Alors que le délai laissé par les Russes aux combattants ukrainiens de Marioupol pour rendre les armes et quitter les lieux a expiré, le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, a assuré ce dimanche en milieu d’après-midi que la ville n’était « pas tombée ». « Nos forces militaires, nos soldats y sont toujours. Ils combattront jusqu’au bout. A l’heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol », a-t-il déclaré lors d’une interview diffusée par la chaîne américaine ABC, laissant entendre que les soldats ne se rendraient pas. Selon lui, certaines zones de la cité portuaire échappent encore au contrôle de la Russie. Le premier ministre ukrainien a rappelé lors de cette interview que de nombreux civils, toujours piégés dans la ville, vivaient « sans eau, sans nourriture, sans chauffage, sans électricité », exhortant à nouveau tous les « partenaires » de l’Ukraine à apporter leur soutien au pays et à « aider à arrêter cette immense catastrophe humanitaire ».Le président Zelensky avait affirmé la veille qu’il n’y aurait plus de négociations si les soldats de Marioupol étaient « éliminés ». Ce matin, il a, une fois de plus, exhorté les pays occidentaux à fournir à l’Ukraine « toutes les armes lourdes nécessaires, les avions et, sans exagération aucune, immédiatement » pour « réduire la pression sur Marioupol et lever le siège ».
Les bombardements russes continuent le long de la ligne de front. Au moins cinq personnes ont été tuées dans une série de frappes russes sur la ville de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine. Les attaques ont également fait 13 blessés. Moscou a également intensifiés frappes contre la capitale ukrainienne, détruisant cette nuit « une usine de munitions près de Brovary ». Le maire de Brovary Igor Sapojko a affirmé que « certains éléments d’infrastructure ont été touchés » aux premières heures dimanche. Un journaliste de l’AFP sur place n’a pas constaté de destructions, de fumée ou d’incendie. Au cours des trois derniers jours, les forces russes ont mené plusieurs frappes sur des usines militaires à Kiev et dans sa région.
Faute d’accord avec l’armée russe sur un arrêt des tirs, aucun couloir humanitaire n’a été ouvert pour l’évacuation des civils de l’est du pays. « Ce matin, nous n’avons pas réussi à négocier un cessez-le-feu sur les itinéraires d’évacuation avec les occupants. C’est pourquoi, malheureusement, nous n’allons pas ouvrir de couloirs humanitaires aujourd’hui », a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. « Nous n’épargnons aucun effort pour que les couloirs humanitaires reprennent le plus rapidement possible », a-t-elle ajouté. Mme Verechtchouk a également exigé l’ouverture d’une voie d’évacuation pour les militaires blessés de la ville de Marioupol, dévastée par les combats.