ALGÉRIE – Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a limogé lundi 23 mai le gouverneur de la Banque centrale Rostom Fadli, en poste depuis moins de deux ans, a annoncé la présidence sans préciser les raisons de cette éviction. Abdelmadjid Tebboune «a mis fin lundi aux fonctions du Gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), M. Rostom Fadli, et nommé M. Salah Eddine Taleb en remplacement de ce dernier», a indiqué la présidence dans un communiqué sans plus de précisions.
Le nouveau patron de la Banque d’Algérie occupait le poste de secrétaire du Conseil de la monnaie et du crédit au sein de l’institution. Rostom Fadli avait succédé en juin 2020 à l’actuel premier ministre Aïmene Benabderrahmane à la tête de la Banque centrale, d’abord comme intérimaire, avant d’être confirmé à son poste en septembre de la même année.
MAROC – Le Front social marocain, composé par des formations et d’organisations de gauche, a fermé la porte devant l’adhésion des islamistes d’Al Adl Wal Ihssane et a appelé à une marche nationale, prévue dimanche 29 mai à Casablanca. Dans un appel publié sur sa page Facebook, le mouvement a expliqué que cette forme de protestation intervient «contre la flambée des prix, l’oppression et la normalisation». Dans son appel, le Front a expliqué que cette marche est destinée à faire entendre la voix des manifestants appelant à «faire baisser les prix des carburants et transférer les actifs de la société La Samir à l’État marocain». Le front a appelé aussi à «rendre les 17 milliards de dirhams volés par le lobby des carburants». L’appel évoque plusieurs revendications, dont l’arrêt de la spoliation immobilière, mettre fin au recrutement par contrat dans le secteur public et à garantir le droit au travail et aux indemnités au chômage. La même source plaide aussi pour le «respect des libertés» et appelle à «libérer tous les détenus politiques» et à «annuler les accords de normalisation avec l’État sioniste».
En avril dernier, le Front social marocain a organisé plusieurs sit-in dans des villes marocaines contre la flambée des prix» ainsi que «la répression systématique des différentes catégories sociales et des voix libres».
– SYRIE-TURQUIE – La Turquie pourrait lancer prochainement une nouvelle offensive dans le nord-est syrien. Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé que l’opération aurait pour but de terminer la création d’une zone de tampon de 30 kilomètres de large, le long de la frontière turco-syrienne. Le président turc a affirmé qu’une nouvelle étape serait entreprise dans ce projet de zone tampon, qu’il considère comme non terminé. Selon lui, cette opération commencera dès que les forces militaires et de renseignement finiront leur préparation.
Cette menace d’une nouvelle opération coïncide avec l’opposition de la Turquie à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan. Ankara accuse ces deux pays de soutenir le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, ennemi d’Ankara sur le territoire national comme dans les pays voisins. Il est difficile, pour l’heure, de connaître l’état de concrétisation de ce projet d’offensive. La zone visée est contrôlée par les forces démocratiques syriennes, dont la direction est une émanation du PKK.
Cette offensive serait ainsi la quatrième opération turque sur le sol syrien depuis 2016. La dernière, en 2019, a poussé des milliers de civils à quitter leur foyer. L’année suivante, les Nations unies ont demandé sans succès à la Turquie d’enquêter sur les possibles crimes de guerre commis par ses supplétifs dans les zones syriennes passées sous contrôle turc.
Hier mardi, cinq soldats turcs ont été tués lors d’une opération militaire dans le nord de l’Irak, où Ankara affronte des rebelles kurdes turcs.
CISJORDANIE – Des heurts ont éclaté tôt hier, mercredi matin entre émeutiers armés et soldats israéliens à l’entrée du Tombeau de Joseph lors de l’arrivée de pèlerins juifs. Un Palestinien de 16 ans est décédé des suites de ses blessures a indiqué le ministère palestinien de la Santé. Selon cette source, Ghaith Yamin a été blessé par balle à la tête et est décédé à l’hôpital. Les affrontements ont éclaté lorsque des fidèles juifs, escortés par l’armée israélienne, sont arrivés au sanctuaire pour prier, a rapporté Wafa. Au moins quinze Palestiniens ont par ailleurs été blessés, a indiqué l’agence de presse officielle palestinienne.
