
ALGÉRIE – Un site russe a révélé que l’Algérie fait partie des 5 pays comme clients potentiels du nouvel avion de chasse russe Sukhoi Su-57, utilisé dans la guerre en cours en Ukraine. Le site russe spécialisé « inosmi » a rapporté que l’Algérie a passé une commande pour l’avion furtif, et parmi d’autres clients potentiels, on compte éventuellement l’Inde, le Vietnam, le Myanmar et le Kazakhstan. Il a expliqué que la participation de l’avion a des missions en Syrie et en Ukraine avait suscité un grand intérêt à l’étranger et que la raison du retard de son exportation était due à la période d’essais et de développement que l’armée de l’air russe mène toujours sur l’avion. Le Sukhoi Su-57 est le premier avion de chasse russe doté de caractéristiques furtives et le seul avion de chasse de cinquième génération. Destiné à rivaliser avec l’américain Lockheed Martin F-22 Raptor et le chinois Chengdu J-20, il a effectué son vol inaugural en 2010.
Les livraisons d’avions ont commencé à un rythme accéléré, les échelles de production ont augmenté et d’ici 2025 devraient atteindre 14 avions par an. Les deux avions précédents ont été livrés en février, et deux autres doivent être livrés avant la fin de l’année – ainsi l’armée de l’air russe recevra six chasseurs en 2022.
ESPAGNE-ALGÉRIE -L ’affaire Ghali a été « classée » par la justice espagnole qui a estimé que l’entrée illégale du chef de la milice du Polisario en Espagne était un « acte politique et gouvernemental » lié « à la sécurité extérieure » de l’Espagne.
Après un an d’enquête, et une affaire vidée de tout son sens, le résultat n’incriminant aucun membre du gouvernement espagnol était attendu, même si la raison de la « sécurité extérieure » évoquée par le tribunal, ne semble pas tenir la route. En effet, l’accueil de Brahim Ghali, accusé de crimes contre l’humanité, s’est fait à la demande de l’Algérie. Et ce personnage recherché en Espagne pour plusieurs affaires criminelles, est en réalité une menace pour l’Espagne.
Le tribunal de Saragosse a classé le dossier un an après que le chef du tribunal d’instruction numéro 7 de la capitale aragonaise, Rafael Lasala, ait commencé à enquêter sur son entrée illégale, qui s’est faite en utilisant un faux passeport diplomatique algérien et sans passer la douane, et donc sans qu’il ne soit vérifié si le personnage est recherché par la police ou pour des affaires judiciaires. Il était entré le 18 avril 2021 pour des soins liés à son infection au coronavirus et était ressorti comme un homme libre le 1er juin.
MAROC – La chaîne d’information israélienne I24NEWS, lancée en 2013 par le milliardaire Patrick Drahi, s’installe officiellement au Maroc. La chaîne de télévision d’information en continu va ouvrir deux bureaux à Rabat et à Casablanca. C’est son PDG, Frank Melloul, qui l’a annoncé, lundi 30 mai, lors d’un gala organisé à Rabat.
L’ouverture de ces deux bureaux s’inscrit dans la volonté d’i24NEWS d’étendre ses activités à l’international, après Paris, New York, Washington, Tel Aviv-Jaffa, Los Angeles et Dubaï, indique la chaîne dans un communiqué. « Avant même la signature des Accords d’Abraham et la normalisation des relations entre Israël et le Maroc, nous avions conscience de l’engagement des Marocains envers i24NEWS sur les réseaux sociaux. Nous répondons donc à l’attente du public marocain en ouvrant deux nouveaux studios dans le pays », a fait savoir Frank Melloul. « Nos bureaux à travers le monde et maintenant ceux à Rabat et Casablanca nous permettent de traiter l’ensemble des sujets d’actualité sous différents angles et points de vue, en mettant en avant du contenu éditorial varié et en nous appuyant sur la diversité de nos journalistes », a ajouté le PDG de la chaîne, « convaincu qu’i24NEWS peut devenir un acteur de premier plan dans le paysage audiovisuel marocain ».

LIBYE – Une première qui fait le bonheur des jeunes de la capitale libyenne : un parc dédié au skateboard. Il a ouvert ses portes le week-end dernier sur une superficie de 800 mètres carrés. Ce centre ludique permet désormais aux jeunes skateurs de pratiquer leur sport dans un cadre approprié. Cette initiative d’une organisation caritative américaine permet aussi à la couche juvénile de Tripoli de sortir de l’ennui alors que la ville est frappée par une violence récurrente.
Financé par l’ambassade américaine à Tripoli, ce skatepark a été construit par Make Life Skate Life, une ONG qui « travaille avec les communautés de skateboard du monde entier » pour créer des skateparks. Aucun montant n’a été communiqué sur le coût des équipements.
Des skateurs libyens ont participé au chantier, tandis que la municipalité a offert l’espace, au sein d’un parc de loisirs au cœur de Tripoli qui comprend une piste cyclable, des manèges, des terrains de mini-foot et des espaces verts, le tout face à la mer.
