Emmanuel Macron, qui redoute des « situations de grand stress à l’été prochain » dans certaines communes, a dévoilé ce jeudi dans les Hautes-Alpes « un plan de sobriété sur l’eau » pour anticiper les effets du changement climatique, annonçant notamment l’objectif de 10% de réutilisation des eaux usées.
Citant « l’énergie, l’industrie, le tourisme, les loisirs, l’agriculture », le chef de l’Etat a appelé à la responsabilisation de chacun lors de la présentation au lac de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes) de ce plan, fruit des concertations entamées après un été 2022 caniculaire et la seconde pire sécheresse des sols subie par la France.
Il a annoncé la mise en place d’un « EcoWatt de l’eau » sur le modèle de l’instrument mis en place pour réduire la consommation d’électricité pendant l’hiver.
La France, qui ne réutilise que moins de 1% de ses eaux usées et reste très à la traîne sur ce sujet, doit atteindre 10% d’ici 2030, a annoncé le président.
« Nous avons décidé de lancer 1.000 projets en cinq ans pour recycler et réutiliser l’eau » et « in fine, nous voulons réutiliser 300 millions de mètres cubes, soit 3 piscines olympiques par commune (…) ou 3.500 bouteilles d’eau par Français et par an », a déclaré le président.
Emmanuel Macron a annoncé vouloir généraliser la « tarification progressive » de l’eau, expérimentée dans certains territoires depuis 2017. Au-delà d’un certain volume de base, le tarif augmentera pour dissuader les usages excessifs.
« Ça ne veut pas dire que le prix de l’eau va augmenter, il est d’ailleurs aujourd’hui dans la moyenne quand on regarde le prix de l’eau en France », a-t-il précisé.
Sur le sujet épineux des stockages artificiels d’eau pour les agriculteurs, le président a défendu l’utilité de ces ouvrages, du type de celui de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) où des affrontements très violents ont eu lieu samedi. Ces retenues ou bassines pompent durant l’hiver l’eau des nappes phréatiques afin que les agriculteurs puissent arroser leurs cultures l’été.
Mais il a proposé que les prochaines retenues prennent mieux en compte la raréfaction de l’eau liée au changement climatique, et qu’elles soient conditionnées à des « changements de pratiques significatifs », à commencer par des économies d’eau et une réduction de l’usage des pesticides par les agriculteurs.