Selon Tsahal, des centaines de Palestiniens ont lancé des pierres et des bombes incendiaires sur les forces israéliennes, qui ont riposté contre un suspect après le lancement d’un cocktail Molotov. Tsahal a également signalé que des soldats avaient entendu des coups de feu – des vidéos publiées sur les réseaux sociaux semblaient montrer des tirs nourris près du Tombeau.
Les pèlerins juifs ne sont généralement autorisés à visiter le sanctuaire qu’une fois par mois sous haute sécurité. Au cours de ces visites, les Palestiniens lancent régulièrement des pierres sur les troupes et les attaquent fréquemment avec des cocktails Molotov et des coups de feu.
EGYPTE – Le Caire se positionnera en tant qu’arbitre impartial lorsqu’elle accueillera le sommet des Nations unies sur le climat COP27 de cette année, car elle poussera les autres nations à agir sur les promesses climatiques tout en promouvant les intérêts du monde en développement, a déclaré un haut fonctionnaire égyptien. L’Égypte, où les manifestations publiques non autorisées sont interdites, accueillerait également les protestations dans le respect des règles du sommet du 7 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, a déclaré Wael Aboulmagd, représentant spécial du président de la COP27.
Exportateur de gaz naturel, l’Égypte succède à la Grande-Bretagne à la présidence des négociations climatiques de l’ONU. Le sommet de l’année dernière à Glasgow, en Écosse, s’est terminé avec les près de 200 pays présents promettant de renforcer leurs engagements climatiques cette année. Les nations riches ont également déçu de nombreuses personnes à Glasgow en déclarant qu’elles ne fourniraient pas les 100 milliards de dollars par an promis de 2020 à 2023 pour aider les pays en développement à effectuer leur transition énergétique et à s’adapter au réchauffement de la planète. La mise en place de ce financement figure parmi les priorités de l’Égypte pour la COP27. Elle souhaite également se concentrer sur l’obtention de fonds distincts pour les « pertes et dommages », ou les paiements de compensation aux pays vulnérables au climat qui souffrent déjà de phénomènes météorologiques extrêmes liés au climat, a déclaré Aboulmagd dans une interview.
« Il y a des questions qui sont d’intérêt et prioritaires pour les pays en développement, et on attend beaucoup de nous en tant que pays en développement pour garantir que ces questions soient prises en compte et qu’elles réalisent des progrès proportionnels à leur importance », a-t-il déclaré.
MADAGASCAR – Sept jours pour vacciner plus de 4 millions d’enfants. À Madagascar, la campagne de vaccination massive contre la rougeole vient de s’achever. Il s’agissait de proposer au maximum de parents d’administrer une dose de vaccin à leurs enfants âgés entre 9 mois et 5 ans. Une vaccination de routine mais aussi dite « de rattrapage » pour combler le retard enregistré ces deux dernières années, du fait de la pandémie. Les autorités sanitaires veulent à tout prix éviter de revivre l’épidémie meurtrière de rougeole de 2018, où plus de 1 100 décès avaient été recensés, essentiellement des enfants non vaccinés. Pour toucher au maximum le public cible, le personnel de santé en zone rurale est prié de faire du porte à porte pour sensibiliser les familles à la vaccination, à l’instar de Nana, cheffe d’un dispensaire très isolé, qui a arpenté toute la semaine les collines environnantes, sa glacière en bandoulière. Des parents refusent la vaccination, pensant qu’on inocule des maladies ou que l’on injete le vaccin contre le covid.
AFRIQUE DU SUD – Quelques centaines de sympathisants de la gauche radicale sud-africaine ont manifesté mercredi, à Pretoria, pour que la France, taxée d’impérialisme postcolonial, quitte le continent africain.
