
MAROC – Exaspérés par la hausse continue des prix des carburants et le refus du gouvernement de leur accorder plus de subventions, la coordination des syndicats des professionnels du transport de marchandises menace d’organiser une grève nationale après la célébration de l’Aïd Al-Adha.
Les professionnels du secteur du transport sont remontés face à la hausse « continue et inédite » des prix des carburants. Pour les syndicats, l’absence d’un soutien conséquent en vue de plafonner les tarifs des carburants « à des niveaux abordables par l’ensemble des professionnels » est un motif supplémentaire qui justifie cette nouvelle menace de grève, souligne un communiqué de la coordination. Au moins cinq syndicats sont engagés dans cette nouvelle menace de protestation qui a pour but de forcer la main au gouvernement pour une augmentation de la subvention qui leur avait déjà été accordée.
ALGERIE-MAROC – La crise entre l’Algérie et le Maroc a pris une nouvelle tournure et affecte désormais le secteur de la recherche scientifique. Les autorités algériennes ont en effet décidé de suspendre toute forme de coopération universitaire avec le Maroc. Dans une note publiée le lundi 3 juillet 2022, le ministère algérien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique interdit formellement aux universitaires algériens de prendre part à des congrès organisés au Maroc et demande aux chercheurs algériens de cesser toute collaboration avec des publications et revues scientifiques marocaines. Cette note est adressée aux recteurs et chefs d’établissements de l’ensemble des universités algériennes, rapportent plusieurs médias locaux. La note, signée par le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, précise que la décision est justifiée par « la présence d’universitaires algériens dans le comité scientifique » d’une revue marocaine connue pour « son hostilité pour l’Algérie ». La note explique que la revue marocaine en question « a déjà publié des articles hostiles à l’Algérie, [et qu’elle] défendent les thèses marocaines sur la question du Sahara occidental ».
SAHARA – Rabat prône la reprise des « tables rondes » pour parvenir à une « solution politique » du conflit du Sahara occidental, un format rejeté par l’Algérie qui soutient les indépendantistes du Polisario, a indiqué mardi la diplomatie marocaine en recevant l’envoyé de l’ONU Staffan de Mistura. « La délégation marocaine a rappelé les constantes de la position du Maroc (…) pour une solution politique, basée exclusivement sur l’initiative marocaine d’autonomie, dans le cadre de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du royaume », souligne le communiqué. « Elle a réitéré l’attachement du Maroc au processus politique des tables rondes » afin de parvenir à une solution politique « réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis », conclut-il.
A New York, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a évoqué une « réunion utile » entre Staffan de Mistura et Nasser Bourita. « Dans le contexte du processus politique sur le Sahara occidental, l’envoyé personnel compte mener d’autres voyages dans la région visant à faire avancer ce processus », a-t-il ajouté.
Rabat, qui contrôle près de 80% de ce territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le feu mais jamais concrétisé.

LIBYE MIGRANTS – Vingt-deux migrants dont trois enfants, tous originaires du Mali, sont morts dans un naufrage au large des côtes libyennes, a annoncé mardi l’ONU, citant des survivants qui ont fait état de victimes mortes noyées ou de déshydratation. Après neuf jours en mer dans un canot pneumatique, 61 survivants, pour la plupart originaires du Mali, ont été secourus par les garde-côtes libyens et ramenés à terre, a déclaré l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Les migrants avaient pris place à bord de cette embarcation dans la ville libyenne de Zuwara, près de la frontière tunisienne, le 22 juin, a dit la porte-parole de l’OIM, Safa Msehli. «Après neuf jours en mer, ils ont été récupérés par les garde-côtes libyens», a-t-elle ajouté. Ils ont été ramenés à terre samedi. «Selon les survivants, vingt-deux migrants, tous originaires du Mali, sont morts pendant le voyage. Les causes de décès signalées sont la noyade et la déshydratation. Parmi les morts, figurent trois enfants. Le nombre total des survivants est de 61, dont la majorité vient du Mali», a expliqué la porte-parole, soulignant que certains migrants étaient en très mauvais état de santé et avaient été emmenés dans des hôpitaux par l’OIM.
