La justice française a condamné vendredi à 17 ans de réclusion criminelle un Franco-marocain, Chaïb Attaf, pour avoir rejoint le groupe jihadiste Etat islamique en Libye en 2016.
La cour d’assises spéciale a assorti sa peine d’une mesure de sûreté des deux tiers et ordonné un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans après sa sortie de prison.
Sa compagne Dounia Bentefrit, 41 ans, sous contrôle judiciaire depuis juin 2022 a été condamnée à cinq ans de prison dont deux avec sursis simple et l’obligation d’un suivi socio-judiciaire de 8 ans de même que la poursuite du dispositif de prise en charge de la radicalisation en milieu ouvert PAIRS (programme d’accompagnement individualisé et de réaffiliation sociale).
Chaïb Attaf, surnommé « le jihadiste du clavier » dans son entourage, avait adhéré de longue date à la mouvance jihadiste et mûri son ralliement au califat autoproclamé de l’EI et la possibilité d’y mourir en martyr.
Refoulé une première fois de Syrie en 2014, il se rabat vers la Libye où la mouvance terroriste entend étendre son territoire et tient jusqu’à décembre 2016 la ville portuaire de Syrte (nord) et une grande partie de la côte-est.
Sur place, « l’eldorado islamique » qu’il dit avoir idéalisé vire à l’« enfer », selon ses termes.
Sa compagne et leurs deux enfants en bas âge resteront des mois cloîtrés clandestinement dans des lieux insalubres, ballotés notamment entre Derna et Sebha, dans le nord-ouest du pays en guerre.
Lui dit avoir été traité comme de « la chair à canon » par un groupe EI en déroute, son bataillon décimé par un bombardement.
Il sera arrêté en mai 2017 tout comme le reste de la famille et tous passeront deux ans dans les geôles libyennes avant d’être expulsés en avril 2019 vers l’Egypte et le mois suivant en France.