Dans un contexte de paralysie politique totale, le puissant leader chiite Moqtada al-Sadr a réclamé dans une allocution télévisée, mercredi 3 août, la dissolution du Parlement irakien, ainsi que des élections législatives anticipées.
Une dissolution du Parlement ne peut être actée que par un vote à la majorité absolue, selon la Constitution irakienne. Elle peut être demandée par un tiers des députés, ou par le Premier ministre avec accord du président de la République.
La tension est montée d’un cran en Irak après le rejet par Moqtada al-Sadr d’un candidat au poste de Premier ministre présenté par ses adversaires, les factions chiites pro-Iran qui forment l’influent Cadre de coordination.
« Je suis certain que la majorité de la population est exaspérée par la classe dirigeante dans son intégralité, y compris certains (politiciens) appartenant à mon Courant », a reconnu le leader chiite dans son discours retransmis mercredi soir sur les télévisions locales. « À partir de maintenant, il n’y aura plus d’anciennes figures, quelle que soit leur appartenance », a-t-il assuré, proposant « un processus démocratique révolutionnaire pacifique, puis des élections démocratiques anticipées après la dissolution du Parlement actuel ».
Le dialogue n’est pas à l’ordre du jour de Moqtada al-Sadr. « Nous avons déjà essayé et vécu le dialogue avec eux, mais il ne nous a rien apporté à nous et à la nation, si ce n’est ruine et corruption (…) malgré leurs promesses », a-t-il fustigé. Il n’y a « aucun intérêt à attendre d’un tel dialogue ».