Aux couleurs du parti mené par Julius Malema, des Combattants pour la liberté économique (EFF), tee-shirts et casquettes rouges avec un logo en forme d’Afrique, ont brandi mercredi, à Pretoria, des pancartes «La France dehors», «La richesse de la France sur le dos des Africains» ou encore «Réparations pour les crimes coloniaux», lors d’une manifestation. Les manifestants ont débarqué dans la matinée, dans la capitale sud-africaine, dans des bus affrétés par le parti et s’étaient rassemblés à quelques rues de l’ambassade de France, a constaté une équipe de l’AFP.
«Va te faire foutre la France, va te faire foutre», a scandé un militant sur une scène aménagée sur un camion ouvert, la petite foule reprenant les slogans en chœur, avant de se rapprocher des grilles de l’ambassade, protégées par un cordon de policiers armés. «La France a ses sales petits doigts encore profondément enfoncés dans ses anciennes colonies françaises. Les pays africains ne peuvent pas respirer», a affirmé à l’AFP, Leigh-Ann Mathys, une porte-parole de l’EFF. «Il n’y a pas que la France, mais la France est là en première ligne», a-t-elle ajouté. «Aujourd’hui, nous disons à la France de laisser l’Afrique gérer ses affaires de manière indépendante».
INSOLITE – Vingt minutes à couper le souffle. « C’était un vol magnifique. Au-dessus, puis à travers et en dessous des nuages. » Pierre Carter s’est élancé la semaine dernière pour la première fois légalement près du sommet de l’Everest, la plus haute montagne du monde, pour un vol rarissime.
Le parapentiste sud-africain de 55 ans s’est envolé du col Sud de l’Everest, aux alentours de 8 000 mètres d’altitude, a précisé, mardi 24 mai, l’organisateur de l’expédition. Au total, seules vingt minutes lui ont été nécessaires pour rejoindre le village de Gorakshep, situé à 5 164 mètres.
Les conditions météorologiques l’ont dissuadé de se lancer du sommet de l’Everest, à 8 849 mètres d’altitude. « Plus vous êtes haut, plus le décollage est difficile, parce que la pression de l’air devient plus importante, et votre voile ne vole plus aussi facilement », a expliqué Peter Carter à l’Agence France-Presse (AFP).
Cette performance est remarquable, selon Dawa Steven Sherpa, d’Asian Trekking, une société d’expéditions basée au Népal, interrogé par l’AFP : « C’est la première fois que le Népal délivre un permis de vol sur ses montagnes. » Cette expérience devrait, selon lui, inspirer plus d’un alpiniste la saison prochaine, maintenant que les autorités népalaises semblent prêtes à autoriser des vols au départ des sommets de l’Himalaya. En effet, jusqu’ici, seuls trois vols avaient été enregistrés depuis l’Everest, tous effectués sans autorisation gouvernementale.
Le premier, l’alpiniste et pilote français Jean-Marc Boivin, avait descendu le sommet en parapente, en 1988. En 2001, un couple français l’avait imité en tandem, un exploit répété dix ans plus tard par deux alpinistes népalais.
« Les autorités voient maintenant que cela peut stimuler l’industrie du tourisme au Népal, surtout après le Covid », a affirmé Dawa Steven Sherpa. Le pays n’a rouvert ses sommets aux alpinistes que l’année dernière, après la pandémie de Covid-19.
SUÈDE-TURQUIE – La Suède a assuré ce mercredi à la Turquie ne livrer « ni argent ni armes » aux « organisations terroristes », alors que Ankara menace de bloquer son entrée de l’Otan en l’accusant de soutenir des groupes kurdes. « Nous ne versons pas d’argent aux organisations terroristes, bien sûr, ni des armes », a affirmé la Première ministre suédoise Magdalena Andersson lors d’une conférence de presse à Stockholm. La dirigeante suédoise a affiché sa volonté de lever des « ambiguïtés » en la matière se retrouvant dans les accusations turques. Des délégations suédoise et finlandaise ont entamé des discussions à Ankara pour tenter de résoudre cette dispute qui empêche l’Otan d’entamer les négociations d’adhésion avec les deux pays nordiques.
