Sur le plan militaire, la présidence ukrainienne a signalé vendredi, des frappes russes ces 24 dernières heures sur les régions de Kharkiv (un mort, trois civils blessés), Donetsk (deux morts et sept blessés, avec des combats concentrés notamment sur Bakhmout) et Dnipropetrovsk (pas de victime).
Dans la région de Louhansk, « les soldats ukrainiens ont détruit une base des occupants russes » dans la petite ville de Kadiïvka, a affirmé le chef de l’administration militaire régionale, Serhi Haïdaï. « La frappe a été si puissante que 200 parachutistes ruscistes [contraction de « Russe » et « fasciste » utilisée en Ukraine pour désigner les forces de Moscou] ont été tués », selon M. Haïdaï. L’information n’a pu être confirmée de source indépendante.
Des risques à Zaporijia
Il existe un risque de « pulvérisation de substances radioactives » à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les troupes russes, a averti samedi l’opérateur public ukrainien.
Selon Energoatom, les troupes russes ont bombardé le site « à plusieurs reprises au cours de la dernière journée ».
« Conséquence des bombardements périodiques, l’infrastructure de la centrale a été endommagée et il existe des risques de fuite d’hydrogène et de pulvérisation de substances radioactives », a indiqué la compagnie ukrainienne de production d’énergie nucléaire sur Telegram, ajoutant qu’il existait « un risque d’incendie élevé ».
Selon l’opérateur, depuis samedi midi (0900 GMT), la centrale « fonctionne avec le risque de violer les normes de sécurité en matière de radiations et d’incendie ».
La Russie, de son côté, a également accusé l’Ukraine de bombardements sur Zaporijjia au cours des dernières 24 heures.
Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a assuré que l’artillerie ukrainienne avait tiré 17 obus sur l’enceinte de la centrale, la plus grande d’Europe.
« Quatre (obus) sont tombés sur le toit du bâtiment spécial N°1, où se trouvent 168 assemblages de combustible nucléaire américain de la firme Westinghouse », a-t-il précisé, ajoutant que les obus restants s’étaient écrasés à 30 mètres d’un dépôt de combustible usagé et près d’un autre contenant du « combustible frais ».
Selon l’armée russe, l’armée ukrainienne procède à ces tirs depuis les alentours de la ville de Marhanet, qui fait face à la centrale, sur la rive opposée du fleuve Dniepr toujours contrôlée par Kiev.
L’AFP n’a pas pu vérifier ces déclarations de source indépendante.
La centrale de Zaporijjia, où sont situés six des 15 réacteurs ukrainiens, a été prise par les troupes russes début mars, peu après le lancement de l’invasion le 24 février, et se trouve près de la ligne de front dans le Sud.
Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de procéder à des bombardements à proximité du complexe, lui-même proche de la ville d’Energodar sur le fleuve Dniepr.
Jeudi, la centrale a été coupée du réseau électrique ukrainien pour la première fois depuis sa mise en service il y a quatre décennies, en raison des « actions des envahisseurs », selon Energoatom.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que la coupure de courant avait été provoquée par le bombardement russe de la dernière ligne électrique active reliant la centrale au réseau.
Les autorités de la région de Zaporijia ont commencé, vendredi, à distribuer des comprimés d’iode aux résidents qui vivent à proximité de la centrale nucléaire, en cas de fuite radioactive.
Refus de combattre = prison
Une boucle Telegram gérée par un avocat russe atteste que des soldats ayant refusé de suivre les ordres sont détenus dans des bases militaires de fortune dans le Donbass, en violation des lois russes.
Six mois après le début de la guerre, Moscou est confronté à un problème d’effectifs militaires et n’a toujours pas décrété de mobilisation générale, malgré une campagne de recrutement de printemps de 134 500 conscrits pour une armée de 900 000 soldats, qui s’est achevée mi-juillet. Aucun chiffre précis n’existe, mais de nombreux militaires ont remis des lettres de démission, une fois confrontés à la réalité du front, pour rompre leurs contrats de manière anticipée, à l’instar d’Alexandre. Pour éviter une hémorragie des troupes et une démoralisation générale, la détention de plusieurs dizaines de soldats sur place apparaît comme un moyen de pression à disposition du commandement militaire.
Biélorussie et armes nucléaires
Appuyée par la Russie, l’armée biélorusse a désormais à sa disposition des avions pouvant transporter des charges nucléaires.
Reconfigurés, les avions militaires biélorusses sont désormais capables de transporter des charges nucléaires, a annoncé le Président biélorusse Alexandre Loukachenko.
Un accord avait été passé avec Vladimir Poutine en juin dernier. Il était question de répondre aux différentes actions de l’Occident, notamment des Etats-Unis qui « continuent de décharger du matériel militaire dans le cadre de l’opération Atlantic Resolve », rapporte l’agence de presse d’état biélorusse Belta News.
« Poutine et moi avons dit un jour, à Saint-Pétersbourg, que nous moderniserons, entre autres, les avions biélorusses Sukhoï afin qu’ils puissent transporter des armes nucléaires. Pensez-vous que nous ne faisions que brasse de l’air ? Tout est prêt ! »
« Ils doivent se rendre compte qu’aucun hélicoptère ou avion ne les sauvera s’ils optent pour une escalade », menace Alexandre Loukachenko.
Si cette menace vise « l’Ouest » dans son entièreté, le chef d’Etat a évoqué une éventuelle escalade des tensions avec la Pologne.
Un million de tonnes de céréales
L’Ukraine a exporté un million de tonnes de céréales par voie maritime depuis l’accord conclu sous l’égide de la Turquie et des Nations unies pour mettre fin au blocus russe, a déclaré Volodymyr Zelensky.
Depuis que l’accord a été signé à Istanbul le 22 juillet, 44 bateaux ont quitté le port d’Odessa, sur la mer Noire, pour livrer leurs cargaisons à 15 pays, a précisé le président ukrainien.
L’Ukraine a reçu des demandes de chargement pour 70 autres bateaux, a-t-il ajouté, répétant son objectif de trois millions de tonnes exportées par mois.
L’Ukraine espère pouvoir exporter trois millions de tonnes par mois.