Ce parc apprécié par les habitants avait été bâti il y a un an sur le site de l’ancienne académie militaire des « Amazones », ces femmes en treillis qui assuraient la sécurité du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi.
LIBYE – De nouvelles informations provenant d’agences libyennes et de groupes de déminage indiquent que le groupe Wagner aurait utilisé des mines terrestres interdites et des pièges explosifs en 2019-2020, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le groupe Wagner a soutenu les Forces armées arabes libyennes (FAAL) de Khalifa Haftar dans leur attaque contre la capitale libyenne, Tripoli. Ces mines ont tué au moins trois démineurs libyens avant que les emplacements des mines ne soient identifiés.
Le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI),mandaté depuis 2011 pour enquêter sur les crimes de guerre et autres crimes graves commis en Libye, devrait examiner le rôle des groupes armés libyens et étrangers dans la pose de mines antipersonnel pendant le conflit de 2019-2020. Lors de son exposé au Conseil de sécurité des Nations Unies en avril 2022, le Procureur a réitéré que son bureau ferait de l’enquête sur la Libye une priorité.
IRAK – Cinq roquettes se sont abattues, le lundi 30 mai, sur une base de l’ouest de l’Irak qui abrite des troupes de la coalition dirigée par les USA, sans faire de victime ni de dégâts, a annoncé un responsable de la coalition. Une source de sécurité irakienne de la province d’Al-Anbar avait initialement rapporté «la chute de trois roquettes aux abords de la base d’Aïn al-Assad», qui accueille des troupes US. «Les rapports initiaux indiquent que cinq roquettes ont touché la base. Les forces de sécurité irakiennes ont répliqué», a ensuite indiqué à l’AFP un responsable de la coalition s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
La base d’Aïn al-Assad est fréquemment visée par des tirs de roquettes et des drones armés. Le dernier incident du genre remonte au 30 avril, quand deux roquettes sont tombées à proximité de la base. Cette attaque avait été revendiquée par un groupe, inconnu jusqu’alors, appelé «Résistance internationale» sur une chaîne Telegram, très hostile à la présence militaire américaine en Irak.
De manière générale, ces derniers mois, des tirs de roquettes ou des attaques aux drones piégés ont visé les troupes et intérêts américains en Irak. Elles ne sont généralement pas revendiquées, les États-Unis les imputant systématiquement aux factions de la résistance irakienne, les Hachd al-Chaabi.

LIBAN – « Laissez-moi vous expliquer comment les choses se passent au Liban. Dans ce pays, il faut que le président de la République soit toujours un maronite, que le Premier ministre soit toujours un sunnite et que le président de la Chambre soit toujours… Nabih Berri ! ». Cette boutade est le bon mot favori de Nabih Berri, qu’il lance à tous les diplomates qu’il rencontre. Mais ce trait d’humour recouvre aussi la réalité politique libanaise depuis 30 ans ! Les députés de la nouvelle Assemblée du Liban ont ainsi réélu ce mardi le président sortant du Parlement, Nabih Berri, allié historique du puissant mouvement chiite Hezbollah, avec son parti Amal, pour un septième mandat consécutif, confirmant son statut de figure politique traditionnelle inamovible. Nabih Berri, 84 ans et en poste depuis 1992, a été reconduit pour quatre ans, bien que le Hezbollah et ses alliés aient perdu la majorité au Parlement lors de législatives marquées par une percée des candidats indépendants. Il a obtenu 65 voix (sur 128), contre 98 voix lors des dernières élections en 2018. Il y a eu 23 bulletins blancs et 40 votes nuls. Des députés ont exprimé leur objection à sa réélection en écrivant des slogans sur les bulletins de vote. « Justice pour les victimes de l’explosion de Beyrouth », ont inscrit certains députés, faisant référence à l’explosion au port de la capitale en 2020 qui a fait plus de 200 morts dont l’enquête est au point mort, en raison de l’opposition du Hezbollah. Dans le détail, il a notamment obtenu les votes des députés de son groupe parlementaire (15 élus avec les apparentés), du Hezbollah (13 élus), du Tachnag (3 élus), des Marada (2 élus) et d’indépendants gravitant dans l’orbite du parti pro-iranien.
EGYPTE – Les autorités égyptiennes chargées des antiquités ont exposé, lundi 30 mai, 250 sarcophages et 150 statues de bronze, un ensemble récemment mis au jour dans la nécropole de Saqqara au sud du Caire, dernier d’une série de découvertes marquantes dans la région. Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, le site de Saqqara, à un peu plus de 15 kilomètres au sud des fameuses pyramides du plateau de Gizeh, est connu pour la célèbre pyramide à degrés du pharaon Djéser. Ce monument, construit vers 2 700 avant Jésus-Christ par l’architecte Imhotep, est considéré comme l’un des plus anciens à la surface du globe.