La Turquie, membre de l’Alliance atlantique depuis 1952 et donc en position d’empêcher toute nouvelle entrée, a publié lundi une liste de conditions pour lever ce blocage surprise. Ankara réclame notamment l’extradition de personnes se trouvant sur le sol suédois qu’elle décrit comme des « terroristes » de son ennemi juré du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de sa branche YPG en Syrie. Le gouvernement turc accuse également Stockholm d’avoir annoncé une aide de 376 millions de dollars en faveur du PKK et de l’YPG, et de leur fournir des armes, « en particulier des armes antichar et des drones ». La Turquie réclame enfin la levée d’un embargo suédois d’exportations d’armes vers le pays, en vigueur depuis une offensive turque dans le nord de la Syrie en octobre 2019.
Les Etats-Unis ont mis en garde la Turquie contre tout lancement d’une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, affirmant que cet allié turbulent de l’Otan mettrait des soldats américains en danger.
OMS – « Il s’agit d’un tournant historique », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mardi 24 mai, lors de l’Assemblée mondiale de la santé, les Etats membres de l’agence onusienne basée à Genève ont adopté une réforme du financement de l’organisation très attendue. La partie du budget financée par les Etats membres va passer de 16 % à 50 % d’ici à 2028, ce qui devrait permettre à l’OMS de regagner une partie de son indépendance. Cette réforme faisait partie des cinq priorités esquissées par le docteur Tedros « pour le monde et pour l’OMS » le 24 janvier : renforcer le rôle de l’OMS « au cœur de l’architecture de la santé mondiale », afin qu’elle devienne « plus efficace et efficiente ». L’essentiel du budget (84 %) provient des contributions dites « volontaires ». Ces dernières peuvent venir d’Etats décidant de fournir plus d’argent que leurs contributions obligatoires ne les y obligent
Tedros Adhanom Ghebreyesus, a été reconduit pour un second mandat et c’est en larmes qu’il a dit son espoir « que la paix va venir » en partageant ses souvenirs « d’enfant de la guerre » réveillés par un récent voyage en Ukraine.
UNICEF – Aucun pays de l’OCDE et de l’UE ne fournit des environnements sains aux enfants, selon un rapport publié ce mardi 24 mai 2022, qui s’appuie notamment sur les expositions au plomb, aux pesticides ou encore sur l’humidité du domicile. Le Centre de recherche Innocenti de l’Unicef accuse également les pays riches de contribuer à la destruction de l’environnement de celui d’autres enfants, ailleurs dans le monde.
Les pays riches créent des conditions de vie dangereuses pour les enfants du monde entier, selon un rapport du Centre de recherche Innocenti de l’Unicef publié ce mardi 24 mai 2022, qui les appelle à réduire la production de déchets, la pollution atmosphérique et aquatique.
Le Centre a analysé 39 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Union européenne (UE) selon différents critères : pesticides, humidité du domicile, plomb, accès à la lumière, déchets…
Si l’Espagne, l’Irlande et le Portugal sont des bons élèves, aucun des pays étudiés ne fournit des environnements sains aux enfants, selon le rapport. L’Australie, la Belgique, le Canada ou les États-Unis ne le garantissent pas aux enfants vivant sur leur sol, tandis que les pays les moins riches, en Amérique latine et Europe, ont un impact beaucoup moins prononcé sur l’état général de la planète, affirme-t-il. « Non seulement la majeure partie des pays riches ne parvient pas à fournir à ses propres enfants un cadre de vie sain, mais pire, ils contribuent à la destruction de celui d’autres enfants, ailleurs dans le monde », explique Gunilla Olsson, directrice du Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF. « Par ailleurs, certains pays offrant des environnements relativement préservés à leur propre jeunesse contribuent fortement à la pollution qui détériore les conditions de vie des enfants dans d’autres pays. »
BIRMANIE – Des proches de l’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi ont déposé ce mercredi une plainte contre la junte militaire birmane auprès d’un groupe de travail de l’ONU pour dénoncer son « kidnapping judiciaire » depuis le coup d’Etat de février 2021. « A l’initiative du fils et de proches de Mme Aung Sang Suu Kyi, les avocats François Zimeray et Jessica Finelle, spécialisés en droits de l’Homme, ont déposé aujourd’hui une communication contre la junte militaire birmane au Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire », ont-ils indiqué dans un communiqué.
