La Russie pourrait modifier sa doctrine militaire en introduisant la possibilité d’une frappe nucléaire préventive pour désarmer un ennemi, a déclaré le président russe Vladimir Poutine. Il répondait à une question d’un journaliste, lors d’une visite à Bichkek, qui lui demandait de clarifier sa déclaration du début de la semaine sur l’emploi des armes nucléaires.
S’adressant à la presse quelques jours après avoir averti que le risque de guerre nucléaire augmentait mais que la Russie ne frapperait pas la première, Vladimir Poutine a déclaré que Moscou envisageait d’adopter ce qu’il a appelé le concept de Washington d’une frappe préventive. «Tout d’abord, les États-Unis ont développé le concept d’une frappe préventive. Deuxièmement, ils développent un système de frappe visant à désarmer» (l’ennemi), a déclaré le président Poutine aux journalistes suivant sa visite au Kirghizstan.
Il a ajouté que Moscou devrait peut-être penser à adopter les «idées développées par les Américains pour assurer leur propre sécurité». «Nous ne faisons qu’y réfléchir», a-t-il toutefois précisé. Le président russe a également affirmé que les missiles de croisière et les systèmes hypersoniques de son pays étaient «plus modernes et même plus efficaces» que ceux des États-Unis.
« Situation difficile »
“La situation reste difficile” sur le front, s’inquiète Zelensky. La bataille de Bakhmout fait toujours rage. Ces derniers mois, une guerre de tranchée s’est avérée particulièrement meurtrière. Il s’agit du principal champ de bataille de cette guerre en Ukraine.
Dans son allocution diffusée dans la nuit de vendredi à samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait part des affrontements qui opposent les troupes russes aux troupes ukrainiennes dans cette zone. Selon lui, « il n’y a plus de lieu de vie sur les terres de ces régions », en raison des combats. Le chef d’État ukrainien a notamment cité les villes de Bakhmout, Soledar, Maryinka et Kreminna.
Entre 100 et 200 soldats y meurent chaque jours. Les soldats russes et les miliciens de Wagner n’arrivent pas prendre le contrôle de cette ville du Donbass malgré les reprises régulières de petites localités alentours.
« Guerre folle »
Récompensés ce samedi à Oslo pour leur engagement en faveur «des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique», le militant bélarusse Ales Beliatski, emprisonné dans son pays, l’ONG russe Memorial, dissoute sur ordre de la justice, et le Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL) ont tous évoqué la guerre lors de leur discours de réception du prix.

Le lauréat russe du prix Nobel de la paix fustige la « guerre folle et criminelle » menée par Vladimir Poutine en Ukraine.
En recevant sa prestigieuse récompense à Oslo, le lauréat russe du prix Nobel de la paix, le président de l’ONG Memorial, a fustigé c samedi « la guerre folle et criminelle » que conduit Vladimir Poutine en Ukraine.
Sous la présidence de M. Poutine, « résister à la Russie équivaut à du fascisme », une dénaturation qui fournit « la justification idéologique à la guerre d’agression folle et criminelle contre l’Ukraine », a déclaré Ian Ratchinski dans son discours de remerciement.
«Le peuple d’Ukraine veut la paix plus que quiconque dans le monde, a déclaré la cheffe du Centre pour les libertés civiles (CCL), Oleksandra Matviïtchouk. Mais la paix pour un pays attaqué ne peut être atteinte en déposant les armes. Ce ne serait pas la paix, mais l’occupation.» La voix étranglée d’émotion dans son discours à l’hôtel de ville d’Oslo, Oleksandra Matviïtchouk a de nouveau appelé à la création d’un tribunal international pour juger «Poutine, (son allié, le dirigeant bélarusse Alexandre) Loukachenko et d’autres criminels de guerre».
Le troisième lauréat du Nobel, Ales Beliatski, père de l’ONG de défense des droits humains Viasna, est incarcéré depuis juillet 2021. Le représentant à la cérémonie, son épouse Natalia Pintchouk a dû se contenter de répéter quelques-uns de ses mots, notamment ceux dans lesquels il appelle à se dresser contre «l’internationale des dictatures». En Ukraine, la Russie vise à établir «une dictature vassale, la même chose que le Bélarus d’aujourd’hui, où la voix du peuple opprimé est ignorée, avec des bases militaires russes, une énorme dépendance économique, une russification culturelle et linguistique», a-t-il dit par la voix de sa femme. Avant d’estimer que «la bonté et la vérité doivent pouvoir se protéger».
Aide iranienne à la Russie
La Maison Blanche a lancé un grave avertissement contre le « partenariat militaire à grande échelle » et toujours plus approfondi entre Téhéran et Moscou, qui a de son côté réfuté avoir besoin du soutien militaire de qui que ce soit en Ukraine.
Alors que l’Iran fournit déjà à l’armée russe des drones utilisés en Ukraine, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif américain, a indiqué qu’en retour, la Russie « offrait à l’Iran un niveau sans précédent de soutien militaire et technique », ce qui « transforme leur relation en un partenariat de défense plein et entier ».
Cette évolution est « néfaste » pour l’Ukraine, les pays voisins de l’Iran et « la communauté internationale », a-t-il ajouté, annonçant dans le même élan des sanctions contre trois entités russes particulièrement actives dans l’acquisition et la diffusion de drones iraniens.