La frappe, spectaculaire, marquera d’un sceau noir ce samedi 14 janvier pour l’Ukraine. Dans un quartier résidentiel de Dnipro, à l’est du pays, un missile russe a éventré un immeuble entier. L’édifice comprenait neuf étages, 75 appartements avec quelque 1700 résidents. Cette frappe russe sur Dnipro est un « crime de guerre » selon la présidence suédoise de l’Union européenne
Grâce aux secours, «trente-neuf personnes ont été sauvées, 75 ont été blessées», a précisé le maire de Dnipro sur Telegram. Une vingtaine de personnes ont été admises à l’hôpital pour enfants de Dnipro.
Le Kremlin a nié toute responsabilité. «Les forces armées russes ne bombardent pas les immeubles résidentiels, ni les infrastructures civiles, elles bombardent des cibles militaires», a déclaré lundi à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avant d’évoquer la piste d’un missile de défense antiaérienne ukrainien qui serait tombé sur le bâtiment.
«Ma version, c’est que les Russes visaient la centrale thermique située derrière l’immeuble», avait déclaré plus tôt le maire de Dipro, Borys Filatov. «Je crois qu’ils visaient la centrale».
Le KH-22 utilisé fait partie des vieux stocks de l’armée russe.
« Brûler » les chars

Le Kremlin a juré ce lundi de «brûler» les chars que les Occidentaux, notamment Londres et Varsovie, comptent livrer à l’Ukraine. «Ces chars brûlent et brûleront», a dit Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, dans sa réunion téléphonique quotidienne à la presse.
Le responsable a estimé une fois encore que les Occidentaux utilisent l’Ukraine «pour atteindre des objectifs antirusses» et que le Kremlin restait déterminé à atteindre «les objectifs de l’opération militaire spéciale», euphémisme des autorités russes pour décrire l’offensive contre leur voisin. Kiev affirme avoir besoin de chars lourds, de blindés légers, de systèmes de missiles longue portée et de défenses anti-aériennes pour vaincre définitivement l’armée russe et reprendre la totalité des territoires que Moscou occupe dans l’Est et le Sud de l’Ukraine.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a jugé dimanche que Vladimir Poutine avait «surestimé la force» de ses troupes en envahissant l’Ukraine. «Nous voyons leurs faux pas, leur absence de moral, leurs problèmes de commandement, leur mauvais équipement» et leurs «lourdes pertes», a-t-il déclaré au quotidien allemand Handelsblatt. «Les récentes promesses (occidentales) de livraison d’armement lourd sont importantes – et je m’attends à ce qu’il y en ait davantage dans un futur proche», a-t-il ajouté, à quelques jours d’une nouvelle réunion de coordination en Allemagne, le 20 janvier, des pays occidentaux apportant une aide à l’Ukraine.
Entretien Poutine-Erdogan

Lors d’une conversation ce lundi avec Recep Tayyip Erdogan, Poutine a critiqué la « ligne destructrice adoptée par le régime de Kiev qui a misé sur l’intensification des combats, avec le soutien des parrains occidentaux qui augmentent leurs livraisons d’armes et de matériel militaire », a indiqué le Kremlin dans un communiqué. Les deux dirigeants ont également évoqué la question de l’échange de prisonniers, « avant tout des blessés », entre Moscou et Kiev, selon la même source.
Pour sa part, Erdogan « a réitéré que la Turquie est prête à faciliter et à servir d’intermédiaire pour l’instauration d’une paix de longue durée entre la Russie et l’Ukraine », selon un communiqué de la présidence turque.
Séduire pour recruter

L’armée russe, qui a désespérément besoin de nouvelles recrues, a publié une vidéo montrant des jeunes femmes d’apparence asiatique brandissant des armes et sexualisant le conflit en Ukraine, a rapporté le journal britannique Daily Star. « Voici à quoi ressemble une vidéo qui devrait motiver et attirer les Russes vers le service militaire », relate Jason J. Smart, journaliste au Kiev Post, citant l’agence de presse ukrainienne UNIAN. « Remarquez l’accent mis sur les minorités ethniques et la transformation des femmes en objets sexuels. La Russie cherche désespérément à trouver plus de chair à canon », ajoute-t-il dans un tweet.
Dans le clip, deux jolies jeunes femmes avec des fusils posent près d’un tank de manière aguicheuse. Le journaliste souligne qu’il ne faudra pas s’étonner que les femmes soient de plus en plus considérées comme « butin de guerre ».
Plus de 7 000 civils tués

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) des Nations unies a signalé lundi que 7 031 civils avaient été tués en Ukraine depuis l’invasion du pays par la Russie en février 2022, selon l’agence de presse Reuters.
« La plupart des victimes civiles enregistrées ont été causées par l’utilisation d’armes explosives à large rayon d’action, notamment des tirs d’artillerie lourde, des systèmes de fusées à lancement multiple, des missiles et des frappes aériennes », a déclaré le HCDH dans un communiqué.
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU pense que le nombre réel de victimes est « considérablement plus élevé », compte tenu de ce qui est corroboré par de nombreux rapports et des difficultés à recevoir des informations des zones de combats intenses.
Selon l’Ukraine, le nombre de victimes civiles pourrait s’élever à plusieurs dizaines de milliers. Le HCDH s’est contenté de comptabiliser ces morts, sans en attribuer la responsabilité à une ou des entités.
Drones sur Sébastopol

Sébastopol a été la cible d’une attaque aérienne ce lundi et les systèmes de défense de la ville ont abattu dix drones, a déclaré le gouverneur, nommé par la Russie, de ce grand port de Crimée, la péninsule annexée par la Russie en 2014.
Tous les drones ont été abattus au-dessus de la mer sans qu’aucune infrastructure soit endommagée, a annoncé Mikhaïl Razvojaïev, cité par l’agence Reuters.
Il a par ailleurs démenti les affirmations de médias ukrainiens selon lesquelles il y aurait eu des explosions dans la ville et a déclaré que les défenses aériennes continuaient de surveiller le ciel.