MAROC – Les résultats de l’enquête de conjoncture dans l’industrie de Bank Al-Maghrib (BAM) au titre du mois d’avril indiquent une baisse, d’un mois à l’autre, de l’activité après une amélioration constaté en mars. Ainsi, la production aurait baissé dans toutes les branches d’activité à l’exception de l’«agro-alimentaire» et de la «mécanique et métallurgie» où elle aurait plutôt augmenté, précise la Banque centrale dans son enquête mensuelle basée sur des données collectées entre le 2 et le 30 mai 2022.
De même, les ventes se seraient repliées dans l’ensemble des branches hormis l’«agro-alimentaire» et la «mécanique et métallurgie» où elles auraient enregistré respectivement une stagnation et une hausse, fait savoir la même source, ajoutant que dans ces conditions, le taux d’utilisation des capacités de production (TUC) se serait établi à 72%.
Les commandes auraient connu une baisse dans l’ensemble des branches d’activité à l’exception de l’«agro-alimentaire» où elles auraient progressé, relève BAM. Pour ce qui est des carnets de commandes, ils se seraient situés à un niveau inférieur à la normale dans toutes les branches à l’exception de la «mécanique et métallurgie» où ils se seraient établis à un niveau normal. Pour les perspectives d’activité pour les trois prochains mois, les industriels restent optimistes et s’attendent à une amélioration de l’activité, toutefois, 19% d’entre elles n’ont pas de visibilité quant à l’évolution de la production et 24% pour ce qui est des ventes.
MAURITANIE – Soupçonné de « corruption, blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite », l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz sera jugé devant la cour criminelle avec onze autres dignitaires de son régime. Une information confirmée par l’avocat de l’ex-chef de l’État.
Pour Mohamed Ould Abdel Aziz, toute la procédure contre lui s’apparente à un « règlement de compte ». L’ex-président a d’ailleurs toujours refusé de répondre au juge.
Saisie en 2020, suite à une commission d’enquête parlementaire, les magistrats se sont penchés sur les dix années de pouvoir de l’ex-chef de l’État, notamment sur sa gestion des revenus pétroliers, sur les ventes de domaines de l’État, la liquidation d’une société publique assurant l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires et les activités d’une société chinoise de pêche.
Les avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz ont confirmé qu’il doit donc être jugé devant la cour criminelle en charge des crimes de corruption, qu’aucune date de convocation ne leur a été transmise. Ils n’ont d’ailleurs pas encore indiqué s’ils comptaient faire appel de cette décision.
IRAN – Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré ce samedi que des « ennemis » provoquaient des troubles en Iran dans l’espoir de renverser la République islamique.
« Aujourd’hui, l’espoir le plus grand des ennemis pour porter un coup au pays mise sur les manifestations populaires. [L’ennemi] espère pouvoir monter le peuple contre la République islamique par un travail psychologique, des activités sur Internet, l’argent et la mobilisation de mercenaires », a affirmé M. Khamenei, sans plus d’explications. (…) Mais le raisonnement des ennemis est aussi erroné que les précédents raisonnements », a déclaré Ali Khamenei lors d’une allocution télévisée.
Cette déclaration intervient après une vague de manifestations contre la hausse des prix des produits de première nécessité. Ce mouvement de contestation, sur fond d’accusations d’incompétence et de corruption, a été relancé, la semaine dernière, par l’effondrement d’un immeuble qui a fait au moins trente-sept morts à Abadan, dans la province du Khouzistan, dans l’ouest du pays.
LIBAN – Le risque de paralysie politique a augmenté après que les élections du 15 mai dernier ont débouché sur un Parlement fragmenté, selon le directeur de la Sûreté générale libanaise, qui a mis en garde contre un possible « désastre » en raison de l’absence de majorité. Le général Abbas Ibrahim a également déclaré que l’instabilité sociale dans le pays, qui traverse une grave crise économique, l’inquiétait davantage que l’instabilité politique.
