Un important incendie s’est déclaré ce samedi 29 avril dans un dépôt de pétrole à Sébastopol, le principal port d’attache de la flotte russe de la mer Noire en Crimée, ont indiqué les autorités locales, qui évoquent une attaque de drones.
«Un incendie est en cours dans un dépôt de pétrole dans la baie Kazatchia (…). Selon de premières informations, il a été provoqué par une attaque de drone», a écrit sur Telegram le gouverneur de Sébastopol, Mikhaïl Razvojaïev, en soulignant que «personne n’a été blessé».
Soixante pompiers ont été dépêchés sur place pour lutter contre le feu qui sévit sur une surface d’environ 1000 m2 et ne devrait être maîtrisé que vers le soir, a-t-il ajouté. «La situation est sous contrôle», a assuré sur Telegram Razvojaïev, affirmant que «les infrastructures civiles ne sont pas menacées».
Cité par l’agence de presse publique Ria Novosti, il a ensuite précisé aux journalistes qu’au total quatre citernes de pétrole avaient été endommagées dans l’attaque et «ont brûlé».
Une ville sans électricité
La ville de Nova Kakhovka, située dans la région de Kherson, dans le sud ukrainien, a été privée d’électricité samedi après d’« intenses » tirs d’artillerie ukrainiens, ont affirmé les autorités locales installées par la Russie.
« En raison d’intenses tirs d’artillerie aujourd’hui (…) Nova Kakhovka est restée sans électricité », a indiqué dans un communiqué l’administration militaire et civile installée par la Russie dans cette ville, qui comptait 45.000 habitants avant le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022.
Les travaux de réparation visant à rétablir l’électricité vont commencer aussitôt que ces tirs d’artillerie « des plus cruels » auront fini, précise le communiqué qui fait état des « dégâts » infligés à la centrale électrique municipale et des lignes de transmission.
Moscou revendique depuis septembre 2022 l’annexion de la région de Kherson ses forces ne contrôlent que partiellement. L’armée russe a même essuyé un revers majeur l’an dernier à Kherson, étant forcée d’abandonner la capitale régionale du même nom.
Fin mars, le ministère ukrainien de la Défense a annoncé que les forces russes s’étaient retirées de leurs positions de Nova Kakhovka, où se trouve notamment un barrage hydroélectrique.
Cette information a ensuite été démentie par l’état-major ukrainien, qui a reconnu une erreur.
Enfants : l’aide de Xi ?
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré vendredi avoir demandé la veille l’aide de son homologue chinois Xi Jinping dans le dossier du retour des enfants ukrainiens « déportés » par la Russie dont le nombre est officiellement évalué à au moins 20.000 par Kiev.
« Je me suis adressé avec cette requête au président chinois » au cours de l’entretien téléphonique avec lui mercredi, a déclaré M. Zelensky pendant une conférence de presse à Kiev.
« Nous devons engager (…) différents pays afin qu’ils fassent pression sur l’agresseur et terroriste russe, qui a kidnappé tant de nos enfants », a-t-il ajouté.
« C’est vraiment difficile à faire » a toutefois estimé M. Zelensky face aux journalistes. Selon lui, l’ONU et d’autres acteurs internationaux tentent de « faire quelque chose » pour régler ce problème mais « pour l’instant, les résultats sont faibles ».
Kiev estime qu’au moins 19.400 enfants ont été « enlevés » et emmenés en Russie ou dans des territoires ukrainiens qu’elle occupe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine et que beaucoup auraient été placés dans des foyers d’accueil, parfois à plusieurs milliers de kilomètres de leur domicile d’origine.
Plus de 360 enfants ont pu être récupérés par les autorités ukrainiennes, selon les chiffres officiels.
Une pâtissière condamnée
Un tribunal moscovite a condamné vendredi à une amende une jeune pâtissière hostile au Kremlin, pour avoir concocté des gâteaux décorés de messages antiguerre en Ukraine. Anastasia Tchernycheva a été reconnue coupable d’avoir «discrédité» les forces armées et condamnée à payer 35.000 roubles (400 euros au taux actuel), a indiqué à l’AFP une porte-parole du tribunal Izmaïlovski de Moscou.
La veille, la jeune femme avait été brièvement interpellée à son domicile par la police, puis conduite au commissariat pour établir un procès-verbal. Selon le média d’opposition SOTA-Vision, présent à l’audience vendredi, Anastassia Tchernycheva a été dénoncée aux autorités après la publication, en janvier, d’un article critique signalant ses gâteaux publié par le média pro-Kremlin Tsargrad.
Sur son compte Instagram, suivi par plus de 30.000 personnes – 7000 de plus sur ces deux derniers jours, Anastassia Tchernycheva a publié depuis le printemps 2022 de nombreuses photos de ses réalisations portant des messages politiques comme «Non à la guerre» ou «Tout ira bien pour toi mais pas pour Poutine»…
Des expulsions ?
Vladimir Poutine, a signé jeudi 27 avril, un décret menaçant d’expulsion les Ukrainiens des territoires annexés par Moscou. Le décret définit les moyens pour les citoyens des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia, d’obtenir la nationalité russe. Le texte précise ensuite que tous les Ukrainiens qui n’auront pas obtenu de passeport russe d’ici au 1er juillet 2024, seront considérés comme des étrangers et pourront, donc, être expulsés de chez eux.
Cette mesure concerne également les résidents de la Crimée, annexée en 2014. Jusqu’ici, il était pourtant possible de conserver un passeport ukrainien en Crimée.
Le décret autorise également l’expulsion de ces territoires annexés, des personnes qui présentent une «menace pour la sécurité nationale», qui «participent à des manifestations interdites», «soutiennent un changement violent de l’ordre constitutionnel» ou encore «financent une activité extrémiste ou terroriste»