Les droits humains sont attaqués de toutes parts, a déploré lundi le chef de l’ONU, Antonio Guterres, appelant à leur donner un « nouveau souffle » dans un monde qui « fait marche arrière ». A ses côtés pour l’ouverture de la 52e session du Conseil des droits de l’homme (CDH) à Genève, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a également dénoncé le retour du « vieil autoritarisme » et des « guerres d’agression destructrices, datant d’une époque révolue et aux conséquences mondiales, comme nous l’avons à nouveau constaté en Europe avec l’invasion insensée de l’Ukraine par la Russie ».
« L’invasion de l’Ukraine par la Russie a déclenché la violation la plus massive des droits humains que nous connaissions aujourd’hui », a insisté Antonio Guterres.
Moscou : non au plan chinois
Le Kremlin a jugé ce lundi que le plan proposé la semaine dernière par la Chine pour régler le conflit en Ukraine «méritait l’attention», mais que les conditions nécessaires à une solution «pacifique» n’étaient pas réunies «pour l’instant».
«Nous considérons le plan de nos amis chinois avec une grande attention (…) C’est un long processus. Pour l’instant, nous ne voyons pas les prémisses pour que cette affaire puisse emprunter une voie pacifique», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «L’opération militaire spéciale (en Ukraine) continue», a-t-il ajouté.

Armes chinoises
Dans une interview à la chaîne CBS diffusée dimanche, le directeur de la CIA William Burns s’est dit «convaincu» dimanche que la Chine envisageait de fournir des armes à la Russie dans sa guerre en Ukraine.
Nous sommes convaincus du fait que les dirigeants chinois envisagent de fournir du matériel létal à la Russie, a-t-il déclaré.
Mais, a-t-il ajouté, «nous n’avons pas constaté qu’une décision définitive ait été prise» et «nous n’avons pas constaté de preuves qu’ils aient livré» des armes à la Russie.

Attaques de drones
Deux personnes ont été tuées et trois autres blessées dans l’ouest de l’Ukraine, à Khmelnytsky. Une attaque russe a visé, dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs régions et a impliqué plus de dix drones de combat de fabrication iranienne, indiquent les autorités. Les deux personnes ayant péri sont des secouristes qui étaient en service, précisent dans des déclarations distinctes le maire de Khmelnytsky, Oleksandre Symtchychyne, et le gouverneur de la région de Khmelnytsky, Serguï Gamaliï. Selon ce dernier, le deuxième secouriste a succombé à ses blessures après avoir été transporté à l’hôpital.
De son côté, le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klimenko, souligne que ces deux personnes étaient âgées de 21 et 31 ans. Pendant qu’elles s’affairaient sur les lieux d’une frappe initiale de drone, elles ont été victimes d’une nouvelle attaque russe, «délibérée, sur nos héros, [qui étaient] sans défense», écrit-il sur Facebook. Selon le gouverneur, il y a eu trois frappes nocturnes sur Khmelnytsky, qui comptait environ 275 000 habitants avant l’invasion russe. Dans son compte rendu quotidien, le ministère russe de la Défense a, de son côté, simplement dit avoir «détruit le centre des opérations spéciales «Ouest» à Khmelnytsk», sans toutefois faire le lien avec l’attaque décrite par les autorités ukrainiennes.
Au total, la Russie a envoyé contre l’Ukraine «14 drones de combat» Shahed de fabrication iranienne, déclare l’armée de l’air ukrainienne, affirmant que onze d’entre eux ont été abattus par la défense antiaérienne. Neuf drones ont été détruits autour de Kiev, note l’administration militaire de la capitale, selon laquelle il n’y a eu ni victimes ni dégâts dans ces attaques. Le ministère russe de la Défense a, quant à lui, dit avoir «détruit le centre de renseignement électronique des forces armées ukrainiennes, dans la région de Kiev, dans la zone de la localité de Brovary».

Avion russe détruit au Bélarus
L’opposition bélarusse en exil a affirmé dimanche qu’un avion russe avait été détruit sur un aérodrome près de Minsk dans ce qu’elle a qualifié « d’opération de sabotage la plus réussie » depuis le début du conflit en Ukraine.
« Les partisans (…) ont confirmé le succès d’une opération spéciale visant à faire exploser un avion russe rare sur l’aérodrome de Matchoulichtchy, près de Minsk », a indiqué Franak Viacorka, l’un des principaux conseilles de la figure de proue de l’opposition bélarusse, Svetlana Tikhanovskaïa.
Selon Franak Viacorka, « deux Bélarusses ont mené l’opération » en utilisant des drones. « Ils ont déjà quitté le pays et sont en sécurité », a-t-il ajouté.
Il n’a pas précisé quel avion russe avait été visé, mais a affirmé que le coût de l’appareil s’élevait à 330 millions d’euros. Selon des médias proches de l’opposition, il s’agit d’un avion de surveillance et de commandement A-50.
« Je suis fière de tous les Bélarusses qui continuent à résister à l’occupation hybride russe du Bélarus et à lutter pour la liberté de l’Ukraine », a indiqué pour sa part sur Twitter Svetlana Tikhanovskaïa.
Ces affirmations étaient invérifiables de source indépendante et l’armée russe n’a pas réagi dans l’immédiat.