Parmi les 150 statues découvertes dans la cache figurent une de l’architecte, également vizir et médecin. Inventeur de la construction en pierre de taille, Imhotep – qui a été déifié – a « révolutionné l’architecture » dans le monde antique, a déclaré, lundi à la presse, Mostafa Waziri, directeur du conseil suprême des antiquités. « Trouver la tombe d’Imhotep » est un des principaux objectifs de la mission archéologique qui a déjà entrepris quatre saisons de fouilles sur le site, a ajouté M. Waziri. Outre la statue d’Imhotep, d’autres en bronze représentant les divinités du panthéon égyptien « Osiris, Isis, Hathor, Amon-Min, Néfertoum et Anubis » ont été mises au jour, a indiqué le ministère du tourisme et des antiquités dans un communiqué.
ISRAËL – Promouvoir la coexistence entre Juifs et Arabes sur le devant de la scène en Israël: tel était l’objectif d’Ilan Popko et de Kaid Abu Latif en créant le théâtre al-Yamama à Rahat, dans la plus grande ville bédouine du pays, le 14 mai 2021. Né en plein conflit entre Israël et la bande de Gaza, au milieu d’émeutes dans les villes mixtes israéliennes, al-Yamama s’efforce à prouver que seule la coopération et les actions culturelles sur le terrain sont la voie juste vers une entente durable entre les peuples.
« Face au déferlement de la violence pendant cette période difficile que nous avons vécue, mon coéquipier Kaid et moi-même, qui venons du monde de l’art, avons décidé de ne pas rester les bras croisés. Nous avons donc monté ensemble ce projet, en rassemblant des talents à Rahat pour constituer un terreau local et faire ensuite grandir cette plateforme créative », a déclaré Ilan Popko, co-directeur d’al-Yamama, à i24NEWS.
Loin des considérations politiques, l’objectif de ce théâtre, unique en son genre, est de renforcer la culture dans le sud du pays en la rendant accessible à tous, grâce à des pièces qui offrent une véritable réflexion sur le monde qui nous entoure. « A mon grand regret, les gens ne savent pas grand-chose sur Rahat et l’ignorance provoque la méfiance, mais je suis persuadé que grâce à la culture, on peut faire avancer la coexistence entre les peuples. Lorsque l’on propose au public des activités communes, la pensée elle aussi, peu à peu évolue et c’est ainsi que nous parviendrons à faire changer les mentalités, » a conclu Ilan.

ISRAËL – Le leader de l’opposition Benjamin Netanyahou a fustigé lundi le gouvernement pour l’augmentation du coût de la vie en Israël. M. Netanyahou affirme que le gouvernement ne peut pas contrôler les prix du logement, de la nourriture et de l’essence parce qu’il finance « des causes soutenues par des parlementaires arabes ». « Chaque semaine, ils transfèrent des milliards aux maîtres chanteurs politiques, aux partisans de la terreur et à ceux qui détestent Israël. Les citoyens israéliens sont obligés de payer des impôts élevés afin que le gouvernement puisse payer l’impôt d’Abbas, l’impôt de Tibi, l’impôt de Zoabi », a lancé M. Netanyahou. « Et pour qui ne reste-t-il rien ? Il ne reste rien pour les citoyens israéliens », a-t-il ajouté.
Le leader du Likoud a répété les accusations qu’il a déjà formulées auparavant, selon lesquelles le gouvernement dirige des fonds publics pour des projets soutenus par des députés arabes dans l’objectif d’atteindre des objectifs politiques. « Au lieu de se battre pour faire baisser les prix et les impôts, ce gouvernement faible et extorqueur ne se préoccupe que de sa survie », a souligné M. Netanyahou.
ISRAËL-EMIRATS – Les deux pays ont signé, ce mardi 31 mai, un accord de libre-échange. Le premier du genre entre l’Etat hébreu et un pays arabe. Cet accord abolit les barrières douanières pour « 96 % des produits » échangés entre les deux parties, dont les échanges commerciaux se sont chiffrés à 900 millions de dollars (814,4 millions d’euros) en 2021, selon les données officielles israéliennes. « Israël et les Emirats ont signé un accord historique de libre-échange, le premier de cette ampleur entre Israël et un pays arabe, s’est réjoui, sur Twitter, le premier ministre israélien, Naftali Bennett. Sous l’égide de mon ami Mohammed Ben Zayed [Al-Nayane, dirigeant des Emirats] et grâce à beaucoup de détermination, il s’agit de l’accord de libre-échange le plus rapidement signé dans l’histoire d’Israël. »
« Le commerce émirato-israélien dépassera les 2 milliards de dollars en 2022 et atteindra environ 5 milliards de dollars dans cinq ans, soutenu par la collaboration dans les secteurs des énergies renouvelables, des biens de consommation, du tourisme et des sciences du vivant », a déclaré dans un communiqué Dorian Barak, président du Conseil commercial émirato-israélien. « Dubaï est en passe de devenir un hub pour les entreprises israéliennes qui considèrent l’Asie du Sud, le Moyen-Orient et l’Extrême-Orient comme des marchés », a-t-il ajouté. Selon lui, près de mille entreprises israéliennes auront des liens avec les Emirats d’ici à la fin de l’année.
