Alors que le drame de Melilla continue de soulever des vagues d’indignation à l’international, l’Algérie et le Maroc, deux voisins en Afrique du Nord, s’accusent mutuellement d’être responsable de cette tragédie. Plusieurs dizaines de migrants ont perdu la vie au moment d’un assaut massif d’au moins 2 000 candidats à l’émigration clandestine.
L’ambassade du Maroc en Espagne a, dans son communiqué repris par la presse espagnole, indiqué que «les assaillants ont infiltré la frontière algérienne, profitant du laxisme délibéré du pays dans le contrôle de ses frontières avec le Maroc» pour prendre d’assaut l’enclave espagnole de Melilla. Thèse balayée d’un revers de main par Alger, par la voix d’Amar Belani, Envoyé spécial pour le Maghreb et le Sahara Occidental au ministère algérien des Affaires étrangères. «Le régime marocain n’a pas le courage de supporter la honte», a lancé le diplomate.Dans une déclaration reprise par Echourouk, M. Belani estime que le Maroc «est donc toujours à la recherche d’un bouc émissaire pour échapper à ses responsabilités». Pour lui, «Rabat devrait admettre son faux règlement de la situation des migrants des pays du Sahel, au lieu de jeter des pierres, de manière malhonnête, sur ses voisins». L’officiel algérien convoque un passé au cours duquel, le Maroc aurait brandi la menace de faire usage de la carte migratoire pour faire plier les autorités ibériques. Amar Belani assure que les frontières de l’Algérie sont entièrement sécurisées, «pour contrecarrer les tentatives d’introduction de drogue du Maroc». Pour le diplomate, c’est au contraire le voisin qui mène «une véritable agression» contre l’Algérie.