« Les résultats de cette élection pourraient provoquer un désastre puisque nous avons de grands blocs politiques avec des écarts croissants entre eux sur diverses questions et aucune majorité pour adopter des lois », a déclaré le général au magazine General Security, la publication de l’agence de sécurité libanaise. « Le peuple a le droit de s’opposer et de faire entendre sa voix sur l’effondrement de la livre libanaise, mais nous ne voulons pas que les choses se transforment en chaos et nous travaillons très dur pour empêcher le pays d’entrer dans le chaos social », a déclaré Abbas Ibrahim.
ISRAËL-IRAN – Le Premier ministre israélien Naftali Bennett, a rencontré vendredi matin le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, arrivé en Israël la nuit dernière. Lors de leur rencontre, le Premier ministre a souligné l’ampleur du danger de poursuivre les progrès de l’Iran dans l’acquisition d’armes nucléaires, tout en trompant la communauté internationale avec de fausses informations et des mensonges.
Le Premier ministre a souligné l’urgence pour la communauté internationale d’agir contre l’Iran, par tous les moyens, afin de l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire.
Le Premier ministre a également affirmé le soutien d’Israël à l’AIEA pour remplir son mandat vis-à-vis de l’Iran de manière « professionnelle, indépendante et autonome, » et l’importance que le Conseil des gouverneurs de l’Agence envoie un message clair à l’Iran dans sa décision à venir. Le Premier ministre a précisé qu’Israël préférait la voie diplomatique afin de priver l’Iran de toute possibilité de développer des armes nucléaires, mais se réservait en même temps le droit à l’autodéfense et à l’action contre l’Iran afin de stopper son programme nucléaire, si la communauté internationale communauté ne parvient pas à le faire.
CISJORDANIE – La tension est montée en Cisjordanie où l’armée israélienne multiplie les opérations. Quatre Palestiniens ont été tués ces derniers jours dans les territoires occupés, où l’armée israélienne a également détruit des maisons. Officiellement, l’armée israélienne mène « des opérations antiterroristes » en Cisjordanie occupée. Ce terme est utilisé par l’Etat hébreu, pour qualifier sa lutte contre la résistance palestinienne. Depuis plusieurs semaines, les forces d’occupation israélienne multiplient les interventions, à la suite d’une série d’attaques contre des civils en Israël. Certaines perpétrées par des Palestiniens.
À chaque incursion de l’armée d’occupation dans une localité palestinienne, les soldats israéliens essuient des jets de pierres et de cocktails Molotov. Face à cela, l’armée reconnaît répliquer « à balles réelles ». Trois Palestiniens ont été tués lors de ces affrontements. La quatrième victime de cette semaine est une femme journaliste palestinienne. Elle a été tuée d’une balle dans le cœur, selon les services de santé palestinien. Elle est accusée d’avoir voulu mener une attaque au couteau contre des soldats israéliens.
En parallèle, l’armée israélienne a procédé à l’expulsion de quatre familles palestiniennes originaires du sud d’Hébron : 21 personnes, dont 9 enfants, ont ainsi perdu leur maison. Au total, dans cette région de Cisjordanie occupée, 1 000 Palestiniens risquent un déplacement forcé. L’État hébreu a désigné leurs terres zone d’entraînement pour son armée.
SOUDAN – Un manifestant a été tué vendredi dans la capitale soudanaise où un expert de l’ONU a appelé à éviter « un usage excessif de la force » face à des milliers de manifestants pro-démocratie réclamant justice pour des victimes de la répression. Des militants avaient appelé à des défilés en mémoire des 128 morts de la dispersion d’un sit-in le 3 juin 2019 à Khartoum.