SOUDAN – A la suite de la levée de l’état d’urgence ce dimanche, 125 prisonniers politiques anti putsch ont été relaxés. Les détenus étaient incarcérés dans des prisons dans la capitale Khartoum, ainsi qu’à Port Soudan et à Rabak, dans le sud-est du pays. Ils sont pour la plupart des dirigeants des comités de résistance, fers de lance des manifestations régulières contre le coup d’état militaire du 25 octobre dernier.
Ces manifestations, qui durent depuis sept mois, requièrent le départ des militaires du pouvoir et le retour à un gouvernement civil, le coup d’état ayant mis fin à un accord de partage du pouvoir entre militaires et civils.
Les récentes mesures annoncées par le général Burhan devraient ouvrir la voie à des pourparlers en tête-à-tête entre la junte et les groupes civils.
Jusqu’à ce jour les négociations intra soudanaises indirectes menées par les Nations Unies ont été entravées par le boycotte de l’Association des professionnels soudanais, coalition d’activistes qui a joué un rôle central dans l’éviction du dirigeant El-Béchir en 2019.

SOUDAN-ETHIOPIE – Après deux ans de tensions et de guerre de basse intensité, l’Éthiopie et le Soudan intensifient la rhétorique au sujet de la région frontalière d’Al-Fashaga, l’importance agricole de cette dernière augmentant à la suite de l’invasion de l’Ukraine.
Mercredi dernier, le lieutenant général Abdel Fattah al-Burhan, chef du Conseil souverain du Soudan, a rendu visite aux troupes stationnées dans la région, les qualifiant de « gardien fidèle des frontières du pays, de sa sécurité et de sa stabilité ». Quelques mois plus tôt, le dirigeant soudanais avait juré de « ne pas céder un pouce de la terre d’Al-Fashaga ».
Cette visite intervient quelques jours après que le ministre éthiopien des affaires étrangères, Demki Mekonnen, a tenu des propos controversés au parlement éthiopien concernant son voisin arabe. « Malheureusement, le Soudan a violé la démarcation de la frontière alors que nous étions occupés à faire respecter la loi dans le nord du pays », a-t-il déclaré, faisant référence à la guerre du Tigré.
Al-Fashaga est une zone frontalière contestée entre l’Éthiopie et le Soudan, caractérisée par une énorme fertilité. Elle a été établie en tant que territoire soudanais dans le cadre d’une série d’accords coloniaux entre l’Empire britannique (alors puissance coloniale) et l’Éthiopie, mais elle est depuis lors une source de tension entre Addis-Abeba et Khartoum. Bien que légalement soudanais, le territoire a été colonisé principalement par des fermiers éthiopiens (principalement Amhara), qui en sont venus à contrôler le riche secteur agricole local, tandis que les milices Amhara liées à Addis-Abeba et à l’État d’Amhara assuraient la protection, faisant de ce territoire un territoire éthiopien de facto.
INSOLITE – Elle compte fêter ça « avec un petit gâteau ». Une grand-mère suédoise de 103 ans a battu ce dimanche le record du monde de la personne la plus âgée à réaliser un saut en parachute en tandem.
« C’était merveilleux de faire cela, j’y pensais depuis longtemps », a déclaré Rut Larsson à l’agence de presse suédoise TT, ajoutant : « Tout s’est passé comme prévu. En présence de sa famille et ses amis qui l’attendaient sur l’aérodrome, Rut Larsson a effectué son saut à Motala, à 240 kilomètres au sud-ouest de Stockholm (Suède). Le duo a atterri en douceur, tandis que des assistants se sont précipités sur elle avec son déambulateur pour l’aider à se relever. Elle a déclaré qu’elle aimait « le fait de glisser lentement vers le bas depuis le haut, je pense que c’est agréable ».
Un représentant du livre Guinness des records était présent pour enregistrer le saut. Rut Larsson, qui a 103 ans et 259 jours, a battu le précédent record, détenu par une personne de 103 ans et 181 jours.
AFRIQUE DU SUD – Le taux de chômage en Afrique du Sud a diminué au premier trimestre de l’année à 34,5%, enregistrant la première baisse depuis près de deux ans, a annoncé mardi l’Agence gouvernementale des statistiques (StatsSA). Quelque «370.000 emplois ont été créés entre le 4e trimestre 2021 et le 1er trimestre 2022», a précisé l’organisation dans un communiqué.
Le pays dont l’économie a été durement frappée par la crise du Covid, avait jusqu’ici enregistré une hausse continuelle du nombre de sans-emploi depuis juillet 2020. «Le chômage avait baissé pour la dernière de 6,8% au 2e trimestre 2020», a précisé à l’AFP Malerato Mosiane, de StatsSA.
