanément alors que le doute point dans les capitales asiatiques sur son engagement à long terme. Et de rassurer des alliés clés en première ligne face à la montée en puissance décomplexée de Pékin, sous la houlette de Xi Jinping, et confrontés à la fuite en avant nucléaire de Kim Jong-un, le leader suprême nord-coréen.
La menace d’une «provocation» de Pyongyang, sous la forme d’un lancement de missile intercontinental (ICBM), voire d’un test atomique, plane sur cette tournée en Asie du Nord-Est.
OKLAHOMA – Le parlement de l’Etat a adopté, jeudi 19 mai, une loi interdisant tout avortement dès la fécondation. Pour entrer en vigueur, le texte doit désormais être signé par le gouverneur de l’Etat, Kevin Stitt. Cet élu républicain avait déjà affirmé qu’il apposerait sa signature sur toute loi imposant davantage de restrictions sur l’avortement.
Inspiré d’une législation similaire adoptée par le Texas en septembre, ce texte de loi ouvre la porte à des poursuites lancées par de simples citoyens à l’encontre de personnes soupçonnées d’avoir avorté. La définition de l’avortement, selon le texte, n’inclut toutefois pas « l’utilisation, la prescription, la fourniture, ou la vente de pilules du lendemain, ou de tout type de contraception ou de contraception d’urgence ». Kamala Harris a, dans la foulée, dénoncé la décision du parlement de l’Oklahoma comme « la dernière en date d’une série d’attaques flagrantes sur les femmes par des élus ». La vice-présidente américaine a ainsi appelé ses concitoyens à élire des dirigeants qui défendront le droit à l’avortement « au niveau local, des Etats, et fédéral ». « Cela n’a jamais été aussi urgent », écrit-elle sur Twitter.
BRESIL – Les pardessus et les écharpes sont de sortie au Brésil, pays tropical qui subit dans sa moitié sud une vague de froid inhabituelle pour un mois de mai, dangereuse pour les milliers de sans-abri mais aussi les cultures.
Avec 1,4°C au mercure, Brasilia (centre), capitale futuriste fondée en 1960, a enregistré jeudi la température la plus froide de son histoire, alors que l’hiver austral ne commence officiellement que fin juin.
Sur la page principale du site de l’agence météorologique Inmet, une carte du Brésil montre toute la moitié sud colorée en orange, avec en légende la mention: « Vague de froid (danger) ».
À Sao Paulo (sud-est), plus grande mégalopole d’Amérique latine, le thermomètre a affiché 6,6°C mercredi matin, un record pour un mois de mai depuis 1990, avec un ressenti de -4°C. Un sans-abri de 66 ans est décédé mercredi, après avoir fait un malaise dans la file d’attente d’un centre de distribution de nourriture. Selon les médias brésiliens, il avait passé la nuit dans la rue. Avec une température minimale autour de 12°C jeudi à Rio de Janeiro (sud-est), on est encore loin de voir une invasion de pingouins sur la plage de Copacabana, mais de nombreux cariocas ont sorti de leurs armoires les pulls épais, voire les anoraks.
ARGENTINE – La justice argentine a formellement reconnu, jeudi, la « responsabilité » de l’Etat dans le massacre de plus de 400 indigènes, il y a près d’un siècle, dans une réserve du Chaco (Nord), lors d’un « procès pour la vérité » inédit qui a recommandé des mesures de réparation. En l’espèce, le tribunal a établi que « le matin du samedi 19 juillet 1924, une centaine de policiers, gendarmes et quelques civils armés, appuyés par un avion, sont arrivés dans la zone de la réserve où un millier de personnes, familles Qom et Mocoit, et des ouvriers agricoles menaient une grève » pour protester contre leurs conditions déplorables de travail dans les champs de coton. Cet équipage en armes a ouvert le feu pendant plus d’une heure et « entre 400 et 500 membres des groupes ethniques Qom et Mocoit sont morts (…), les blessés qui n’ont pu s’échapper ont été tués de la manière la plus cruelle possible », avec des mutilations, des enterrements dans des fosses communes.
Pour ce qui est connu comme « le massacre de Napalpi », dont la mémoire a réémergé depuis une quinzaine d’années après une longue invisibilité, la juge Zunilda Niremperger présidant le tribunal a ordonné des « mesures de réparation historiques ». Parmi celles-ci, la publication du verdict au Journal officiel, l’inclusion du massacre dans les programmes scolaires, la diffusion du procès à la télévision publique, la poursuite des recherches médico-légales pour exhumer et remettre des restes des victimes. Un mémorial avait déjà été érigé en 2020.