Ce vendredi, ils avaient répondu à l’appel par milliers, selon des journalistes de l’AFP, afin de réclamer justice pour les morts de la « révolution » de 2019 –plus de 250 personnes– et dire à nouveau leur opposition au putsch du général Abdel Fattah al-Burhane et à la répression qui l’a suivi, dont la 99è victime est tombée vendredi. « Un homme d’une vingtaine d’années a été tué par une balle tirée dans la poitrine par les forces de sécurité », a indiqué un syndicat pro-démocratie de praticiens soudanais.
Dans les rues de la capitale, les manifestants ont scandé pêle-mêle: « on ne veut pas de dédommagement, œil pour œil, dent pour dent » et « les militaires à la caserne ».
En prévision de cet anniversaire, l’expert de l’ONU pour les droits humains Adama Dieng avait appelé sur Twitter « les autorités à faire preuve de retenue et à ne pas user d’une force excessive face aux manifestations ». La Troïka –la Norvège, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne– à la manœuvre au Soudan avait de son côté fait part de sa « solidarité avec les survivants et les victimes » de la dispersion de juin 2019, réclamant la publication des résultats de l’enquête qui avait été lancée par le gouvernement sur ce massacre.
SOMALIE – L’envoyé des Nations unies chargé des secours en Somalie a annoncé l’octroi de 20 millions de dollars au Fonds humanitaire somalien (SHF) pour venir en aide aux communautés menacées de famine. Adam Abdelmoula, coordonnateur des Nations unies pour la Somalie, a averti qu’une catastrophe était en train de se dérouler dans le pays en raison de la grave sécheresse qui ravage plusieurs régions.
Selon l’ONU, la Somalie est le pays le plus touché par la sécheresse dans la Corne de l’Afrique. Au moins 6,1 millions de personnes ont été affectées, dont 771.000 ont dû quitter leur domicile en quête d’eau, de nourriture et de pâturages.
En février, l’ONU avait déjà envoyé 25 millions de dollars au Fonds humanitaire somalien pour atténuer les effets de la grave sécheresse tandis qu’environ 836.000 personnes bénéficiaient d’interventions. La sécheresse peut s’accompagner de famine car tous les prix ont augmenté. Sur un marché de Mogadiscio, une vendeuse explique : « La somme d’argent que nous dépensions pour 10 bottes de fruits et légumes assortis ne nous permet désormais d’acheter que 3 bottes. Les clients s’interrogent sur le coût élevé des produits sur le marché. Tout augmente. Les produits alimentaires sont chers. Il n’y a pas d’argent en circulation. À cause de la sécheresse, les gens n’ont pas de bétail à vendre sur le marché et n’ont donc aucun revenu ».
MADAGASCAR – Les défenseurs de l’interruption thérapeutique de grossesse ont essuyé un nouveau revers jeudi 2 novembre : le bureau permanent de l’Assemblée nationale a retiré le projet de loi de l’ordre du jour. Il n’y aura pas de débats ni de vote. Selon les rapporteurs, le texte serait « incompatible avec les valeurs malgaches ». Intenable aux yeux de ceux qui militent depuis des années pour permettre aux femmes d’avorter en cas de viol, d’inceste ou de risque médical. Les soutiens du projet de loi se sont exprimés face à la presse pour faire entendre leur colère. « Hypocrisie sans nom », « honte à nos politiciens » : sur les réseaux sociaux, les commentaires ont fusé suite à l’annonce d’écarter le projet de loi de l’Assemblée nationale. Le mot-clé #balancetachristine, du nom de la présidente de la Chambre basse, réputée pour être contre le texte, a même fait son apparition sur le net.