La première puissance industrielle du continent compte désormais 14,9 millions de travailleurs sur une population de près de 60 millions. Le nombre de chômeurs a diminué de 60.000 par rapport au trimestre précédent pour atteindre 7,9 millions. Les créations d’emplois ont bénéficié aux secteurs des services communautaires et sociaux, à l’industrie et au commerce. La finance, la construction et l’agriculture ont en revanche continué à perdre des emplois. Le nombre de jeunes chômeurs (15-34 ans) a diminué de 0,1% par rapport à la fin de l’année dernière pour atteindre 4,7 millions.
CHINE – Après deux mois de confinement drastique, la plupart des habitants de Shanghai devraient être libérés mercredi 1er juin. L’approche extrêmement stricte des autorités chinoises a atteint son objectif : vingt-neuf cas de Covid-19 seulement, mardi 31 mai, contre plus de 27 000 cas quotidiens à Shanghaï, à la mi-avril. Entre-temps, les habitants ont dû serrer les dents, enfermés chez eux, comptant sur les distributions alimentaires du gouvernement pour se nourrir, et des commandes en ligne, très aléatoires. Après avoir encore renforcé les restrictions au début de mai, la municipalité de la ville avait annoncé, le 16 avril, le déconfinement progressif de la ville sous quinzaine. Un cap qu’elle a pu tenir grâce à la baisse régulière des cas. Au 1er juin, seuls les quelque 900 000 habitants des résidences à risques « moyen et élevé » – des cas ayant été enregistrés ces deux dernières semaines – resteront enfermés. Ce mardi 31 mai, quelques restaurants faisaient le ménage pour se préparer à rouvrir « d’ici quelques jours » et après une inspection sanitaire. Dans un premier temps, les enseignes ne seront autorisées qu’à proposer de la vente à emporter.

CANADA – Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi 30 mai un projet de « gel national de la possession d’armes de poing », lors d’une conférence de presse qu’il a donnée en compagnie de plusieurs dizaines de proches de victimes de violences armées. « Cela signifie qu’il ne sera plus possible d’acheter, vendre, transférer ou importer des armes de poing où que ce soit au Canada », a-t-il ajouté. Ce projet doit être soumis au Parlement, où le Parti libéral de Justin Trudeau est minoritaire.
Le Canada avait déjà interdit 1 500 modèles d’armes à feu de type militaire après une tuerie en avril 2020, la pire de l’histoire du pays, qui avait fait 23 morts en Nouvelle-Ecosse (est). Selon des statistiques officielles, les armes à feu ne sont impliquées que dans 3% des crimes violents au Canada. Mais le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, estime qu’environ un million d’armes de poing circulent dans le pays, dont beaucoup sont importées illégalement des Etats-Unis. « La violence armée est un problème complexe, a déclaré Justin Trudeau. Mais au bout du compte, le calcul est en réalité fort simple : moins il y aura d’armes à feu dans nos communautés, et plus chacun sera en sécurité. »
TABAC – Au-delà de son impact sur la santé publique, l’industrie du tabac est aussi la cause de dégâts environnementaux considérables, a averti ce mardi 31 mai, journée mondiale sans tabac, l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’industrie du tabac est « l’un des plus grands pollueurs que nous connaissons », a expliqué le directeur de l’OMS pour la promotion de la santé, Rüdiger Krech, présentant un rapport aux conclusions « assez désastreuses ».
Le document (en anglais), intitulé « Le tabac, poison pour notre planète », se penche sur l’empreinte environnementale du secteur dans son ensemble, de la culture des plants à la fabrication des produits du tabac, en passant par la consommation et les déchets. Alors que l’industrie est responsable de la perte de 600 millions d’arbres, la culture du tabac utilise chaque année 200 000 hectares de terres et 22 milliards de tonnes d’eau, et émet environ 84 millions de tonnes de CO2, selon le rapport.
« Les produits du tabac, qui sont les détritus les plus souvent jetés de la planète, contiennent plus de 7 000 composés chimiques qui, une fois jetés, se répandent dans l’environnement », poursuit Rüdiger Krech. Chacun des 4 500 milliards de mégots de cigarettes qui finissent chaque année dans la nature peut polluer jusqu’à 100 litres d’eau, souligne-t-il. La culture du tabac est aussi responsable pour environ 5% de la déforestation dans le monde et contribue à l’épuisement de précieuses réserves d’eau.
SENEGAL – Le Global Mercy, plus grand navire-hôpital civil du monde, a fait ses débuts en Afrique dans le port de Dakar, où il restera quatre semaines pour former des professionnels de santé, a constaté une journaliste de l’AFP lundi 30 mai. Ce géant – mesurant 174 mètres de long sur 28,6 mètres de large et comprenant 12 ponts – est arrivé vendredi dans le port de la capitale sénégalaise où il est visible de loin, et y restera quatre semaines jusqu’à fin juin, avant de revenir en 2023 pour offrir des soins chirurgicaux aux populations démunies.
