L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a signalé mercredi 15 mars la disparition d’environ 2,5 tonnes d’uranium naturel d’un site en Libye, selon une déclaration transmise à l’AFP.
Au cours d’une visite mardi 14 mars, des inspecteurs de l’instance onusienne «ont découvert que dix conteneurs avec environ 2,5 tonnes d’uranium naturel sous forme de concentré d’uranium (UOC, aussi appelé «yellow cake») n’étaient pas présents là où ils avaient été déclarés par les autorités», a écrit le directeur général Rafael Grossi dans un rapport aux États membres.
L’AIEA précisait qu’elle allait mener des investigations «complémentaires» pour «clarifier les circonstances de la disparition de cette matière nucléaire et sa localisation actuelle». Si le «yellow cake» est considéré comme une matière à faible niveau de radioactivité, «cette perte d’informations est susceptible de poser un risque radiologique» et «des inquiétudes en termes de sécurité nucléaire», selon le document confidentiel consulté ce jeudi par l’AFP.
Le site, qui n’est pas nommé, «ne se trouve pas sous le contrôle du gouvernement» reconnu par l’ONU à l’Ouest, précisait-il. Selon Associated Press, il est localisé à Sebha, dans le désert saharien, à environ 660 kilomètres au sud-est de la capitale Tripoli. Là-bas, la Libye de Mouammar Kadhafi a stocké des milliers de yellowcake » pour un projet d’enrichissement aujourd’hui abandonné.
Le général Khaled al-Mahjoub, commandant de la direction de la communication des forces de l’Armée nationale libyenne (ANL, de l’homme fort de l’est, Khalifa Haftar), a indiqué sur Facebook que les conteneurs avaient été retrouvés à « à peine cinq kilomètres » du site où ils étaient stockés, dans la région de Sebha (sud). Il a publié une vidéo montrant un homme portant une combinaison de protection et comptant, en anglais, 18 barils de couleur bleue, soit l’ensemble de l’uranium qui était stocké sur le site. « La situation est sous contrôle. L’AIEA a été informée », a déclaré le général Mahjoub à l’AFP.
« Nous sommes au courant des informations de presse selon lesquelles le matériel a été retrouvé et l’agence s’efforce activement de les vérifier », a réagi l’AIEA à Vienne