Pour Marie-Christine Kolo, à la tête du mouvement Women Break the Silence, qui défend le droit des victimes de viols et d’incestes, cette décision inattendue marque, selon elle, un mépris indescriptible envers les femmes qu’elle défend « C’est juste insupportable. Quand j’ai vu l’argument qui était sorti, j’ai juste eu envie de comprendre : « mais que sont ces valeurs malagasys ? » Est-ce que justement, le fait de ne pas respecter le processus démocratique, ça rentre dans les valeurs malgaches ? Est-ce que le fait d’ignorer la souffrance de milliers de femmes victimes de viols et d’inceste, aujourd’hui, ce sont nos valeurs malgaches ? Faire en sorte que les 2 900 femmes qui meurent chaque année (des suites de complication durant la grossesse et post-accouchement, NDLR) parce qu’elles n’ont pas accès à l’ITG, ce sont les valeurs malgaches ? Non, ça, c’est être aveugle. Je n’ai même plus les mots, je suis juste enragée. »
INSOLITE – Un navigateur de 83 ans est arrivé au Japon samedi 4 juin après une traversée du Pacifique en solitaire et sans escale, devenant ainsi la personne la plus âgée à réaliser cet exploit, selon les organisateurs du périple.
L’arrivée de l’aventurier des mers japonais Kenichi Horie dans le détroit de Kii (ouest du Japon) a marqué la fin d’un voyage de plus de deux mois, à bord du Suntory Mermaid III, qui a débuté dans un port de plaisance de San Francisco le 27 mars dernier. Son équipe de relations publiques a déclaré que le retour de Horie au Japon a fait de lui la personne la plus âgée au monde à avoir réussi à traverser en solitaire et sans escale l’Océan Pacifique. Son voilier était muni de panneaux solaires.
«Je suis sur le point de franchir la ligne d’arrivée», a écrit Horie sur son blog vendredi après ce qu’il a qualifié de bataille de trois jours contre des courants contraires. «Je suis épuisé», a-t-il lancé.
Il s’agit du dernier exploit en date de cet octogénaire japonais qui, en 1962, avait traversé le Pacifique à l’âge de 23 ans, enfreignant alors la loi japonaise qui interdisait aux navigateurs de quitter le pays à la voile et entrant ainsi clandestinement aux Etats-Unis.
Il y a 60 ans, «j’étais constamment anxieux et stressé à l’idée de me faire prendre», a-t-il blogué en avril. «Mais cette fois, c’est différent, j’ai été envoyé par de nombreuses personnes et je bénéficie de leur soutien grâce à des systèmes de suivi et à la radio sans fil».
Kenichi Horie a accompli d’autres exploits en mer, achevant notamment en 1993 un périple de 7.500 km à bord d’un pédalo et entreprenant en 2008 une traversée du Pacifique à bord d’un bateau fait en partie de matériau recyclé et dont la propulsion avait reposé sur la force motrice des vagues.
TIENANMEN – La police était déployée en nombre ce samedi dans Hong Kong pour prévenir tout rassemblement public pour le 33ème anniversaire de la répression place Tiananmen à Pékin, contraignant ceux qui souhaitaient commémorer cet événement sanglant à le faire en cachette ou de façon plus subtile.
Le 4 juin 1989, le régime communiste avait envoyé des chars et des troupes pour réprimer les manifestants pacifiques qui, depuis des semaines, occupaient l’emblématique place du centre de Pékin pour réclamer un changement politique et la fin de la corruption systémique. L’écrasement du mouvement avait fait des centaines de morts, plus d’un millier selon certaines estimations.
Depuis, les autorités chinoises s’efforcent d’effacer Tiananmen de la mémoire collective. Les manuels d’histoire n’en font pas mention et les discussions en ligne sur ce sujet sont systématiquement censurées.
A Pékin, les autorités ont installé des dispositifs de reconnaissance faciale dans les rues menant à la place. La police, déployée en grand nombre, procédait ce samedi à des contrôles d’identité tatillons.
Si, en Chine, évoquer les événements de 1989 a toujours été tabou, Hong Kong a fait exception jusqu’en 2020.
TEXAS – La chasse à l’homme a duré trois semaines. Elle est désormais terminée. Un meurtrier qui s’était évadé de façon spectaculaire a été abattu par la police au Texas. Il est soupçonné d’avoir tué une famille de cinq personnes durant sa cavale. Gonzalo Lopez, condamné en 2006 à la réclusion à perpétuité pour un meurtre barbare commis avec une pioche et un enlèvement, s’était évadé d’un bus pénitentiaire le 12 mai.