ESPAGNE – L’ancien roi d’Espagne, Juan Carlos, revient, mais pour le week-end seulement. Un grand week-end, jusqu’à lundi. Quand son jet privé se pose jeudi dans le petit aéroport de Vigo, en Galice, il y a beaucoup de curieux et de journalistes pour l’apercevoir derrière les grillages. Pantalon beige, veste bleu marine, l’ancien monarque qui porte beau ses 84 ans vient assister à une régate avec des amis. La voile c’est sa passion, il a été deux fois champion du monde dont la dernière en 2019. Ensuite, il ira à Madrid rendre visite à sa femme et à son fils. Son agenda précis n’a pas été rendu public, le roi émérite, qui a abdiqué en 2014 et s’est volontairement exilé dans les Emirats, est en voyage privé. On sait en tout cas qu’il ne logera pas dans l’une des résidences officielles de la maison royale, le gouvernement s’y est opposé.
Si son retour en Espagne suscite autant de critiques, c’est parce qu’il n’a jamais donné aucune explication aux citoyens. C’est ce que lui reproche le gouvernement. Début mars les trois enquêtes qui avaient été ouvertes contre lui pour corruption, malversation et fraude fiscale ont été classées sans suite mais son train de vie, les scandales à répétition, ses comptes bancaires dans des paradis fiscaux ont définitivement sali son image.
AFGHANISTAN – Les taliban ont demandé aux chaînes de télévision de veiller à ce que les présentatrices couvrent leur visage à l’antenne, a déclaré un responsable jeudi. Cette décision intervient quelques jours après que les autorités ont ordonné aux femmes de porter à nouveau la burqa dans l’espace public, renouant avec une politique de restrictions qui provoque la colère dans le pays et à l’étranger. « Hier, nous avons rencontré des responsables des médias… ils ont accepté notre conseil avec beaucoup de plaisir », a déclaré à Reuters Akif Mahajar, porte-parole du ministère « pour la promotion de la vertu et la prévention du vice », ajoutant que cette mesure serait bien accueillie par les Afghans.
Tout en qualifiant cette mesure de « recommandation », Akif Mahajar a ajouté : « La date-limite pour le port du voile pour les présentatrices de télévision est le 21 mai ».
SRI LANKA – Neuf nouveaux ministres ont été nommés vendredi 20 mai, composant un « gouvernement multipartite » chargé de sortir le pays des tensions et de la pire crise économique de son histoire. Le poste de ministre des Finances reste pour l’heure vacant. Deux députés du SJB, principal parti d’opposition, ont rompu les rangs et rejoint le gouvernement. Une autre formation d’opposition, le Sri Lanka Freedom Party, ayant accepté de soutenir le président Rajapaksa, s’est vue attribuer un portefeuille ce vendredi.
Faute de devises, l’île ne peut plus financer ses importations et la population subit depuis des mois des pénuries de nourriture, de médicaments, de carburant, de longues coupures d’électricité et des records d’inflation.
Le Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, nommé la semaine dernière, devrait se voir confier portefeuille des Finances à l’occasion d’un nouvel élargissement de cabinet la semaine prochaine.

RWANDA – Le premier groupe de demandeurs d’asile envoyés au Rwanda depuis le Royaume-Uni dans le cadre d’un accord controversé arrivera probablement dans ce pays d’Afrique de l’Est « dans les prochaines semaines », ont déclaré jeudi 19 mai des responsables à Kigali.
L’accord permettant à la Grande-Bretagne d’envoyer des migrants et des demandeurs d’asile au Rwanda a suscité de vives critiques de groupes de défense des droits humains, de personnalités de l’opposition dans les deux pays et même des Nations unies. Cet accord annoncé en avril permet d’envoyer au Rwanda les demandeurs d’asile arrivés illégalement sur le sol britannique, Londres espérant dissuader les traversées clandestines de la Manche, en forte augmentation. En vertu de cet accord, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres (quelque 140 millions d’euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu’il proposerait la possibilité « de s’installer de manière permanente au Rwanda s’ils le souhaitent ». Paul Kagame a déclaré en avril que l’accord avec le Royaume-Uni n’est pas du « commerce d’humains ». « Nous ne faisons pas le commerce d’êtres humains, s’il vous plaît. Ce n’est pas le cas. En fait, nous sommes en train d’aider », a-t-il ajouté, décrivant cet accord comme une « innovation » mise en avant par le Rwanda.
ALLEMAGNE – L’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, proche de Vladimir Poutine, sous le feu des critiques avec l’offensive russe contre l’Ukraine, va finalement quitter le conseil d’administration de Rosneft, a annoncé le groupe pétrolier russe. Cette annonce intervient au lendemain de décisions à Berlin et à Bruxelles visant l’ancien dirigeant social-démocrate, qui fut chancelier de 1998 à 2005. Jeudi, le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, a en effet décidé de le priver de certains de ses avantages d’ex-chancelier, dont l’attribution de bureaux.
Par ailleurs, à Bruxelles, les députés du parlement européen ont voté à une large majorité une résolution non contraignante lui demandant nommément de démissionner de ses postes. « Les membres européens des conseils d’administration des grandes entreprises russes et les hommes politiques qui continuent à recevoir des fonds russes » devraient être ajoutés à la liste des sanctions de l’UE, stipule le texte.
