Elisabeth Borne a appelé lundi, devant le Medef, à la « responsabilité collective » en matière d’économies d’énergie, réclamant à chaque entreprise d’établir son propre « plan de sobriété » dès septembre.
« L’heure n’est plus aux demi-mesures, l’heure n’est plus au chacun pour soi, l’heure est à la responsabilité collective », a affirmé la Première ministre devant les patrons français.
Pour « surmonter le risque de pénurie de gaz cet hiver, atténuer le dérèglement climatique, (…) nous devons agir plus vite et plus fort », a-t-elle ajouté, en invitant Etat, entreprises et particuliers à « préférer les économies choisies plutôt que les coupures subies ».
Elle a exhorté à cet égard les entreprises à établir en septembre des « plans de sobriété » énergétiques, consistant à réduire les consommations de 10% sur deux ans, afin d’éviter que le gouvernement n’impose des « baisses de consommation ».
Un premier bilan de ces plans sera tiré « début octobre ».
Car « si chacun ne prend pas sa part, ou que toutes les hypothèses défavorables se conjuguaient », comme l’arrêt total des approvisionnements en gaz de la Russie, « nous serions amenés à imposer des baisses de consommation », a-t-elle prévenu.
Et « si nous devions en arriver au rationnement, les entreprises seraient (…) les premières touchées », a précisé Mme Borne. Pour réduire l’impact d’un éventuel rationnement, le gouvernement réfléchit par ailleurs avec les entreprises à un « marché d’échange de droits à consommer ».
Côté particuliers, elle a souligné que chacun économiserait l’énergie « compte tenu de ses moyens » car « les Français en précarité énergétique ne sont pas ceux qui devront encore faire des efforts ».
Elle a aussi détaillé sa méthode en matière de planification écologique, avec le lancement en septembre de discussions dans trois secteurs: les forêts, l’eau et la production d’énergie décarbonée, c’est-à-dire le nucléaire et les énergies renouvelables, et « un tableau de bord » de suivi.