Sur le Global Mercy, l’hôpital couvre environ 7.000 mètres carrés, et comprend «six blocs opératoires, 102 lits pour soins aigus, 7 lits de soins intensifs et 90 lits de convalescence», selon un communiqué. La construction de ce bateau a duré 48 mois, selon l’organisation. Se fondant sur 43 ans d’expérience de l’organisation et plus de cinq ans à étudier spécifiquement les résultats de l’Africa Mercy, navire-hôpital en service depuis 2007 pour aider les plus démunis en Afrique occidentale et centrale, Mercy Ships a souhaité ajouter un autre navire de «capacité supérieure» et «ayant les mêmes objectifs».

EUROVISION – Vainqueur du dernier concours Eurovision, le groupe ukrainien Kalush Orchestra a mis aux enchères son trophée et remporté 900.000 dollars, qu’il a versé à une fondation aidant les forces armées ukrainiennes. Le trophée, un grand micro en cristal avec le logo de l’Eurovision, a été mis aux enchères sur Facebook qui s’est achevé samedi soir. Il a été remporté par la compagnie Whitebit, spécialisé dans le commerce de Bitcoins. « Vous êtes incroyables, les gars ! », s’est exclamé dimanche en soirée le groupe Kalush sur Facebook. « Merci en particulier à l’équipe de Whitebit qui a acheté le trophée pour 900.000 dollars [837.000 euros] et qui en est désormais le propriétaire légitime. » L’argent de ces enchères – auxquelles on pouvait participer en utilisant des cryptomonnaies – sera reversé à la Fondation Prytula, qui vient en aide à l’armée ukrainienne, a précisé le groupe sur Instagram. « Pour la première fois dans l’histoire de l’Eurovision, les vainqueurs mettent aux enchères leur trophée pour aider l’armée ukrainienne », a-t-il assuré.
ITALIE – L’île volcanique, située au nord de la Sicile, servait de décor pour la série Protection civile, amenée à être diffusée sur la Rai, la radio-télévision italienne. Mais la méconnaissance des équipes a causé la destruction de 50% de la végétation locale. « Même le volcan ne nous avait jamais causé autant de dégâts ». Sur l’île volcanique de Stromboli, située au nord de la Sicile, l’heure est à la consternation après l’immense incendie qui a détruit 50% de la végétation locale et engendré des dégâts estimés à 50 millions d’euros. La colère des insulaires est d’autant plus grande que, selon les premiers éléments de l’enquête, le feu a été déclenché par le tournage d’une série, intitulée Protection civile, et dont la diffusion était prévue sur la Rai, la radio-télévision italienne.
Tout commence mercredi 26 mai au matin. Comme le mentionnent des dizaines de témoins interrogés par le quotidien milanais Corriere della Sera, les équipes techniques montent dans la montagne afin d’allumer un feu, pour les besoins du tournage. La série Protezione Civile s’inspire en effet de ce service de secours italien, dont l’objectif est la prise en charge des catastrophes naturelles et l’assistance à la population.
« Ils sont montés dans la région de Timpone pour essayer une scène d’incendie. Il y avait aussi deux hommes de l’île qui aidaient ceux de la production. À un moment, quelqu’un a mis le feu, mais les flammes se sont propagées rapidement, à cause du sirocco. On leur avait pourtant dit de ne pas le faire, mais ils n’ont pas fait attention », raconte Rosaria Cincotta, figurante dans la série. Le siège de la protection civile locale a également été détruit par les flammes…
MALI – La Minusma a publié ce lundi 30 mai sa note trimestrielle sur les violations des droits humains. La mission onusienne au Mali note une augmentation des violences de plus de 320% entre janvier et mars, par rapport à la fin de l’année dernière. La majorité des violences recensées par la Minusma ont été commises par les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Selon la mission de l’ONU, les deux groupes ont tué plus de 384 personnes en trois mois. Le rapport de la Minusma fait également état de 320 violations des droits de l’homme attribuées aux forces armées maliennes entre janvier et mars dernier, contre 31 au trimestre précédent. Soit plus de dix fois plus.
La Minusma note que les Fama ont multiplié les opérations antiterroristes, « appuyées à certaines occasions par des éléments militaires étrangers ». Les mots « russe » ou « Wagner » sont soigneusement évités, afin de ne pas contredire les autorités de Bamako qui affirment toujours qu’aucun mercenaire russe ne combat aux côtés des soldats maliens et que seuls des « instructeurs » viennent soutenir les Fama pour des missions de formation.
La Minusma relève ainsi 249 personnes tuées en trois mois, ainsi que 26 blessées et 45 enlevées par les forces maliennes, et donc, dans certains cas, leurs supplétifs étrangers. La Minusma précise que la majorité des victimes appartient à la communauté peule et liste une dizaine d’opérations au cours desquelles l’armée est accusée d’exactions : à Tabacoro, Nia Ouro, Feto, Dangere-Wotoro, Ansongo, ou encore Moura, par exemple.

