Les régions de Lougansk et de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, ont fait face à de nouvelles attaques des forces russes samedi, alors que les soldats russes nouvellement enrôlés semblent remplacer les combattants Wagner, ont déclaré des chefs militaires locaux.
« Le nombre de Wagner a considérablement diminué aujourd’hui par rapport à ce que nous avons vu il y a quelques mois. Très probablement, ils ont été tués dans les secteurs de Bakhmout et Soledar », a écrit Serhiy Haïdaï, chef de l’administration militaire de la région de Lougansk, sur Telegram.
« Nous voyons de nouvelles unités de personnel mobilisé qui arrivent après plusieurs mois de formation. Ce sont eux qui passent à l’offensive maintenant », a-t-il déclaré.
Haïdaï a ajouté que la ville orientale de Kremina est l’une des zones qui connaissent le plus de combats, affirmant que « la situation globale est difficile mais entièrement contrôlée. Le nombre d’attaques et de bombardements de nos positions a en effet augmenté. »
Les forces russes bloquent les signaux des drones ukrainiens tout en déployant des escadrons suicides pour détecter les positions des forces ukrainiennes, selon Haïdaï.
Des villes de la région de Kharkiv, au nord-ouest de Lougansk, ont également été bombardées par les forces russes samedi, tuant un civil et en blessant deux, selon Oleh Synehubov, chef de l’administration militaire de la région de Kharkiv.
Les « excuses » américaines
L’ambassadeur de Russie aux États-Unis a qualifié les accusations de crimes de guerre russes en Ukraine d’« excuse » inventée par Washington pour intensifier le conflit.

Samedi, la vice-présidente américaine Kamala Harris et le secrétaire d’État américain Antony Blinken ont déclaré que Washington avait déterminé que la Russie avait commis des crimes contre l’humanité.
Selon l’agence de presse officielle TASS, l’ambassadeur Anatoly Antonov a répondu en disant: « Nous considérons de telles insinuations comme une tentative, sans précédent en termes de cynisme, de diaboliser la Russie au cours d’une guerre hybride, déclenchée contre nous. Il ne fait aucun doute que le but de telles attaques est de justifier les propres actions de Washington pour alimenter la crise ukrainienne.
L’ambassadeur a accusé les États-Unis de dire une chose et d’agir « dans la direction opposée » en fournissant à l’Ukraine des blindés lourds, des renseignements et de la formation. « Comment pouvons-nous faire confiance à l’Occident et essayer de parvenir à un accord après toutes ces déclarations et actions ? », a déclaré le diplomate.
Anatoly Antonov a également accusé les États-Unis de « fermer les yeux sur les atrocités du régime de Zelensky », telles que « les scènes horribles des fusillades de soldats russes capturés non armés ».
Macron et la Russie

Dans l’avion qui le ramenait de la Conférence sur la sécurité de Munich, Emmanuel Macron s’est confié au Figaro, au Journal du dimanche et à France Inter. Il a affirmé vouloir «la défaite» de Moscou face à l’Ukraine, tout en mettant en garde ceux qui veulent «avant tout écraser la Russie», ce qui ne sera «jamais» la «position de la France».
«Je veux la défaite de la Russie en Ukraine et je veux que l’Ukraine puisse défendre sa position, mais je suis convaincu qu’à la fin ça ne se conclura pas militairement», nous a expliqué le chef de l’État français. «Je ne pense pas, comme certains, qu’il faut défaire la Russie totalement, l’attaquer sur son sol. Ces observateurs veulent avant tout écraser la Russie. Cela n’a jamais été la position de la France et cela ne le sera jamais», a-t-il ajouté.
«Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est que l’Ukraine mène une offensive militaire qui perturbe le front russe afin de déclencher le retour aux négociations», a-t-il insisté.
La Russie a réagi den déclarant ce dimanche que » La France n’a pas commencé avec Macron, et la dépouille de Napoléon, vénéré au niveau de l’Etat, repose au centre de Paris ». La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova a ajouté que « la parole de Macron n’a guère de valeur », précisant que ses propos démontraient que l’Occident avait engagé des discussions sur un changement de régime en Russie.
Les AMX-10 arrivent

Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a annoncé que les chars légers AMX-10, promis par Paris à Kiev, doivent arriver sur le front « la semaine prochaine ». Il n’a pas donné pas le nombre de chars livrés, expliquant ne pas vouloir révéler « d’information stratégique à la Russie ». Moins du quart des chars de combat promis à l’Ukraine pourraient être livrés à temps, avant l’offensive russe prévue au printemps, écrit le Times. Kiev anticipe « jusqu’à 320 chars occidentaux au total, mais les estimations suggèrent qu’à peine 50 atteindront les lignes de front début avril », selon le quotidien britannique.