LIBYE – Une mission nommée par l’ONU en Libye a déclaré lundi qu’il y a de « probables fosses communes » qui doivent encore être examinées, peut-être jusqu’à 100, dans une ville où des centaines de corps ont déjà été trouvés, et elle a exhorté Tripoli à poursuivre les recherches.
Le rapport qui sera soumis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU cette semaine détaille comment une milice dirigée par sept frères a exécuté et emprisonné des centaines de personnes entre 2016 et 2020, les gardant parfois dans de minuscules structures ressemblant à des fours, appelées « les boîtes », auxquelles on mettait le feu pendant les interrogatoires.
Les preuves d’enlèvements, de meurtres et de torture à Tarhouna, mises au jour par la Mission d’établissement des faits indépendante, représentent l’un des exemples les plus flagrants de violations des droits dans la période turbulente qui a suivi l’éviction de Mouammar Kadhafi en 2011.
Parmi les victimes figurent des personnes handicapées ainsi que des femmes et des enfants, indique le rapport de 51 pages. Les autorités libyennes ont déjà récupéré 247 corps dans des fosses communes et individuelles. Il pourrait encore y avoir jusqu’à 100 fosses communes non encore découvertes », indique le rapport.
SYRIE – Le Conseil de sécurité des Nations-Unies doit se prononcer dans les prochains jours sur le renouvellement de l’autorisation donnée à l’ONU pour acheminer l’aide humanitaire en Syrie à la frontière syro-turque. Ce couloir humanitaire, mis en place depuis 2014, est destinée aux 2,4 millions de personnes habitant dans la région d’Idleb, entre les mains des groupes rebelles et jihadistes. Alors que les besoins humanitaires de la Syrie ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de la guerre, ces livraisons pourraient être interrompues si la Russie décide d’imposer son véto à leur renouvellement.
La fermeture du dernier couloir humanitaire de l’ONU entre la Turquie et les zones contrôlées par les jihadistes et les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie serait une » catastrophe » pour des millions de personnes, a averti un responsable onusien.
» Il s’agit de l’une des populations les plus vulnérables au monde. Il est absolument essentiel que nous maintenions cette bouée de sauvetage « , a déclaré Mark Cutts, coordinateur adjoint régional de l’ONU pour la Syrie, lors d’un entretien en ligne le week-end avec l’AFP à Beyrouth. Plus de 4.600 camions d’aide transportant principalement de la nourriture ont traversé le passage de Bab al-Hawa cette année, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

SYRIE-FRANCE – Le rapatriement en France mardi matin de 16 femmes et 35 mineurs prisonniers des forces kurdes en Syrie ne clôt pas la question des enfants français retenus dans des conditions humanitaires très dégradées, loin de là. Selon les informations de RTL, les autorités françaises recensent encore 106 femmes et environ 260 mineurs répartis dans deux camps de prisonniers, à Roj et al-Hol, dans le Nord-Est de la Syrie. Les chiffres qui circulaient ces derniers mois de 80 femmes et 200 enfants français dans les camps kurdes sont sous-évalués d’après les sources de RTL.
La secrétaire d’État à l’enfance Charlotte Caubel a indiqué lundi 4 juillet sur Twitter que les retours allaient se poursuivre en vue de protéger les enfants sans toutefois indiqué quand aurait lieu le prochain voyage. D’après nos informations l’objectif du gouvernement, après avoir longtemps traîné les pieds sur cette question, est bel et bien désormais de faire revenir un grand nombre d’enfants, au besoin avec leurs mères, comme cela vient d’être fait.
IRAN NUCLEAIRE – L’Iran a ajouté des exigences sans rapport avec les discussions sur son programme nucléaire lors des dernières négociations à Doha, et a fait des progrès alarmants concernant l’enrichissement de l’uranium, a déclaré mardi l’envoyé américain pour les pourparlers sur le rétablissement d’un accord nucléaire. Robert Malley, a par ailleurs indiqué qu’une proposition de calendrier prévoyant un retour de l’Iran dans le giron de l’accord nucléaire et un assouplissement des sanctions était toujours sur la table. Mais selon Robert Malley, l’Iran aurait ajouté de nouvelles conditions à son retour à l’accord nucléaire lors des dernières discussions indirects avec les Etats-Unis qui ont eu lieu au Qatar la semaine dernière. « Ils ont ajouté des demandes qui n’ont rien à voir avec l’accord nucléaire, des choses qu’ils avaient déjà exigé dans le passé », a-t-il indiqué.