CENTRAFRIQUE – Un employé local de Médecins sans frontières (MSF) a été « abattu de plusieurs balles » samedi par un « membre des forces armées centrafricaines » dans le nord-ouest de la Centrafrique, pays en proie à une guerre civile, a annoncé ce mardi l’ONG à l’AFP. Mahamat Ahamat, « distributeur de médicaments » centrafricain de 46 ans, « a été touché à trois reprises » à Moyenne-Sido, à 500 km au nord de la capitale Bangui, près de la frontière tchadienne, écrit l’ONG dans un communiqué.
Il a été tué « par un membre des forces armées centrafricaines », a précisé à l’AFP Romain Briey, chef de la mission de MSF Espagne dans le pays.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d’intensité depuis 2018.
Médecins sans frontières « condamne avec la plus grande fermeté » le meurtre et « appelle les autorités à clarifier les circonstances qui ont conduit au meurtre de notre collègue ». Contactées par l’AFP, les autorités centrafricaines n’ont pas souhaité répondre dans l’immédiat.
CAMEROUN – Vingt-quatre civils ont été tués et une soixantaine blessés dimanche 29 mai par des séparatistes armés dans le sud-ouest anglophone du Cameroun, en proie à un sanglant conflit, a déclaré ce mardi à l’AFP le maire de la localité.
Des séparatistes ont « attaqué avec des armes à feu dimanche le village d’Obonyi II », à 560 km au nord-ouest de Yaoundé, près de la frontière avec le Nigeria, a déclaré Ekwalle Martin, maire de la localité, « le bilan est de 24 morts et au moins 62 blessés ». « Les séparatistes voulaient que les habitants leur versent chaque mois de l’argent, ils ont refusé et c’est pour cela qu’ils ont attaqué », a poursuivi M. Martin.
L’attaque a été confirmée par un membre de l’administration locale, qui a requis l’anonymat, et qui a évoqué au moins 15 civils tués.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont peuplés principalement par la minorité anglophone du Cameroun, dont une partie s’estime ostracisée par la majorité francophone de ce pays dirigé d’une main de fer depuis près de 40 ans par le président Paul Biya, 89 ans. Depuis 2017, des groupes séparatistes, qui ont proclamé l’indépendance de l’Ambazonie, et l’armée s’affrontent dans un sanglant conflit dont les civils sont souvent les victimes
BIRMANIE – Une personne a été tuée et neuf blessées ce mardi par l’explosion d’une bombe dans un quartier du centre de Rangoun, a annoncé à l’AFP une source au sein de la police birmane. « L’explosion a eu lieu vers 15H20 (08H50 GMT) près d’un arrêt de bus », a déclaré cette source sous couvert d’anonymat. « Un homme est mort à l’hôpital et neuf autres personnes sont blessées ».
Des images publiés par les médias birmans montrent plusieurs corps allongés au sol dans le centre-ville très agité de la capitale, et ce qui semble être du sang sur la chaussée. Les forces de sécurité ont découvert une grenade non explosée près du lieu de l’incident, selon la source policière.
La Birmanie est plongée dans l’instabilité depuis un coup d’Etat militaire l’an dernier qui a renversé le gouvernement de la dirigeante civile Aung San Suu Kyi. Des « Forces de défense du peuple » autoproclamées se sont formées pour combattre la junte et protéger les manifestants.
FRANCE – Après le décrochage dû à la pandémie de Covid-19, qui n’est pas encore totalement rattrapé, les investisseurs étrangers sont revenus en 2021 en Europe, avec 5 877 projets d’implantation ou d’extension sous le bras, soit une augmentation de 5 % par rapport à l’année 2020.
Sur ce total, 1 222 projets ont atterri en France, qui, non seulement conforte sa première place sur le Vieux Continent pour la troisième année de suite, mais bénéficie en outre d’un rebond plus fort que ses voisins (24 %), selon le baromètre du cabinet EY et publié mardi 31 mai. La France creuse l’écart avec le Royaume-Uni, qui demeure en deuxième position, et avec l’Allemagne, au troisième rang, malgré une baisse de 10 % du nombre de projets accueillis. Toutefois, ce bon résultat mérite d’être nuancé : comme les années précédentes, le pays attire des projets d’investissement plus petits que ses voisins et moins générateurs d’emploi. Ainsi, en moyenne, chaque projet entraîne la création de 38 emplois en France, contre 45 en Allemagne ou 68 au Royaume-Uni.
FRANCE – C’est un chiffre jamais vu depuis septembre 1985. L’inflation a connu une nouvelle accélération en France au mois de mai, à 5,2 % sur un an, selon une première estimation dévoilée, mardi 31 mai, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). La hausse des prix sur un an s’était établie à 4,8 % en avril, déjà au plus haut en près de trente-sept ans.