Aung San Suu Kyi, 76 ans, est détenue depuis le coup d’Etat militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie. Les avocats rappellent qu’« elle a été continuellement et illégalement privée de liberté par la junte dans un lieu inconnu depuis le 1er février 2021 ». Pour les avocats de la prix Nobel de la paix, « c’est un tragique bon en arrière pour la Birmanie. A travers la personne d’Aung Sang Suu Kyi, c’est le peuple birman qui est bâillonné et l’aspiration démocratique dans ce pays qui est écrasée ».
COREE DU NORD – La Corée du Nord a testé un « dispositif de détonation nucléaire », a déclaré mercredi un haut responsable de la présidence sud-coréenne, ajoutant qu’un essai nucléaire pourrait être imminent. « Des essais d’un dispositif de détonation nucléaire en préparation d’un septième essai nucléaire sont maintenant détectés », a déclaré Kim Tae-hyo, premier directeur adjoint du Bureau de la sécurité nationale. Ces expériences sont menées loin du principal site d’essais nucléaires, étroitement surveillé par Séoul, a-t-il ajouté.
« Les autorités nord-coréennes sont sur le point d’atteindre la phase finale de préparation d’un essai nucléaire de l’ampleur et de la qualité souhaitées », a déclaré Kim Tae-hyo aux journalistes. « La possibilité d’un essai nucléaire imminent, dans un jour ou deux, est faible, mais après cela, il y a certainement une possibilité », a-t-il précisé.
Bien que la Corée du nord soit aux prises avec une récente vague meurtrière de Covid-19, de nouvelles images satellite indiquent que Pyongyang a repris la construction d’un réacteur nucléaire depuis longtemps en sommeil.
MÉDICAMENTS – Le géant pharmaceutique américain Pfizer s’est engagé ce mercredi à vendre à prix coûtant certains de ses médicaments et vaccins à 45 pays pauvres, dans le cadre d’une initiative annoncée lors du Forum économique de Davos. « Avec tout ce que nous avons appris et accompli ces deux dernières années, il est maintenant temps de commencer à refermer davantage le fossé » séparant « ceux qui peuvent avoir accès à ces innovations et ceux qui ne le peuvent pas », a déclaré le PDG du géant pharmaceutique, Albert Bourla, au cours d’une conférence de presse présentant l’initiative en Suisse.
Pour le moment, cinq pays (Sénégal, Rwanda, Ghana, Malawi et Ouganda) ont rejoint cet accord, qui se concentre sur cinq domaines thérapeutiques: les maladies infectieuses, l’oncologie, les maladies rares, les maladies inflammatoires et la santé féminine. « Cet engagement va accroître l’accès aux médicaments et vaccins brevetés de Pfizer disponibles aux Etats-Unis et dans l’Union européenne pour près de 1,2 milliard de personnes », a détaillé auprès de l’AFP Angela Hwang, responsable chez Pfizer. Au total, 23 vaccins et médicaments de l’entreprise sont brevetés dans les domaines concernés. Cela inclut par exemple plusieurs traitements contre des cancers, mais aussi l’antiviral Paxlovid et le vaccin de Pfizer contre le Covid-19.
La vente à prix coûtant signifie que seuls les coûts de fabrication et les dépenses de transport seront facturés dans les pays concernés.