« La discussion qui doit vraiment avoir lieu aujourd’hui n’est pas tant entre nous et l’Iran, qu’entre l’Iran et lui-même », a affirmé Robert Malley. « L’Iran doit décider s’il est prêt à se conformer de nouveau à l’accord. »
Le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell, presse les parties engagées dans les pourparlers sur le dossier du nucléaire iranien de « prendre des décisions maintenant » pour sauver l’accord.
LIBAN – La crise financière sauvage du Liban s’aggrave alors qu’elle entre dans sa quatrième année, la paralysie politique réduisant l’espoir de réformes qui pourraient débloquer le soutien étranger et éviter les troubles sociaux, selon des analystes, des législateurs et d’anciens fonctionnaires. La situation d’urgence pourrait faire boule de neige à l’automne si les dissensions politiques privent l’État de l’autorité exécutive nécessaire pour promulguer des réformes ou conclure un accord avec le FMI et les pays donateurs, ont-ils déclaré.
En avril, le Liban a convenu d’un financement de 3 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI), sous réserve de mesures clés pour faire face à sa crise financière, qui s’est transformée en véritable crise en octobre 2019. En mai, les candidats réformateurs ont obtenu des scores significatifs aux élections parlementaires et le cabinet sortant a adopté un nouveau plan de redressement financier. Mais ces développements ont depuis été éclipsés par l’impasse politique et l’opposition du secteur bancaire au plan, suggérant que l’un des pires effondrements financiers au monde pourrait s’éterniser. La formation d’un cabinet est déjà généralement un processus de plusieurs mois au Liban, mais il pourrait s’éterniser encore plus, car les partis tentent de s’assurer une influence dans l’éventualité où la présidence resterait vacante après la fin du mandat de Michel Aoun en octobre.

CISJORDANIE – Un Palestinien a été tué ce mercredi lors d’un raid de l’armée israélienne à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, ont indiqué des sources palestiniennes. Rafiq Riyad Ghannem a été tué « à Jénine à l’aube aujourd’hui », a annoncé le ministère palestinien de la Santé. Il était âgé de 20 ans, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès de l’armée israélienne.
Celle-ci a multiplié ces dernières semaines les raids à Jénine, dont le camp de réfugiés est un bastion des factions armées palestiniennes d’où étaient originaires des auteurs d’attaques récentes en Israël.
Depuis fin mars, les forces de sécurité israéliennes mènent des opérations quasi-quotidiennes en Cisjordanie à la suite d’une série d’attaques perpétrées par des Palestiniens et des Arabes israéliens en Israël et en Cisjordanie.
ISRAËL-TURQUIE – La ministre de l’Economie et de l’Industrie a annoncé mardi sa décision de rouvrir le Bureau économique israélien en Turquie. Situé à Istanbul, il rouvrira à partir du 1er août après trois années de fermeture.
« Le Bureau économique jouera un rôle central dans l’approfondissement et le renforcement des relations avec la Turquie, qui est un partenaire important pour Israël. Il fournira une assistance et un soutien aux exportations israéliennes, en identifiant et en créant des opportunités commerciales, et en contribuant de manière significative à l’expansion du commerce bilatéral », a déclaré la ministre Orna Barbivay.
« La réouverture du Bureau économique reflète l’engagement d’Israël à approfondir les liens économiques avec la Turquie. », a ajouté la ministre.
La réouverture du bureau économique à Istanbul affectera environ 1.540 entreprises israéliennes exportant vers le marché turc, et contribuera à renforcer leurs opérations commerciales sur ce marché.
La Turquie est le quatrième partenaire commercial le plus important de l’économie israélienne et la cinquième destination de ses exportations en 2021.
EGYPTE – Le Caire a lancé mardi un processus de « dialogue national », censé permettre à tous les acteurs de la société et aux partis politiques d’échanger librement leurs points de vue dans des domaines aussi vastes que la politique, l’économie et la société.