Lors d’une conférence de presse après la mort tard jeudi soir de Gonzalo Lopez, Jason Clark, un responsable de l’administration pénitentiaire de ce grand Etat du Sud des Etats-Unis, a qualifié de « tragédie absolue » la mort de quatre garçons adolescents et leur grand-père, que le criminel aurait tués lors de sa cavale. « Mais nous poussons un soupir de soulagement, car Lopez ne fera pas de nouvelles victimes », a-t-il ajouté.
Il a précisé que les policiers avaient « très rapidement tiré sur Lopez et l’ont tué, mettant ainsi un terme à cette épreuve ». Le fugitif âgé de 46 ans était introuvable depuis trois semaines et les U.S. Marshals, les agents spécialisés dans la recherche des évadés, commençaient à douter, malgré l’ampleur donnée à la chasse à l’homme, la plus importante de l’histoire récente du Texas.
Le crâne rasé, un visage carré de boxeur, des pectoraux saillants, tatoués comme ses biceps et son large dos, Lopez avait des affiliations connues avec la mafia mexicaine et ses gangs actifs en prison.
ETATS-UNIS-ARMES – Alors que le président Biden demande la limitation d’accès aux armes à feu, le député de Floride, Greg Steube, en pleine audition sur la réglementation des armes à feu au Congrès, a brandi trois pistolets. « Je suis chez moi, je fais ce que je veux de mes armes », voilà ce qu’a répondu le député républicain à la députée démocrate du Texas, Sheila Jackson Lee qui l’a interpellé en lançant : « J’espère que cette arme n’est pas chargée ». D‘après les informations de West Palm Beach TV et de nos confrères du Parisien qui révèlent l’information ce vendredi 3 juin, Greg Steube a voulu par ce geste, dénoncer une nouvelle proposition de loi « Protection de nos enfants », portée par les démocrates afin de lutter contre les violences liées aux armes. Cette loi vise à « augmenter la limite d’âge pour l’achat de certaines armes à feu, prévenir le trafic d’armes à feu, moderniser l’interdiction des armes à feu introuvables, encourager le stockage sûr des armes à feu ».
ETNA – Le volcan sicilien fait à nouveau parler de lui. Depuis plusieurs semaines, le plus actif des volcans d’Europe s’est réveillé après à peine quelques mois de sommeil, crachant lave et nuages de cendre. Les coulées de lave incandescente sur son flanc Est, dans la Vallée du Bœuf, à environ 2 800 m d’altitude, sont particulièrement impressionnantes depuis mercredi, comme on peut le voir sur des vidéos. L’Etna, d’une superficie de 1 250 km2 et qui culmine à 3 357 mètres, est le plus haut volcan en activité en Europe, avec des éruptions fréquentes depuis environ 500 000 ans.
D’importants nuages de cendres s’échappent aussi du volcan, provoquant des retards à l’aéroport de Catane, le plus important de Sicile. Selon la plateforme ADAM qui analyse les datas géospatiales, le dioxyde de soufre libéré par le volcan est en effet important et a traversé la mer Méditerranée vers le continent africain. L’éruption de cette semaine a également été repérée par l’astronaute italienne Samantha Cristoforetti depuis la station spatiale internationale, d’où elle a pu prendre en photo un large panache de fumée se dégageant de Sicile.
TURQUIE – L’inflation en Turquie a atteint 73,5% sur an en mai, au plus haut depuis décembre 1998, poussée par l’augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation, selon les données officielles publiées vendredi. La hausse des prix à la consommation a cependant ralenti en mai, comparé à la progression constatée en avril, où l’inflation avait bondi de 61 à 70%.