En mai, les prix sont en hausse sur tous les postes de consommation recensés par l’Insee, avec notamment une nouvelle poussée dans l’énergie. « Après leur repli le mois précédent, les prix de l’énergie se redresseraient en lien avec le rebond des prix des produits pétroliers », détaille l’institut, alors que la guerre en Ukraine a fait flamber les cours des matières premières. Ils augmentent ainsi de 28 % sur un an, après une hausse de 26,5 % en avril. Les prix de l’alimentation progressent, quant à eux, de 4,2 % (3,8 % le mois dernier) et ceux des services de 3,2 % (3 % en avril). La comparaison entre la France et ses voisins européens reste cependant plutôt flatteuse, l’inflation allemande ayant enregistré un nouveau record lundi (+ 7,9 % sur un an en mai). Après un ralentissement de la hausse des prix en avril, l’Espagne a également vu son taux d’inflation remonter à 8,7 % sur un an en mai.
Par ailleurs, le produit intérieur brut (PIB) s’est finalement contracté de 0,2 % au premier trimestre. En parallèle, la consommation des ménages a de nouveau chuté en avril, de 0,4 %, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques.
UKRAINE – Depuis deux jours, la ville de Severodonetsk, dans le Donbass est le théâtre d’âpres combats. «La situation est ultra-compliquée, a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, à la tête de la région de Lougansk. Une partie de Severodonetsk est contrôlée par les Russes.» Il a toutefois indiqué que les Russes «ne peuvent pas avancer librement», des combattants ukrainiens «restant toujours» dans la ville.
«La ligne de front divise la ville en deux. Mais la ville se défend encore, elle est encore ukrainienne et nos soldats la défendent», a confirmé à la télévision Oleksandre Striouk, à la tête de l’administration militaire de Severodonetsk. «L’ennemi planifie une opération pour nettoyer le territoire des villages avoisinants», a complété Serguiï Gaïdaï, disant ne pas avoir de nouvelles de trois médecins portés disparus depuis la veille.
Milliers de crimes de guerre

La justice ukrainienne a identifié «quelques milliers» d’affaires de crimes de guerre dans le Donbass, a déclaré la procureure générale lors d’une conférence de presse à La Haye, alors que les forces russes progressent dans cette région de l’est, leur priorité stratégique.
«Nous avons identifié quelques milliers d’affaires sur ce que nous voyons dans le Donbass», a déclaré la procureure générale ukrainienne Iryna Venediktova lors d’une conférence à La Haye (Pays-Bas), où elle a rencontré des homologues internationaux.
Ce matin, un tribunal ukrainien a condamné à onze ans et demi de prison deux soldats russes accusés d’avoir bombardé au lance-missiles multiple deux villages dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays. Alexandre Bobikine et Alexandre Ivanov ont été reconnus coupable de « violation des lois et coutumes de la guerre », à l’issue d’un procès qui avait commencé à la mi-mai près de la ville de Poltava, selon l’agence Interfax-Ukraine, précisant que les deux accusés avaient « totalement reconnu leur culpabilité et dit qu’ils se repentaient ».
Accord sur les sanctions
Les 27 pays membres de l’Union européenne (UE) se sont mis d’accord, lundi soir, sur un embargo progressif du pétrole russe. Il concernera, dans un premier temps, le pétrole transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens d’or noir russe. Une exemption temporaire a été prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc afin de lever le veto de Budapest. Au total, ce sont 90 % des exportations de pétrole russe vers l’UE qui seront arrêtées d’ici à la fin de l’année.
Le sixième paquet de sanctions européennes comprend aussi l’exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont Sberbank, principal établissement du pays, et il prévoit un élargissement de la liste noire de l’UE à une soixantaine de personnalités, dont la tête de l’Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill.
L’Afrique s’inquiète…
Le président de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, s’est inquiété ce mardi des conséquences des sanctions européennes excluant des banques russes du système international Swift et a appelé les Vingt-Sept à agir pour libérer les stocks de céréales bloqués en Ukraine par le conflit. «Quand le système Swift est perturbé, cela veut dire que même si les produits (à acheter) existent, le paiement devient compliqué, voire impossible. Je voudrais insister pour que des solutions idoines soient trouvées», a déclaré Macky Sall.
Et Moscou accuse

La diplomatie russe a estimé que seuls Kiev et les Occidentaux pouvaient agir pour permettre les exportations des céréales ukrainiennes et russes bloquées depuis l’offensive russe contre l’Ukraine, nourrissant le risque d’une crise alimentaire mondiale. «Les pays occidentaux, qui ont créé une tonne de problèmes artificiels en fermant leurs ports aux navires russes, en supprimant des chaînes logistiques et financières, doivent réfléchir sérieusement à ce qui compte le plus, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en référence aux sanctions contre Moscou. Soit faire de la com’ sur la question de la sécurité alimentaire, soit résoudre ce problème avec des mesures concrètes: la balle est dans leur camp.» Il a aussi une nouvelle fois appelé l’Ukraine, qui combat depuis trois mois un assaut russe, à déminer ses eaux territoriales autour de ses ports pour permettre le passage en mer Noire de navires chargés de céréales.