« Nous faisons aujourd’hui le premier pas vers une nouvelle république », s’est félicité Diaa Rashwan, le coordinateur général de l’initiative, également président du syndicat des journalistes. « Le dialogue vise à créer des espaces communs permettant parfois des accords ou des désaccords complets », a-t-il déclaré, lors d’une réunion inaugurale du conseil d’administration de la consultation. C’est du moins l’objectif affiché de ce dialogue, annoncé par le président Abdel Fattah Al Sissi fin avril. Cette initiative intervient dans le contexte d’une dégradation de la conjoncture économique, en raison notamment des conséquences de la guerre en Ukraine. Le Caire a ainsi adressé en mars, pour la troisième fois en six ans, une demande d’aide financière au FMI . L’annonce de ce dialogue a cependant été reçue avec scepticisme. « Les Egyptiens sont intéressés mais tout le monde attend de voir ce qui va se passer », estime Mohamed Anwar al-Sadat, membre du Conseil national pour les Droits humains et président du Parti de la réforme et du développement. « C’est une opportunité mais il va falloir suivre la mise en œuvre des décisions qui seront prises à l’issue des discussions ».
Les modalités du dialogue et son échéance n’ont pas encore été fixées. L’exclusion préalable d’une partie de l’opposition suscite également des interrogations.

SOUDAN – Sans surprise, les forces politiques soudanaises ont rejeté la proposition du chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan, qui avait annoncé lundi ouvrir la voie aux forces civiles pour former un gouvernement, au terme d’un processus de dialogue auquel l’armée ne participerait pas.
Pour les Forces de la liberté et du changement il s’agit d’un non-événement. Pire, « d’une trahison », selon un cadre de la coalition, une diversion « tendant à faire croire que l’armée rentre dans ses casernes », selon un autre.
La coordination des Comités de résistance de la capitale a pour sa part publié un communiqué virulent et menaçant contre le général et ses alliés, leur promettant de les traduire en justice. Le Parti communiste n’a pas officiellement réagi, mais un responsable a fait savoir qu’il ne prenait pas les annonces au sérieux.
Plusieurs observateurs ont d’ailleurs souligné l’ambiguïté de l’allocution du général, promettant par exemple la création d’un « Conseil militaire suprême », qui serait en charge de la défense nationale, mais aussi de la Banque centrale et de la diplomatie.
L’opposition civile, unanimement, a donc appelé les Soudanais à maintenir la pression sur les putschistes. Notamment à travers des sit-in, qui se sont reformés dans la capitale, après avoir été dispersés par la violence dans la nuit. Cela aussi avec des grèves qui ont commencé mardi, particulièrement chez les enseignants et les médecins.
MOZAMBIQUE – Les djihadistes d’Ansar Al-Sunnah sont clairement repartis à l’offensive ces derniers mois, soutenus par une véritable campagne de communication orchestrée par les médias de l’État islamique auquel ils ont fait allégeance en 2019.
Depuis la fin du mois de mai, les attaques sont pratiquement quotidiennes et ne se cantonnent plus uniquement à la province du Cabo Delgado dans le nord du pays. Les islamistes, qui font désormais face non seulement à l’armée nationale, mais aussi à des renforts venus du Rwanda et d’autres envoyés par les pays de la SADC (Communauté d’Afrique australe) ont adapté leur stratégie. Ils se sont constitués en petites cellules mobiles. Le 28 juin dernier, ces islamistes n’ont pas hésité à attaquer par surprise une garnison à Nangade (Cabo Delgado). Le commandant de la garnison a été abattu et les rebelles sont repartis avec un stock d’armes et de munition. Une “action d’éclat” mise en avant sur les réseaux sociaux de l’État islamique qui ont revendiqué l’action, photo à l’appui.
Ces derniers temps, l’EI a décidé de mettre en exergue ses branches africaines. Une vraie campagne de communication qui passe par des messages envoyés en vidéo par des combattants de l’EI en Syrie et en Irak, les deux principales « ailes » du mouvement, qui saluent et mettent en exergue le courage de « leurs frères africains » en pointant en premier lieu les combattants mozambicains puis les membres des ADF qui sévissent en RDC. Les combattants du Mali, du Nigeria et du Sahel sont aussi mis en évidence.
AFRIQUE DU SUD – Un terrible binôme d’orques s’attaque violemment aux grands requins blancs installés depuis des années au sud de l’Afrique du Sud. Une étude révèle que les squales ont largement fui la zone.