Les champions de l’envolée des prix sont le transport (+107,62% sur un an en mai) et les produits alimentaires (+91,63%), poussés à la hausse par la flambée des cours de l’énergie et des matières premières, et par l’effondrement de la livre turque.
Les rumeurs d’intervention militaire dans le nord de la Syrie ont contribué depuis une semaine à enfoncer encore un peu plus la monnaie nationale qui cotait vendredi matin 16,49 livres turques pour un dollar, approchant les niveaux de décembre 2021 qui avaient provoqué l’intervention de l’Etat pour la stabiliser face aux devises étrangères. La livre turque a perdu plus de 47,79% de sa valeur sur un an.
L’inflation est au cœur des débats en Turquie, à un an de l’élection présidentielle, prévue en juin 2023, l’opposition et nombre d’économistes accusant l’Office national des statistiques (Tüik) de sous-estimer sciemment et largement son ampleur. Des économistes turcs indépendants du Groupe de recherche sur l’inflation (Enag) affirment vendredi matin que l’inflation atteint en réalité 160,76 % sur un an, plus de deux fois le taux officiel.
Pour l’économiste Mustafa Sönmez, le président turc fait un choix politique : « Erdogan rechigne à prendre des mesures pour lutter contre l’inflation en raison d’un calcul électoral. Il sait qu’en prenant des mesures pour refroidir l’économie, il ferait certes baisser l’inflation. Mais cela mettrait les entreprises en difficulté et les pousserait à licencier. Il ne veut pas de hausse du chômage, il privilégie la croissance. C’est ce qui le pousse à agir ainsi ».
ALLEMAGNE – Il s’agissait d’une promesse centrale du social-démocrate Olaf Scholz depuis décembre. Malgré le contexte d’inflation galopante, la mesure du chancelier allemand a été adoptée : à partir du samedi 1er octobre, le salaire minimum horaire sera porté à 12 euros brut, a approuvé le Parlement allemand vendredi 3 juin.
« La sécurité et la paix sont les priorités du gouvernement en ces temps difficiles », a souligné devant le Bundestag le ministre du Travail, Hubertus Heil. Il estime que cette revalorisation est une « question de respect » et participe du sentiment de sécurité des travailleurs. Près de 6,2 millions de salariés sur une population active de 45,2 millions de personnes en Allemagne verront leur rémunération augmenter.
Mis en place en 2015, le « smic » horaire allemand sera augmenté en deux étapes. D’abord de 9,82 à 10,45 euros le vendredi 1er juillet. Puis de 10,45 à 12 euros le samedi 1er octobre. Le gouvernement espère ainsi doper le pouvoir d’achat global de 4,8 milliards d’euros au sein de la première économie européenne, selon la Confédération allemande des syndicats (DGB).
La mesure est saluée par les syndicats au moment où le pouvoir d’achat est rogné par une inflation qui enchaîne les records depuis près d’un an. En mai, la hausse des prix a atteint 7,9%. Les syndicats appellent à de plus amples augmentations pour suivre la hausse des prix. Dans la sidérurgie, plusieurs milliers de salariés ont fait grève ces derniers jours pour exiger une hausse de 8,2% des salaires.
FRAUDES dans L’UE – Selon la cheffe de l’agence européenne de lutte contre la criminalité financière, les autorités des États membres de l’UE ne sont pas assez prompts à récupérer les dizaines de milliards d’euros perdus chaque année à cause de la fraude à la TVA. Laura Kövesi, procureure en chef du Parquet européen (EPPO selon l’acronyme anglais), a indiqué à Euronews que les autorités fiscales européennes ne parviennent pas à collecter 130 milliards d’euros de TVA chaque année, 30 à 60 milliards d’euros étant perdus à cause de la fraude ou « simplement volés » dans les caisses des pays.
« Si j’étais ministre des Finances, j’en perdrais probablement le sommeil, » a-t-elle déclaré. « Surtout dans le contexte économique actuel où l’inflation est très élevée, » a-t-elle renchéri.