GRANDE-BRETAGNE – L’étau se resserre encore un peu plus sur Boris Johnson. Le Premier ministre britannique a dit mercredi assumer la « pleine responsabilité » des infractions au confinement commises lors de fêtes dans les cercles du pouvoir, après la publication d’un rapport mettant en cause le sommet de Downing Street. « J’assume l’entière responsabilité de tout ce qui s’est passé sous ma direction », a déclaré le dirigeant conservateur devant les députés, renouvelant ses excuses pour le « Partygate ». Des photos et témoignages accablants publiés ces derniers jours dans les médias ont relancé la polémique, en montrant Boris Johnson verre à la main devant une table couverte de bouteilles pour le pot de départ de son chef de la communication en novembre 2020. Après les sanctions policières la semaine dernière, la haute fonctionnaire Sue Gray, réputée intraitable, a rendu ses conclusions dans un rapport détaillant, événement par événement, emails et photos à l’appui, ce qui se déroulait dans les coulisses du pouvoir en plein confinement. Sans nommer de responsables ni recommander de sanctions, elle met en cause le pouvoir pour ces événements qui « n’auraient pas dû être autorisés à se produire ». Si les nouveaux éléments publiés convainquent plus d’une cinquantaine de députés de la majorité de le lâcher, Boris Johnson risque de se retrouver visé par une motion de défiance.
OUÏGHOURS – La Chine est accusée de cautionner « au plus haut niveau » des exactions contre la minorité musulmane des Ouïghours après de nouvelles révélations de presse, mardi 24 mai, sur la répression dans la province du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays, alors que la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a entamé une visite de la région.
Un consortium de quatorze médias a publié des documents qu’il dit provenir du piratage d’ordinateurs de la police du Xinjiang. Ils ont été remis par une source anonyme au chercheur allemand Adrian Zenz, le premier à avoir accusé en 2018 le régime chinois d’avoir interné plus d’un million de Ouïghours dans des centres de rééducation politique.
Parmi les documents récupérés figurent des milliers de photographies présentées comme ayant été prises dans des « camps de détention » et montrant les visages de nombreux « détenus », dont des femmes, des mineurs et des personnes âgées. Ces 2 800 photos d’identité comprennent celle de Zeytunigul Ablehet, une adolescente de 17 ans arrêtée pour avoir écouté un discours interdit, et de Bilal Qasim, 16 ans, apparemment condamné pour ses liens avec d’autres prisonniers.
Les documents écrits accréditent l’idée d’une répression ordonnée depuis le sommet de l’Etat chinois. Un discours attribué au ministre de la police Zhao Kezhi en 2018 explique que le président Xi Jinping a ordonné l’agrandissement des centres de détention. Washington accuse régulièrement Pékin d’être responsable d’un « génocide » au Xinjiang.
HONGRIE – Il n’a fallu que quelques heures au Premier ministre hongrois, Viktor Orban, pour s’accorder les pleins pouvoirs. Mardi en fin de matinée, avant même la prestation de serment de son nouveau gouvernement, le Parlement votait à une large majorité un amendement à la Constitution l’autorisant à déclarer l’état d’urgence dans le cas où un conflit armé ou un désastre humanitaire surgirait dans un pays voisin. Dans l’après-midi, le gouvernement à peine officialisé actait cet « état de danger » du fait de la guerre en Ukraine, octroyant au dirigeant le pouvoir de gouverner par décret pour « protéger la Hongrie et les familles hongroises par tous les moyens possibles ».
« Le monde est au bord d’une crise économique. La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles, ce qui nécessite une marge de manœuvre et une action immédiate » , a déclaré sur Facebook le dirigeant nationaliste, prolongeant en fait les pouvoirs extraordinaires qui lui avaient été accordés durant la pandémie de Covid-19 et qui devaient expirer le 31 mai.
