Le comité général des prisons et de la rééducation a publié, ce jeudi 9 septembre 2021, un communiqué de presse pour répondre au communiqué du parti Amal wa âamal dans lequel il a dénoncé les conditions de détention du député Yassine Ayari.
Le comité des prisons a souligné :
Que l’administration carcérale d’El Mornaguia n’a aucun droit d’interdire à un prisonnier de rencontrer le juge d’application des peines.
Que Yassine Ayari bénéficie des soins de santé nécessaires, comme le reste des détenus, conformément aux dispositions de la loi n° 2001-52 du 14 mai 2001 relative au régime pénitentiaire.
Que pour des raisons de sécurité, il n’est pas possible d’autoriser l’introduction d’appareils de chauffage des aliments dans les cellules de prison, du fait que de tels équipements peuvent constituer une menace directe pour la sécurité de l’unité et la sécurité des détenus, sachant que l’administration pénitenciaire fournit des repas chauds pour tous les détenus.
Que le plafond d’achat de cigarettes, autorisé dans les points de vente de la prison, est de dix paquets par semaine, ce qui permet d’éviter l’apparition de cas d’extorsion surtout auprès des détenus démunis qui ne reçoivent pas les visites de leurs proches. Yassine Ayari, selon le comité, a voulu dépasser ce plafond ce qui lui a été interdit.
Que tous les détenus disposent dans leurs cellules d’horloges murales et de télévisions, ce qui leur permet de connaitre l’heure.
Que les lettres destinées à Yassine Ayari lui ont été envoyées par des citoyens qui ont répondu à l’appel qu’il a lancé pour continuer à assurer sa mission d’élu et que ces lettres sont consignées avec les affaires personnelles du détenu et lui seront remises à sa libération selon les dispositions en vigueur.
Que le nombre de détenus vaccinés contre le Covid-19 à El Mornaguia est de 460 prisonniers ayant reçu les deux doses du vaccin et qu’une coordination est actuellement en cours avec l’administration régionale de la santé de la Manouba pour compléter le processus de vaccination de tous les détenus chaque fois qu’il y a une volonté personnelle. Dans les prochains jours, des journées portes ouvertes seront programmées pour vacciner les détenus qui souhaitent recevoir une dose unique du vaccin Johnson dans les différentes unités pénitentiaires.
Le mouvement Amal wa Âamal avait annoncé le 7 septembre que le député Yassine Ayari a entamé une grève de la faim. Le mouvement explique que le député – en détention depuis le 30 juillet à la prison de la Mornaguia où il purge une peine de deux mois pour atteinte à l’armée nationale – a entamé cette grève en signe de protestation contre le nouveau procès intenté par la justice militaire pour ses publications sur les réseaux sociaux depuis le 25 juillet.
Il ajoute que Yassine Ayari a exprimé son rejet de toutes les poursuites engagées contre les civils par la justice militaire, notant que les procédures engagées à son encontre avaient été accélérées alors que les affaires de corruption traînent encore dans les couloirs en dépit des preuves.
Amal wa Âamal précise, également, que la demande de libération conditionnelle a été rejetée sans justification et que l’état de santé du député s’est dégradé alors qu’il avait déposé un dossier médical certifiant qu’il avait besoin d’un régime alimentaire spécifique.
Il indique, par ailleurs, qu’il a été interdit de se procurer certains achats alors qu’ils sont disponibles en prison et que les correspondances qui lui sont adressées ne lui ont pas été remises dans une tentative de l’isoler du monde extérieur.
Amal wa Âamal a signalé, aussi, qu’aucun des détenus n’a été vacciné.