Rappelons qu’une fraction du montant de la TVA que les États membres perçoivent alimente le budget de l’Union européenne.
Laura Kövesi s’est adressée à Euronews alors que le Parquet européen célèbre son premier anniversaire puisque son lancement opérationnel est intervenu en juin 2021.
Ce parquet indépendant, basé au Luxembourg, est chargé d’enquêter sur les crimes qui nuisent aux budgets de l’UE, notamment la fraude, la corruption et le blanchiment d’argent. Dirigée par un groupe de procureurs européens issus de chacun des 22 États membres de l’UE participants, l’instance fait avancer les affaires de criminalité financière devant les tribunaux nationaux compétents. Au cours de sa première année d’activité, l’EPPO a ouvert 929 enquêtes, émis 28 actes d’accusation et obtenu quatre condamnations. Le Parquet européen a de plus, obtenu des ordonnances judiciaires pour geler 259 millions d’euros d’actifs.
CUBA – « Des pluies intenses et fortes, ainsi que des orages, ont affecté les régions occidentale et centrale de Cuba avec des précipitations accumulées supérieures à 200 millimètres, et continueront le reste de la journée de vendredi et demain samedi« , a indiqué l’Institut de météorologie de Cuba (Insmet).
Un homme de 44 ans, porté disparu, a été retrouvé mort dans la soirée dans la province occidentale de Pinar del Rio, après être tombé dans un ruisseau, a rapporté le site d’information d’Etat Cubadebate, qui a également signalé la disparition d’un autre citoyen dans cette région.
Deux autres décès avaient déjà été signalés dans la province de La Havane, dont celui d’un homme de 69 ans. Plusieurs quartiers de la capitale, dont la vieille ville et le centre, ont été touchés par les fortes précipitations.
« Les gens avaient presque de l’eau jusqu’à la taille« , a déclaré Luis Antonio Torres, premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PPC) dans la capitale, alors qu’il visitait une zone fortement touchée, où un pont est tombé et où l’eau a pénétré dans certaines maisons.
Le phénomène est dû au passage de l’ouragan Agatha lundi au Mexique, rétrogradé mardi en tempête tropicale mais qui pourrait se réactiver en ouragan dans les prochains jours, alors qu’il est sorti sur l’Atlantique, selon le centre des ouragans de Miami. Dans la capitale, 60 effondrements de logements ont été recensés et environ 400 habitants ont été evacués, tandis que près de 2.000 autres ont quitté eux-mêmes leurs habitations pour se mettre à l’abri, ont indiqué les autorités.
Au total, 50.000 clients de la province de La Havane sont privés d’électricité, ont-elles précisé.
COLOMBIE – Cinq suspects ont été arrêtés en Colombie dans l’enquête sur le meurtre de Marcelo Pecci, procureur anti-drogue paraguayen assassiné début mai par des tueurs à gages, ont annoncé vendredi les autorités colombiennes, en premier lieu le président Ivan Duque, en déplacement aux Etats-Unis.
« Dans une opération où ont collaboré la police nationale de la Colombie, les services du procureur général de Colombie et les autorités paraguayennes, nous avons arrêté toutes les personnes présumées impliquées, dont l’auteur de l’assassinat du procureur Marcelo Pecci », a annoncé le président Duque dans un message vidéo.
Le procureur général de Colombie, Francisco Barbosa, a fait état dans une vidéo diffusée sur Twitter de l’arrestation vendredi « de cinq personnes dans la ville de Medellin, pour leur participation présumée dans le meurtre de M. Marcelo Pecci ». Les suspects devaient être déférés devant un magistrat dans les prochaines heures, a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Intérieur du Paraguay, Federico Gonzalez, a pour sa part précisé, depuis Asuncion, que les suspects étaient pour quatre d’entre eux des ressortissants colombiens, et l’autre un Vénézuélien.