Les grands requins blancs (Carcharodon carcharias) mesurent environ six mètres de long, pèsent plus de 2.000 kilos et possèdent . On pourrait facilement croire qu’ils ne craignent personne. Et pourtant, terrorisés par les agissements de deux orques (Orcinus orca), certains ont préféré délaisser leur zone de vie au large de l’Afrique du Sud. Depuis des années, des grands requins blancs étaient installés au niveau de la côte de Gansbaai, un lieu où ils dominaient la chaîne alimentaire. Mais tout a changé en 2017. . Depuis cette année-là, huit grands blancs ont été découverts échoués sur une plage. Sept avaient eu leur foie mangé (cet organe chez le requin est particulièrement riche en lipides) et d’autres avaient aussi eu le cœur consommé. « Leurs blessures étaient faites par la même paire d’orques qui en ont probablement tué plus. Il est largement admis que d’autres orques sont également capables de telles attaques.
Ces mammifères possèdent une morphologie très impressionnante. Ils peuvent atteindre une taille de neuf mètres pour un poids supérieur à 6.000 kilos. Et le duo qui terrorise les grands requins, baptisées Bâbord et Tribord par les chercheurs, auraient des dents plus plates que celles de leurs congénères qui s’attaquent aux mammifères marins.
INSOLITE – On ne l’appelle pas « la plus belle avenue du monde » par hasard. Les Champs-Elysées ont retrouvé un niveau de fréquentation supérieur de 23 % à la période pré-Covid-19, selon une étude menée par Mytraffic, le leader européen de l’analyse de flux. Elle est d’ailleurs la seule parmi les artères des métropoles étudiées (Amsterdam, Rome, Madrid, Berlin, Londres et Bruxelles) dans ce cas. Toujours selon Mytraffic, il y avait en moyenne en mai 2022, 880.000 passages devant une boutique, ce qui constitue une hausse de 102 % par rapport à l’année précédente.
C’est une bonne nouvelle pour les acteurs économiques des Champs-Elysées alors qu’on s’attendait plutôt à un retour aux niveaux pré-Covid en 2023. Selon l’étude, ce rebond fort s’explique par trois facteurs : « Dynamisme financier retrouvé, retour des touristes et surtout émulation pré-Paris 2024 ». Entre aussi en compte le projet de réaménagement de l’avenue, annoncé en mai par Anne Hidalgo et le Comité Champs-Élysées qui « rendra l’avenue plus verte et harmonisera toutes ses terrasses. Dans ce classement des artères commerciales les plus résilientes, les Champs-Elysées devancent la Leidsestraat d’Amsterdam (+55 % de fréquentation sur un an) et la Via Corso à Rome (+49 %).
GUINEE – Plusieurs membres d’une coalition, dont son dirigeant qui a récemment menacé de manifester contre la junte au pouvoir, ont été violemment interpellés mardi par la police à Conakry, après des déclarations visant le parlement de transition et la justice, ont indiqué le parquet et leur avocat.
La police a arrêté trois membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition qui avait orchestré des mois de mobilisation de 2019 à 2021 contre l’ancien président Alpha Condé (2010-2021), renversé en septembre 2021 par une junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya.
Le coordonnateur national du FNDC, Oumar Sylla dit Foniké Mengué, Mamadou Billo Bah et le rappeur Djanii Alfa ont été violemment arrêtés par la police au siège de leur coalition, où ils tenaient une conférence de presse. Les deux premiers ont été battus et leurs vêtements déchirés par des policiers, a constaté un journaliste de l’AFP.
MM. Sylla et Bah sont poursuivis pour avoir « produit et diffusé par le biais d’un système informatique des propos injurieux contre le Conseil national de transition (CNT) », le parlement de transition mis en place par la junte, a expliqué mardi le procureur de la cour d’appel de Conakry, Alphonse Richard Wright, sur la radio privée Fim FM.
Le rappeur Djanii Alfa avait récemment critiqué des propos du président du CNT, Dansa Kourouma, qui prônait un regroupement des partis de Guinée dans deux ou trois blocs en fonction de leur idéologie, avant d’être menacé d’arrestation par le procureur, a indiqué l’avocat des trois hommes, Salifou Béavogui, à l’AFP. M. Sylla avait critiqué ces menaces du procureur sur sa page Facebook. Les propos reprochés à M. Bah n’ont pas été précisés.