L’une des inquiétudes des ONG est le renforcement du contrôle du gouvernement sur les médias et les groupes civils considérés comme agissant pour le compte d’intérêts étrangers.
FRANCE – Le parquet de Paris n’ouvre pas d’enquête préliminaire « en l’état » sur les accusations de violences sexuelles visant le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad, estimant ne pas disposer « d’élément permettant d’identifier la victime des faits dénoncés », a-t-il indiqué ce mercredi 25 mai. « En l’état, le parquet de Paris ne donne pas de suite au courrier émanant de l’Observatoire des Violences sexistes et sexuelles », qui lui transmettait le témoignage de deux femmes accusant Damien Abad de viols, « faute d’élément permettant d’identifier la victime des faits dénoncés et, dès lors, faute de possibilité de procéder à son audition circonstanciée », a précisé le parquet.
Avec cette décision, le parquet de Paris applique la politique pénale qu’il a mise en place depuis quelques années en matière de violences sexuelles : une enquête est systématiquement ouverte dès qu’une victime mineure au moment des faits est évoquée, même en l’absence de plainte, afin notamment de vérifier s’il n’en existe pas d’autres. Si les faits concernent des personnes majeures, le parquet se réserve la possibilité d’ouvrir une enquête uniquement si la ou les victimes le saisissent d’une plainte.
UKRAINE – Les combats avec les forces russes ont atteint la périphérie de Severodonetsk, ville de l’Est de l’Ukraine où la situation est «très difficile», a annoncé ce mercredi le gouverneur de la région. «Les troupes russes ont avancé pour être si proches qu’elles peuvent tirer au mortier» sur Severodonetsk, a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, ajoutant que la ville «est tout simplement en train d’être détruite». Il a accusé l’armée russe de bombarder la ville «constamment», y compris à l’aide de lance-roquettes multiples Smertch et Tornado. Selon lui, les bombes visent également l’usine Azot, où des civils sont réfugiés dans des abris anti-aériens. «La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie» de Severodonetsk, a poursuivi Serguiï Gaïdaï, qui a estimé que «la semaine prochaine sera décisive».
Marioupol station balnéaire
Invité de la radio RMC ce mercredi matin, Alexandre Makogonov, porte-parole de l’ambassade de Russie en France, a estimé, en citant le général de Gaulle, que la ville de Marioupol était « outragée, brisée, martyrisée mais libérée ». « Cette ville reprend peu à peu son souffle et revient à la vie relativement normale. Les infrastructures sont en train d’être rétablies, l’électricité, l’eau, etc. il y a quelques magasins qui commencent à fonctionner. Mais tout d’abord, c’est la paix, c’est la vie paisible qui reprend », a-t-il assuré, selon sa terminologie.
« La vie paisible dans des ruines », souligne alors le journaliste Nicolas Poincaré, expliquant que 90 % des bâtiments sont désormais détruits. « Les autorités de la “république populaire de Donetsk” veulent la transformer en ville balnéaire, peut-être la plus belle de la région. On va voir, c’est une question de temps », a rétorqué M. Makogonov.
Sanctions et crise alimentaire
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a dénoncé le «chantage» russe concernant la demande de Moscou de lever les sanctions visant la Russie en raison de la guerre en Ukraine pour éviter une crise alimentaire mondiale.
«C’est un chantage manifeste. On ne peut pas trouver un meilleur exemple de chantage dans les relations internationales. Si quelqu’un l’accepte, alors cette personne a un problème», a-t-il fustigé au Forum économique mondial à Davos en Suisse.
«La résolution du problème alimentaire passe par une approche collective, impliquant notamment la levée des sanctions qui ont été instaurées contre les exportations russes et les transactions financières», avait déclaré un ministre adjoint des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, cité par les agences de presse russes.Il a également exigé «le déminage par Kiev» des ports de la mer Noire pour que les navires puissent exporter les céréales. À cet effet, la Russie est «prête à assurer un couloir humanitaire» aux bateaux, a-t-il déclaré.