DIESELGATE – Le constructeur automobile Fiat Chrysler USA (FCA US, désormais filiale du groupe Stellantis), a plaidé coupable aux Etats-Unis dans l’affaire des émissions de véhicules diesel vendus dans le pays et accepté de payer 300 millions de dollars. Le ministère de la Justice accusait le groupe d’avoir trompé les autorités et les consommateurs en faisant des déclarations fausses ou trompeuses sur les systèmes de contrôle des émissions de plus de 100.000 véhicules des marques Jeep et Ram ainsi que sur les émissions, la consommation de carburant et le respect des normes américaines sur les émissions.
FCA US a accepté de verser une amende pénale de 96 millions de dollars et de rembourser 204 millions de gains générés par cette fraude.
« La reconnaissance de culpabilité d’aujourd’hui démontre l’engagement du ministère à poursuivre tous les types de malversations commises par les entreprises et à tenir pour responsables les entreprises qui cherchent à placer les bénéfices au-dessus de la franchise, de la bonne gouvernance et des mesures destinées à redresser la situation », a commenté Kenneth Polite, procureur général adjoint au ministère, dans un communiqué.
FRANCE – Emmanuel Macron veut réunir après les législatives un « Conseil national de la refondation » avec les « forces politiques, économiques, sociales, associatives » ainsi que des citoyens tirés au sort, sur les réformes touchant notamment au pouvoir d’achat, à l’écologie, aux institutions et aux retraites. « J’ai porté cinq objectifs pendant la campagne : l’indépendance (industrielle, militaire, alimentaire…), le plein-emploi, la neutralité carbone, les services publics pour l’égalité des chances et la renaissance démocratique avec la réforme institutionnelle. Pour les atteindre je veux réunir un Conseil national de la refondation, avec les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et de citoyens tirés au sort », affirme le président de la République dans un entretien à plusieurs quotidiens régionaux diffusé vendredi soir.
Il souhaite que la Première ministre Elisabeth Borne et son gouvernement « puissent faire vivre » ce Conseil national de la refondation, clin d’œil au Conseil national de la résistance (CNR) qui coordonnait les différents mouvements de la Résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le président précise qu’il y aura « une première séquence de plusieurs jours, puis des rendez-vous réguliers » et que la première portera sur le pouvoir d’achat, préoccupation numéro un des Français. « Nous allons apporter des réponses aux fonctionnaires avec le point d’indice, aux retraités… Dès cet été sera voté la loi pouvoir d’achat et un texte de simplification et d’urgence pour les projets d’énergie », précise-t-il. Sur la réforme des retraites, il assure qu’elle entrera en vigueur « dès l’été 2023 ».
BENZEMA – L’attaquant français Karim Benzema, « épuisé » par la procédure, a renoncé à faire appel dans l’affaire de la « sextape », où il a été condamné en première instance à un an de prison avec sursis, annonce son avocat samedi dans le journal L’Equipe. « Ce désistement entérine une décision de condamnation et apparemment de culpabilité. C’est une vérité judiciaire. Mais ce n’est pas la réalité », a commenté Me Hugues Vigier auprès du quotidien sportif.
Ce revirement rend définitive la peine prononcée en première instance, en novembre 2021, à l’encontre de l’avant-centre du Real Madrid. Il avait été condamné à un an de prison avec sursis et 75.000 euros d’amende pour complicité de tentative de chantage contre son ancien coéquipier en équipe de France, Mathieu Valbuena.
Le joueur de 34 ans était le seul des cinq condamnés pour tentative de chantage ou complicité à avoir fait appel de sa sanction pénale. Il devait être rejugé les 30 juin et 1er juillet devant la 9e chambre de la cour d’appel de Versailles.
Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Versailles avait estimé que le footballeur s’était « personnellement impliqué, au prix de subterfuges et de mensonges, pour convaincre son coéquipier de se soumettre au chantage ». Benzema a toujours clamé son innocence dans cette affaire.