MIGRANTS MANCHE – Un important réseau d’immigration clandestine, organisant des traversées de la Manche par bateaux, a été démantelé lors de la plus grande opération internationale de la sorte menant à 39 arrestations, a-t-on appris ce mercredi lors d’une conférence de presse à Eurojust. Il s’agit d’une grande organisation criminelle irako-kurde, structurée et de haut niveau, qui avait la mainmise sur le passage de migrants de la France vers le Royaume-Uni par la traversée de la Manche, selon les enquêteurs.
Le réseau est soupçonné d’avoir fait passer jusqu’à 10.000 migrants originaires du Moyen-Orient et d’Afrique de l’Est de la France vers le Royaume-Uni au cours des 12 à 18 derniers mois avec de petites embarcations pneumatiques.
Les 39 arrestations ont été effectuées lors d’une opération internationale menée conjointement par la France, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, coordonnée par Europol et Eurojust, toutes deux basées à La Haye. Au cours de plus de 50 perquisitions, 1.200 gilets de sauvetages, près de 150 bateaux pneumatiques et 50 moteurs ont été saisis, tout comme plusieurs milliers d’euros en liquidités, des armes et de la drogue, ont précisé les agences. Ces chiffres sont provisoires puisque des perquisitions sont encore en cours. Les suspects facturaient en moyenne 2.500 à 3.500 euros par migrant, selon la nationalité, générant pas moins de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires, selon les estimations d’Europol.

GRANDE BRETAGNE – Les démissions se poursuivent dans le gouvernement britannique. Ce mercredi 6 juillet, au lendemain des départs fracassants des ministres de la santé et des finances, le secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et de la famille, le ministre chargé des normes scolaires et l’assistante auprès du secrétaire d’Etat aux transports ont annoncé leur départ du gouvernement, fragilisant encore le premier ministre Boris Johnson, empêtré dans une vague de scandales.
Le secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et de la famille, Will Quince, a jugé qu’il n’avait « pas le choix », après avoir répété « de bonne foi » dans les médias des éléments fournis par les services du premier ministre « qui se sont avérés inexacts ». L’assistante auprès du secrétaire d’Etat aux transports, Laura Trott, a, pour sa part, démissionné jugeant que la confiance était « perdue ».
Mardi soir, les ministres de la santé, Sajid Javid, et des finances, Rishi Sunak, avaient annoncé à quelques minutes d’intervalle leur démission, lassés des scandales à répétition qui secouent le gouvernement depuis des mois.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a nommé son ministre de l’Education, Nadhim Zahawi, au poste de ministre des Finances. Ce Kurde né en Irak est arrivé au Royaume-Uni avec sa famille sans parler un mot d’anglais, et a ensuite mené une carrière lucrative dans les affaires.
Le premier ministre a déclaré cet après-midi qu’il allait continuer soin travail à Downing Street.
NORVEGE – La catastrophe a été évitée de justesse. Mardi 5 juillet, dans la soirée, le gouvernement norvégien a décidé d’intervenir pour mettre fin à un mouvement de grève, commencé le matin même pour obtenir des augmentations de salaire. Un geste rare, qui révèle la gravité de la situation, alors que la grève, si elle s’étendait, menaçait de stopper plus de la moitié des exportations de gaz naturel du pays, deuxième fournisseur du Vieux Continent, dont un quart de la consommation d’énergie provient du royaume scandinave.
Le gouvernement a annoncé qu’il renvoyait les partenaires sociaux devant un conseil national des salaires. Les grévistes étaient priés de reprendre immédiatement le travail. Elisabeth Brattebo Fenne, négociatrice pour le patronat, s’est réjouie que le gouvernement « comprenne la gravité de la situation et prenne des mesures pour maintenir la bonne réputation de la Norvège en tant que fournisseur fiable et stable de gaz naturel en Europe ».
ARABIE SAOUDITE – Le plus grand pèlerinage musulman du hajj depuis la pandémie de Covid-19 débute mercredi 6 juillet, avec des centaines de milliers de fidèles, souvent sans masque, attendus autour du site le plus sacré de l’islam, à La Mecque, dans l’ouest de l’Arabie saoudite. Un million de musulmans vaccinés, dont 850.000 venant de l’étranger, sont autorisés à effectuer le hajj cette année, après deux années de limitation drastique des participants en raison de la pandémie.