Outre ses fonctions à Rosneft, M. Schröder est président du comité des actionnaires de Nord Stream AG, le consortium gérant notamment le gazoduc Nord Stream entre la Russie et l’Allemagne. M. Schröder devait par ailleurs entrer en juin au conseil de surveillance du géant russe Gazprom.
BELGIQUE – Tous les jeunes Européens résidant en Belgique pourront voter dès l’âge de 16 ans aux élections européennes de 2024, une des demandes de la « Conférence pour l’avenir de l’Europe », a annoncé la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden dans un communiqué. La décision concerne les jeunes Belges et les ressortissants d’un autre Etat membre de l’UE qui résident en Belgique, précise le communiqué.
La mesure concerne environ 270.000 jeunes âgés de 16 et 17 ans en Belgique et les quelque 13.000 jeunes Belges âgés de seize ou dix-sept ans vivant à l’étranger.
Le Parlement belge a approuvé jeudi soir cette mesure présentée par le gouvernement. La Belgique devient de quatrième pays de l’UE à abaisser l’âge du droit de vote pour les Européennes après l’Autriche, la Grèce et Malte. Les jeunes électeurs devront au préalable s’inscrire sur le registre électoral et seront alors « tenus de voter », souligne le ministère. Le vote est obligatoire en Belgique.

NUCLEAIRE – Le groupe d’énergie français EDF a annoncé jeudi que le chantier de construction de deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération (EPR) à Hinkley Point en Angleterre accuserait un nouveau retard minimum d’un an et des coûts supplémentaires d’au moins 3 milliards de livres. « Le démarrage de la production d’électricité de l’unité 1 est désormais prévu en juin 2027. Le risque de report de la livraison des deux unités est évalué à 15 mois, en supposant l’absence de nouvelle pandémie et d’effet additionnel de la guerre en Ukraine », a indiqué le groupe français dans un communiqué. EDF estime désormais le coût du projet « entre 25 et 26 milliards de livres sterling » de 2015, contre 18 milliards en 2016, lors du feu vert du gouvernement britannique et du début du chantier.
Le retard est mis sur le compte des deux ans de pandémie: « les personnes, les ressources et la chaîne d’approvisionnement ont été mises à rude épreuve et leur efficacité a été limitée. De plus, le volume d’études et de travaux de génie civil, et le coût de ces travaux et en particulier des ouvrages maritimes, ont augmenté », explique le groupe.
FRANCE – Plusieurs syndicats ont appelé à la grève le 2 juin au ministère français des Affaires étrangères, un événement rarissime dans la diplomatie française, pour exprimer leur « malaise » face à une « avalanche de réformes »mettant fin au corps diplomatique français. Il s’agit du deuxième mouvement de grève dans l’histoire du ministère, le première ayant eu lieu en 2003 pour des questions d’indemnités, indique Olivier da Silva, responsable du syndicat des cadres CFTC, preuve selon lui « du véritable malaise dans une maison qui n’a pourtant pas une tradition frondeuse ». « Le Quai d’Orsay disparaît petit à petit », s’inquiètent les six syndicats ainsi qu’un collectif de 400 jeunes diplomates, en dénonçant notamment la réforme actant la fin des diplomates de carrière, la réduction des activités consulaires, les suppressions de postes – 50% d’effectifs toutes catégories en moins en 30 ans. « Ces mesures démantelant notre outil diplomatique sont un non-sens au moment où la guerre vient de faire son retour en Europe », écrivent-ils.
La réforme la plus controversée concerne la « mise en extinction » progressive d’ici à 2023 des deux corps historiques de la diplomatie française, ministres plénipotentiaires et conseillers des affaires étrangères. Les diplomates concernés – quelque 700 personnes – sont appelés à rejoindre un nouveau corps des « administrateurs de l’État ».
GRANDE BRETAGNE – FRANCE – Le père du Premier ministre britannique Boris Johnson, Stanley, 81 ans, a obtenu mercredi la nationalité française, a-t-on appris ce jeudi 19 mai auprès du ministère français de la Justice.
Conservateur comme son fils Boris, défavorable au Brexit en 2016 avant de changer d’avis l’année suivante, Stanley Johnson, né en Angleterre le 18 août 1940 d’une mère française, avait demandé la nationalité française auprès du Consul général de France à Londres le 18 novembre 2021.“Compte tenu des éléments du dossier, et en l’absence de décision de refus du ministre de la Justice, M. Stanley Johnson a acquis la nationalité française le 18 mai 2022, à l’expiration des délais prévus par le code civil”, a indiqué ce jeudi la chancellerie, contactée par l’AFP. “Cette déclaration n’a d’effet qu’à l’égard de M. Stanley Johnson et ne s’étend pas à ses descendants”, a précisé le ministère. Le consul de France à Londres remettra “personnellement” à Stanley Johnson son titre de nationalité. “Je serai toujours européen, ça c’est sûr”, avait-il expliqué sur la radio RTL en décembre 2020. Député européen entre 1979 et 1984, il avait justifié sa demande de naturalisation pour garder “un lien” avec l’Union européenne alors que son pays larguait les amarres avec l’UE.