Beaucoup ont choisi d’accomplir le premier rituel avant la date officielle, certains brandissant le nom et le drapeau de leur pays, à l’instar d’un groupe de pèlerins arborant «Hajj 2020 – Tchad» au dos de leurs robes blanches. Mardi après-midi, des hommes drapés de blanc et des femmes en robe de toutes les couleurs ont défilé aux alentours de la Kaaba, la majorité sans masque, pourtant obligatoire à la Grande Mosquée. Le hajj, dont les participants sont choisis par tirage au sort parmi des millions de candidats, accueille un nombre plus important de pèlerins qu’en 2020 et en 2021, mais toujours très en dessous par rapport à avant la pandémie. Ils étaient 2,5 millions en 2019.
UE – Le vote s’annonçait serré, le sujet divisait au sein même des familles politiques. Les eurodéputés ont validé, mercredi 6 juillet, le projet de labellisation verte pour les centrales nucléaires et à gaz, deux sources d’énergie considérées par Bruxelles comme nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les eurodéputés devaient dire s’ils approuvaient ou non une objection, adoptée le 14 juin par les commissions parlementaires des affaires économiques et de l’environnement, synonyme de veto contre le texte de l’exécutif européen. Un tel rejet, rarissime, aurait été une gifle pour la Commission européenne. Cette classification (dite « taxonomie ») doit aider à mobiliser des fonds privés dans ces projets. Elle s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone de l’UE en 2050. Mais la reconnaissance de la contribution du gaz et du nucléaire à la lutte contre le changement climatique, pourtant effectuée sur la base de rapports d’experts, a provoqué la colère d’organisations écologistes qui ont dénoncé une opération de « greenwashing ». Le label « vert » était, jusqu’ici, réservé aux énergies renouvelables.

FOOT FEMININ – Fortes d’un soutien populaire inédit, les « Lionesses » (Lionnes) anglaises vont se lancer à l’assaut de « leur » Euro contre l’Autriche, mercredi, devant une audience record pour un match de la compétition, à Old Trafford (21h00). Repoussé d’un an, en raison de la pandémie de Covid-19, et bénéficiant aussi du décalage à novembre-décembre du Mondial masculin au Qatar, qui ne saturera donc pas l’espace médiatique en ce début d’été, ces 13e Championnats d’Europe féminins des nations s’annoncent prometteurs et spectaculaires.
« Le niveau est tellement élevé maintenant, c’est très difficile de prédire à quoi ressemblera la fin du tournoi », a reconnu la sélectionneuse néerlandaise Wiegman recrutée par les Anglaises pour gagner. « Beaucoup de pays sont en bonne position, nous le sommes aussi. En tournoi, on voit parfois des choses surprenantes et on espère en profiter » a-t-elle poursuivi. L’Allemagne, l’Espagne – même privée de sa star Alexia Putellas victime d’une rupture des ligaments croisés – le Danemark, les Pays-Bas , la Norvège et la France ont leur chance.
UKRAINE – Les forces russes continuent de progresser dans le Donbass, où les habitants de Sloviansk, prochaine cible de Moscou, sont appelés à évacuer face aux intenses bombardements. « Mon principal conseil : évacuez ! », a lancé mardi soir le gouverneur de la région de Donetsk Pavlo Kyrylenko à l’adresse des habitants de la ville de Sloviansk, ajoutant que « pendant la semaine, il n’y a pas eu un jour sans bombardement ». En effet, selon le gouverneur, Seriy Hadaï, « il y a encore beaucoup de bombardements dans la région de Lougansk et dans la région de Donetsk. Ils bombardent tout ce qui se dresse sur leur chemin », explique-t-il en faisant référence aux forces armées russes. Selon lui, l’armée russe a envoyé des renforts et des troupes de réserve dans cette partie du conflit mais subit de « lourdes pertes ».
Zelensky recadre son état-major
Des tensions sont visiblement apparues entre le président ukrainien et son état-major. En cause, l’application par ce dernier de règles datant de l’ère soviétique et interdisant aux conscrits de quitter leur région et lieu de résidence sans l’aval des autorités militaires. L’application de cette règle a été l’objet de fortes critiques sur les réseaux sociaux mais aussi dans les rangs du Parlement qui viennent de déposer une proposition de loi afin de changer les règles héritées de l’Union soviétique. « Je promets au peuple de clarifier la question et de continuer à demander à l’état-major de ne pas prendre de telles décisions sans moi. » Il y a « incompréhension » et « indignation » dans la société, a-t-il expliqué dans son intervention vidéo quotidienne. Et de préciser que lors de la prochaine réunion de l’état-major général, le ministre de la Défense, le chef d’état-major et le commandant en chef de l’armée devraient lui rendre compte en détail. Ce mercredi, l’état-major a tenté de se justifier en expliquant qu’il était nécessaire de mettre à jour les données sur les personnes pouvant être mobilisées.
Armes chimiques : Moscou accuse

A l’antenne de la chaîne de télévision Rossiya 24, le représentant permanent russe auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), Alexander Shulgin, a indiqué que Moscou avait alerté l’organisation internationale. Et a envoyé une note au secrétariat technique de l’OIAC pour le prévenir que Kiev prépare une provocation impliquant l’utilisation de substances toxiques à la centrale thermique de Sloviansk.
Par ailleurs, l’ex-président russe Dmitri Medvedev a évoqué le recours à l’arme nucléaire en excluant par avance l’éventualité de sanctions prises contre Moscou par la justice internationale, à l’heure où la Cour pénale internationale (CPI) enquête sur des crimes de guerre présumés commis en Ukraine. « L’idée même de châtier un pays qui a le plus grand arsenal nucléaire au monde est absurde en soi. Et cela crée potentiellement une menace pour l’existence de l’humanité », a écrit sur son compte Telegram l’actuel vice-président du puissant Conseil de sécurité russe.
Moscou critique Macron
Le chef de la diplomatie russe s’est offusqué ce mercredi de la publication par la chaîne de télévision France 2 d’un entretien entre les présidents français et russe, quatre jours avant que Moscou lance son assaut contre l’Ukraine. « L’étiquette diplomatique ne prévoit pas de fuites unilatérales de [tels] enregistrements », a relevé Sergueï Lavrov, au cours d’un déplacement au Vietnam. La conversation téléphonique de neuf minutes très tendue entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine a été diffusée dans un documentaire de la chaîne de télévision française France 2, qui retrace la médiation du président français pour tenter d’empêcher l’embrasement du conflit en Ukraine, Moscou étant alors accusé de préparer une offensive, en dépit de ses dénégations répétées.
M. Lavrov a jugé que la Russie n’avait pas à rougir du contenu de la conversation entre les deux dirigeants. « Nous menons toujours les négociations de telle manière que nous n’ayons jamais à avoir honte. Nous disons toujours ce que nous pensons, nous sommes prêts à répondre de nos paroles et à expliquer notre position », a-t-il dit.
L’enjeu des stocks de munitions

La guerre en Ukraine offre depuis février le sombre spectacle d’un conflit de haute intensité dans lequel l’artillerie est décisive et dont l’issue pourrait se jouer aussi sur un élément de logistique essentiel : les stocks de munitions. Particulièrement gourmandes en projectiles de toutes sortes, de la balle de fusil d’assaut à l’obus de 155 mm en passant par le missile de précision, les armées ukrainienne et russe se livrent à une guerre d’attrition des munitions, comme avec soldats et équipements. Objectif : durer plus longtemps que l’ennemi.« C’est la question du moment », confirme un haut gradé européen qui a requis l’anonymat. « C’est une question de flux et de stocks (…). Ce qui caractérise un conflit de haute intensité, c’est la consommation extrêmement élevée de munitions de tous calibres. » Concernant les obus, par exemple, selon un rapport de l’institut britannique RUSI, « la Russie tire approximativement 20 000 obus de 152 mm par jour, à comparer à 6 000 pour l’Ukraine ». Mais les protagonistes ne disposent pas des mêmes moyens. La Russie s’appuie sur une production répartie sur son territoire, avec un réseau de communications maîtrisé. L’Ukraine, elle, ne résiste que grâce aux stocks et aux usines des Occidentaux.